Le nouveau Fonds de stabilité financière de 440 milliards d'euros suffira largement pour sauver de la faillite la Grèce avec sa dette de 330 milliards d'euros. Mais pas l'Espagne, le Portugal et l'Irlande avec leurs lettres de change impayées pour plus de 2 trillions.
Il faudrait plus de fonds qu'on ne le prévoyait. Et à Bruxelles, on ne fait pas mention de l'Italie ou de la France, dont les obligations se montent respectivement à 1,9 et à 1,6 trillions d'euros. Les hommes politiques européens en sont donc à augmenter le Fonds de stabilité financière sans y faire des injections financières supplémentaires.
Du scénario facile au plus compliqué
La première variante: le Fonds de stabilité financière donne des assurances aux investisseurs - détenteurs des obligations d'Etat dévaluées, permettant couvrir en partie leurs pertes. Cela va augmenter la sûreté des bons au regard des acteurs. La deuxième variante se distingue en fait peu de la première. Une société créée spécialement pour acheter des obligations d'Etat dites «toxiques», dont la cotation va monter à la suite. D'autres investisseurs apparaîtront alors et on va leur proposer différents types de garanties. Dans les deux cas - pas un cent de dépenses budgétaires supplémentaires.
"C'est de la pure alchimie", analyse Natalia Kondratieva, qui dirige le centre de l'intégration économique de l'UE à l'Institut de l'Europe auprès de l'Académie russe des sciences. "Les garanties sont, d'habitude, données par des structures financières importantes", ajoute-t-elle.
"Ce sont elles qui possèdent de puissants muscles financiers, mais encore elles ont de bons spécialistes financiers. Le problème, c'est que dans l'UE, comme il y a quatre ans, le marché est dominé par des spéculateurs boursiers qui se jettent de tous les côtés, et non par des experts qui font une analyse détaillée. Un tel marché réagit nerveusement à n'importe quel signal envoyé de n'importe où. Et comme conséquence, le système continue d'engendrer des bulles financières. Personne n'a compris comment arrêter ce processus, et personne n'a rappelé à l'ordre la sphère financière, ni songé à élaborer pour elle des limites raisonnables. C'est pourquoi la crise frappe à nouveau au même point vulnérable".
Des marchés qui deviennent nerveux
Résultat, le marché réagit à n'importe quels signaux. Oui, si on annonce des garanties, le marché se calme pour quelque temps. Mais ce sera encore une fois une décision différée.
La direction de la zone euro ne semble pas être tout à fait sûre de l'efficacité des mesures prises. Et de ce fait, elle étudie la possibilité d'emprunter à des pays BRICS, ainsi qu'à la Norvège. Il est toujours bien d'avoir un deuxième plan.