Trois sommets sur l'euro se tiendront en quatre jour à Bruxelles. Lors du premier d'entre eux ce dimanche, les dirigeants se sont concentrés sur la stratégie à adopter pour favoriser la croissance en Europe.
Du jamais vu dans l'histoire de l'Union Européenne. Les dirigeants européens se réuniront en tout trois fois en quatre jours. Ce dimanche matin, ils se sont penchés sur la stratégie à adopter pour favoriser la croissance en Europe, les préparatifs du G20 de novembre à Cannes, la lutte contre le réchauffement climatique et la situation en Libye. La crise financière sera discutée ce soir lors d'une réunion des leaders de 17 pays de la zone euro. Au menu - des mesures à adopter pour sortir de la crise d'endettement en Europe et la réforme éventuelle du Fond européen de stabilité financière. Le troisième sommet se tiendra le 26 octobre avec pour thème principal l'élaboration d'un programme de long terme destiné à soutenir financièrement la Grèce.
La Grèce toujours au centre des discussions
La Grèce continue à tirer l'Europe vers le bas. Malgré ses difficultés financières, la Slovaquie a cédé et a donné son feu vert à la réforme du Fond européen de stabilité financière, acceptant ainsi d'aider la Grèce. Maintenant c'est à l'Allemagne et la France de résoudre leurs différends. La chancelière allemande Angela Merkel milite pour la transformation du Fonds en une sorte de compagnie d'assurance alors que le président français Nicolas Sarkozy est convaincu qu'il doit jouer le rôle d'une banque.
En 2011 la dette grecque atteindra 157% du PIB avec une perspective de 166% en 2012. La Grèce perd donc ses chances de s'en sortir toute seule. En outre, les crédit default swaps (CDS) ou les couvertures de défaillance ont été acquis par ceux qui ne possèdent pas d'obligations grecques, mais cherchent à profiter d'une faillite éventuelle de ce pays. Dans ces conditions, aider la Grèce reviendra à fragiliser les banques européennes, explique le spécialiste russe en gestion d'actifs Alexeï Logvine.
"La part de la dette qu'il faut annuler ne doit pas être trop importante parce que cela démotive les autres pays en difficulté", estime-t-il. "Ces 21%, dont on a parlé en juillet, c'est un chiffre tout à fait raisonnable, alors que les 50 ou 60% annoncés dernièrement sont considérés comme excessifs. La Grèce est un Etat souverain, dont la faillite n'entraînera pas forcément le retrait de la zone euro".
D'autres pays "à problèmes" pointent leurs nez
La Grèce n'est pas le seul problème de l'Union Européenne. Les agences de notation ont déjà baissé les notes de l'Espagne et de l'Italie. Le Portugal, lui aussi, ne sera probablement pas en mesure de réduire son déficit budgétaire cette année. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle est prête à revoir la note de la France. Mais les européens semblent ne pas vouloir pousser la refléxion aussi loin. Ce qu'ils attendent des sommets de Bruxelles, ce sont les décisions concrètes sur la distribution des fonds du Fonds européen de stabilité financière.
En attendant le mouvement de contestations s'amplifie en Grèce. 150.000 personnes sont descendues dans les rues pour protester Athènes. Une personne est morte et 200 ont été blessées dans les heurts avec la police. Les experts prévoient que la décision sur la question grecque sera prise d'ici début novembre. Les manifestations en Grèce risquent cependant d'accélérer le processus.