Après des mois de lutte clandestine, le Parti pirate tunisien veut être officiellement reconnu. Le mouvement a déposé une demande d'agrément auprès du ministère de l'intérieur et invite les Tunisiens sensibles aux sujets du numérique de rejoindre le mouvement.
Que de chemin parcouru par la Tunisie en l'espace de quelques mois ! Encore écrasés il y a peu par le régime de Ben Ali, les Tunisiens ont finalement gagné leur liberté en chassant l'ancien président du pouvoir. La dissolution de la police politique et de l'appareil de sécurité d’État est survenue ensuite, permettant à de nombreux partis politiques de naître ou de se révéler au grand jour.
C'est le cas du Parti pirate tunisien. Bien que son existence remonte au mois de septembre 2010, ce n'est que cette semaine que le mouvement a [officiellement déposé] sa demande d'agrément (une traduction du document se trouve ici) auprès du ministère de l'intérieur. Selon le fil Twitter du Parti pirate tunisien, une assemblée générale déterminera les premiers responsables officiels.
Dans un avenir proche, le Parti pirate tunisien va surtout s'employer à accueillir un maximum d'adhérents tunisiens, qu'ils vivent en Tunisie ou [à l'étranger]. La participation aux prochaines élections est loin d'être certaine dans la mesure où le parti est encore très jeune et la Tunisie dans une période transitoire. Nul doute cependant que le Parti pirate tunisien recevra le soutien de ses homologues étrangers.
Plusieurs membres du Parti pirate tunisien ont été arrêtés en janvier dernier, comme Slim Amamou, Azyz Amamy et Slah Eddine Kchouk. Depuis, ces derniers ont été relâchés et Slim Amamou est entré dans le gouvernement d'union nationale au poste de secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports. Bien que [limogé] du Parti pirate en mars, Slim Amamou pourra le réintégrer [s'il démissionne] du gouvernement. Son poste pourrait cependant être un atout de taille.