Par The Cradle
Consulat iranien près de l'ambassade iranienne à Damas après une frappe aérienne israélienne le 1er avril. (Rajanews, Wikimedia Commons, CC BY 4.0)
Les alliés d'Israël ont exprimé la crainte qu'une réponse israélienne ne déclenche une escalade régionale sans précédent.
Washington aurait donné son feu vert aux plans israéliens d'invasion de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, en échange d'une limitation de la réponse israélienne à l'opération iranienne du week-end dernier, rapporte Al-Araby Al-Jadeed. "L'administration américaine a accepté le plan d'occupation de Rafah en échange de la non-réalisation d'une attaque à grande échelle contre l'Iran", ont déclaré des sources égyptiennes.
Selon ces sources, les forces et les agences égyptiennes sont "parfaitement opérationnelles" dans le nord du Sinaï et le long de la frontière égyptienne avec Gaza dans le cadre d'un plan "pour faire face au scénario de préparation aux annonces israéliennes répétées d'une invasion [prochaine] de la ville de Rafah".
Ce renforcement du dispositif fait suite à des "contacts avec la partie israélienne" concernant les préparatifs de l'opération dans la ville méridionale, qui, selon Israël, est le dernier bastion du Hamas.
"Le plan israélien repose sur le déplacement de la population civile, en divisant Rafah en parcelles numérotées, de sorte qu'une parcelle après l'autre soit visée, incitant ceux qui s'y trouvent à s'en éloigner, en particulier vers Khan Yunis et la zone d'Al-Mawasi", ont ajouté les sources. En précisant que des camps gérés par le Croissant-Rouge égyptien sont déjà présents dans la ville de Khan Yunis et qu'ils sont en cours d'extension, coïncidant avec une augmentation de l'aide humanitaire dans ce secteur, en coordination avec Israël.
Les deux premiers camps du Croissant-Rouge égyptien à Khan Yunis ont été mis en place en janvier et peuvent accueillir des milliers de Palestiniens, selon Al-Araby Al-Jadeed. Les autorités égyptiennes travaillent à l'établissement d'un troisième camp.
Avant l'opération iranienne contre Israël, Washington avait tenté d'orienter l'opération israélienne prévue à Rafah vers des incursions plus limitées plutôt que vers un assaut de grande envergure, en invoquant ses craintes pour plus d'un million de Palestiniens assiégés dans ce périmètre. Lundi, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a procédé à une évaluation des "opérations civiles nécessaires" devant être menées avant l'attaque israélienne de la ville, conformément à la pression exercée par les États-Unis pour obtenir un plan d'évacuation en toute sécurité des civils de Rafah.
Un diplomate occidental bien informé a déclaré à Al-Araby Al-Jadeed: "Netanyahou a pu, grâce à des manœuvres politiques, obtenir des Américains qu'ils acceptent l'opération militaire [prévue] à Rafah, qui n'avait pas été favorablement accueillie par les États-Unis, en échange du renoncement à une opération militaire de grande envergure contre l'Iran".
L'Iran a promis une réponse exemplaire à Israël s'il riposte aux centaines de drones et de missiles qu'il a lancés sur Israël le 13 avril, en réponse à l' attaque du consulat iranien à Damas au début du mois.
Les alliés d'Israël ont exprimé leur vive inquiétude quant aux plans de riposte de Tel-Aviv, dont ils craignent qu'ils n'entraînent une escalade régionale sans précédent.
Source: Thecradle.co, 18 avril 2024