Par The Cradle
"Pour Israël, il n'y a pas d'obstacle au départ des habitants de Gaza, peut-être même que le ‘port' américain pourrait être utilisé à cette fin, mais aucun pays au monde n'est prêt à les accueillir".
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Les troupes américaines ont commencé la construction d'un port maritime au large de la côte de Gaza, a déclaré le Pentagone le 26 avril, alors que des centaines de milliers de Palestiniens risquent de subir de nouveaux déplacements avant l'invasion prévue de Rafah par Israël.
"Je peux confirmer que des navires militaires américains, dont l'USNS Benavidez, ont commencé à construire les premiers éléments de la jetée temporaire et du ponton au large des côtes",
a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général de division Patrick Ryder.
Le président américain Joe Biden a annoncé la construction du ponton le 7 mars, affirmant qu'il permettrait l'acheminement à grande échelle de l'aide humanitaire à Gaza, alors que la famine menace.
Toutefois, le projet de construction du ponton a été suggéré pour la première fois à M. Biden par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 22 octobre, peu après le début de la guerre, a rapporté le Jerusalem Post.
S'exprimant lors d'une réunion privée de la commission des affaires étrangères et de la sécurité de la Knesset le 20 mars, M. Netanyahu a suggéré que le port pourrait également faciliter l'expulsion des Palestiniens de Gaza, a rapporté Kan News.
"En ce qui concerne l'État d'Israël, il n'y a pas d'obstacle au départ des habitants de Gaza, peut-être même que le port qu'ils construisent pourrait être utilisé à cette fin, mais aucun pays au monde n'est prêt à les accueillir", a déclaré M. Netanyahu.
La déclaration de M. Netanyahu fait craindre que le port ne soit utilisé pour expulser les Palestiniens qui n'ont nulle part où fuir avant l'invasion de Rafah, à la frontière entre Gaza et l'Égypte, prévue de longue date par Israël.
Au moment où M. Biden a annoncé la construction du port, le 7 mars, les autorités israéliennes bloquaient la plupart des livraisons d'aide à Gaza par voie terrestre, c'est-à-dire par le biais de camions. Une semaine avant cette annonce, l'armée israélienne a tiré sur une foule de personnes affamées qui tentaient de se faire remettre des sacs de farine dans la rue Al-Rashid, dans la ville de Gaza. Les tirs israéliens et la bousculade qu'ils ont déclenchée ont fait 118 morts.
Reuters rapporte qu'un haut fonctionnaire de la Maison Blanche a déclaré que l'aide humanitaire arrivant sur le ponton par la mer
"devra passer par les points de contrôle israéliens sur la terre ferme. Et ce, bien que l'aide ait déjà été inspectée par Israël à Chypre avant d'être expédiée à Gaza".
Israël affirme vouloir empêcher que l'aide parvienne aux combattants du Hamas, ce qui leur permettrait de continuer à combattre les forces d'occupation israéliennes.
Reuters ajoute que les checkpoints israéliens au ponton "posent la question quant à d'éventuels retards, même après que l'aide ait atteint le rivage". Les Nations unies se plaignent depuis longtemps des obstacles à l'acheminement et à la distribution de l'aide dans la bande de Gaza.
Dans un premier temps, le ponton recevra suffisamment d'aide pour charger 90 camions par jour, mais ce nombre devrait augmenter au fur et à mesure que le ponton deviendra pleinement opérationnel.
Sous la pression internationale, Israël a autorisé l'entrée d'une aide supplémentaire dans la bande de Gaza au cours du mois dernier. Selon les Nations unies, 200 camions par jour en moyenne ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza en avril. Lundi, Israël a autorisé l'entrée de 316 camions dans l'enclave assiégée.
Malgré cette augmentation apparente, le nombre de camions d'aide autorisés à entrer reste insuffisant. Selon les agences d'aide des Nations unies et d'autres groupes humanitaires, il faudrait au moins 500 à 600 camions par jour pour subvenir aux besoins de la population de Gaza.
Malgré l'augmentation récente du nombre de camions d'aide, le nord de Gaza menace toujours de connaître la famine, a averti jeudi le responsable adjoint de l'aide alimentaire de l'ONU. Il a lancé un appel à Israël pour qu'il autorise un accès direct au checkpoint d'Erez depuis le port d'Ashdod, dans le sud de la bande de Gaza.
Le responsable de la Maison Blanche cité par Reuters a ajouté qu'un millier de soldats américains contribueraient à la construction et à l'exploitation du ponton, y compris dans les cellules de coordination à Chypre et en Israël. Le président Biden a par ailleurs déjà déclaré qu'aucune troupe américaine ne mettrait les pieds à Gaza.
Le fonctionnaire a ajouté qu'une tierce partie acheminerait le chargement du ponton jusqu'à la plage.
L'armée israélienne a déclaré qu'elle assurerait la sécurité et le soutien logistique de ces installations, notamment en protégeant les troupes américaines qui les construiront et les dirigeront.
Un fonctionnaire de l'ONU s'adressant anonymement à Ynet a déclaré que plusieurs désaccords subsistent quant à la manière dont Israël gérera la sécurité du site. L'armée chercherait à installer des batteries télécommandées, ce à quoi l'ONU s'oppose, a déclaré le fonctionnaire.
Lien vers l'article original en anglais :
Traduction : Spirit of Free Speech
Image en vedette : Le navire ‘Frank S Besson' transporte la première cargaison d'équipement pour la construction d'un ponton flottant à Gaza (Photo : US Central Command)
La source originale de cet article est The Cradle
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