Par Nadine Acoury
Ce n'est pas parce que la Syrie est le seul pays arabe qui s'oppose aux sionistes et aux US qu'il faut accepter (ou passer sous silence) la répression et la corruption d'un régime qui, sur ces deux aspects, n'a rien à envier aux autres régimes arabes, surtout que le peuple a décidé de s'insurger et que les manifestations se multiplient, notamment depuis vendredi dernier et jusqu'à ce jour, dimanche 20/03.
Les manifestations de Deraa vendredi dans le sud du pays ont été brutalement réprimées, laissant au moins quatre tués dont les enterrements le lendemain ont également fait l'objet d'une répression policière résultant en des dizaines de blessés.
Des dizaines de personnes ont été détenues suite à ces manifestations, dont des lycéens et de nombreuses jeunes femmes au motif d' "atteinte au moral de la nation".
On ne peut ignorer que les USionistes ne rêvent que de détruire le régime syrien en attendant de liquider le régime iranien en vue de liquider une fois pour toute la résistance dans la région du Machreq.
Mais ce risque, toujours présent (et toujours d'actualité tant que l'impérialisme et le sionisme existent et sont à l'oeuvre), ne peut autoriser le régime syrien à ignorer les revendications de son peuple qui demande, comme les autres peuples arabes, l'arrêt de la répression et de la corruption, la participation à la gestion du pays et de ses ressources (démocratie) et un avenir correct pour ses enfants.
A la corruption (la main mise sur les bien publics d'une clique protégée par le pouvoir) et la répression (censure, interdiction des partis politiques et des centaines de prisonniers politiques), viennent s'ajouter ces derniers temps des positions politiques difficilement justifiables pour un régime "résistant", telles que le soutien à Gadhafi et l'approbation de l'intervention militaire saoudienne au Bahraïn.
Le régime syrien n'a plus une minute à perdre pour engager des réformes, stopper la corruption, arrêter la clique des corrompus, juger les responsables des tueries de ces derniers jours, libérer les centaines de prisonniers politiques, procéder à des élections libres, etc. Faute de quoi il deviendra un poids lourd pour la résistance, aussi bien libanaise que palestinienne, qui devra s'en démarquer.
Les vidéos des manifestations de vendredi 18/03
à Damas
à Baniyas : "Allah Souria Houria w Bass" (Allah, la Syrie, la Liberté et rien d'autre)
à Deraa
à Homs