21/02/2011 europalestine.com  6min #49752

 La France a formé les forces de maintien de l'ordre de Bahreïn

Encore un mensonge de Mam : ce sont bien « nos » Crs qui ont formé la police de Bahreïn

N'en pouvant plus de mentir sur sa compromission avec les dictateurs des régimes arabes, Michèle Alliot-Marie a tenté, en vain, de camoufler son soutien à celui de Bahreïn, où la police a tué cette semaine au moins quatre manifestants désarmés.

L'hebdomadaire Le Point rappelle d'abord, sur son site internet, que MAM, lorsqu'elle était ministre français de l'Intérieur en 2007, a conclu un accord de coopération avec la police de cette pétro-monarchie du Golfe arabo-persique, qui réprime sauvagement la contestation dans les rues de Manama, la capitale.

In extremis, la France a annoncé ces derniers jours la suspension des livraisons de matériels anti-émeutes (gaz lacrymogènes, matraques, etc.) à Bahreïn et à la Libye. Ce dont ces dictatures se moquent éperdument : qu'ils aient ou pas épuisé leurs stocks d'armes non mortelles, le roi de Bahreïn et le colonel Kadhafi font tirer sur leurs foules à balles réelles, quand ce n'est pas au missile anti-char (made in France ?) comme l'ont rapporté dimanche des médias italiens et israéliens.

Confondue tant par ses mensonges que par ses mauvaises actions -et en attendant de devoir éventuellement répondre des compromissions avec le régime libyen de son collègue ministre et compagnon Patrick Ollier - Michèle Alliot-Marie a tenté, dans son costume récent de ministre des Affaires étrangères, de camoufler l'accord de police France-Bahreïn. Mauvaise pioche : un journaliste du Point avait eu le réflexe d'enregistrer les pages du site web du ministère, ce qui lui permet de révéler le tripatouillage.

Rappelons enfin que le soutien du gouvernement français aux dictatures des pays arabes est parfaitement en phase avec celui accordé au gouvernement israélien pour son massacre du peuple palestinien. C'est par exemple la même Alliot-Marie, lorsqu'elle officiait au ministère de la Justice (juin 2009 - novembre 2010), qui a donné l'ordre de poursuivre devant les tribunaux les militants de la campagne BDS (dont le prochain procès se déroulera le 17 mars à Bobigny, en Seine-Saint-Denis)

Voici maintenant l'article du Point sur Bahreïn :

RÉVOLTE - Des policiers français ont formé les forces antiémeute de Bahreïn Des compagnies républicaines de sécurité ont entraîné la police du royaume en proie à de violents heurts.

Par FRANCK RENAUD Les forces antiémeute de Bahreïn, qui ont donné l'assaut dans la nuit de mercredi à jeudi sur un campement d'opposants dans le centre de la capitale, faisant au moins quatre morts, ont été formées par des policiers français issus des compagnies républicaines de sécurité (CRS). Demandé par l'État du Golfe, un accord de coopération en matière de sécurité intérieure a été signé en novembre 2007 à Paris, lorsque Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, avait reçu son homologue le cheikh Rashed Bin Abdallah Al-Khalifa. Selon les termes de cet accord, cités sur le site du ministère des Affaires étrangères et européennes, "la France contribue notamment à la formation des forces de maintien de l'ordre bahreïniennes chargées d'encadrer les manifestations". Il est précisé que la formation "inclut une composante droits de l'homme". L'accord a été validé par le Sénat puis l'Assemblée nationale en avril 2010. Le député UMP Jean-Luc Reitzer, rapporteur du projet de loi, précisait devant la commission des Affaires étrangères que "si la coopération bilatérale [avec le royaume de Bahreïn] est loin de se limiter à ce champ, elle concerne aussi la sécurité intérieure et civile, domaine dans lequel Bahreïn rencontre des difficultés particulières". Il expliquait devant ses collègues que "comptant de l'ordre de 6 000 hommes et femmes, la police de Bahreïn dispose d'un bon niveau de professionnalisme, mais manque d'expérience en raison du faible taux de délinquance, qui résulte probablement de l'extrême sévérité de la justice". "Professionnalisation des unités" (Reitzer) Le député du Haut-Rhin ajoutait que "le récent développement des libertés publiques a entraîné la multiplication des manifestations sur la voie publique, dont certaines ont dégénéré en affrontements (...). Elles sont principalement le fait de la population chiite, qui se dit - à bon droit - victime d'inégalités et de discriminations. Des policiers - qui sont tous sunnites - sont régulièrement pris à partie dans certains quartiers de l'archipel. Le ministre de l'Intérieur a donc à coeur d'adapter les techniques d'intervention de la police à la nouvelle donne démocratique afin de concilier liberté d'expression et maintien de l'ordre". L'élu estimait alors que "la coopération privilégiée établie avec la direction centrale des compagnies républicaines de sécurité a permis d'accompagner la professionnalisation des unités antiémeute et d'améliorer la gestion des foules". Passée au Quai d'Orsay, Michèle Alliot-Marie s'est entretenue le 1er février à Paris avec le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn. Selon le communiqué diffusé, les deux ministres ont "insisté sur l'importance qu'il convient d'accorder aux sociétés civiles et au dialogue qu'entretiennent celles-ci avec les gouvernements".

Suite à notre article "Des policiers français ont formé les forces antiémeute de Bahreïn", le conseiller en communication du ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Gérard Gachet, a souhaité apporter des précisions : Le Point, écrit-il, "fait découler la formation des forces antiémeute de Bahrein d'un accord de coopération signé entre la France et Bahreïn en novembre 2007, alors que Michèle Alliot-Marie était ministre de l'Intérieur, accord ratifié par le Parlement français en 2010. Or, faute d'approbation par Bahreïn, cet accord n'est pas entré en vigueur à ce jour. Aucun membre des forces de l'ordre de Bahreïn n'a donc pu être formé par la police française dans le cadre de cet accord." Ces éléments seraient "factuels et incontestables" selon le conseiller en communication du ministre. D'après nos informations, l'accord n'a pas nécessité une ratification de Bahreïn pour entrer en vigueur. D'ailleurs, un rapport de l'Assemblée nationale daté du 24 février 2010, qui a pour objet le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord de 2007 entre la France et Bahreïn, stipule : "Le Sénat ayant adopté le présent projet de loi le 21 décembre dernier, le vote de notre Assemblée permettra au gouvernement de ratifier l'accord, qui pourra entrer en vigueur rapidement, puisqu'aucune procédure de ratification n'est légalement nécessaire à Bahreïn." On peut lire également dans ce document officiel : "La coopération privilégiée établie depuis quatre ans avec la direction centrale des compagnies républicaines de sécurité a permis d'accompagner la professionnalisation des unités antiémeute et d'améliorer la gestion des foules, dans un archipel où il n'est pas rare que les manifestations dégénèrent." Par ailleurs, le site internet du ministère des Affaires étrangères a modifié sa notice sur Bahreïn suite à notre article. Ainsi lisait-on avant notre publication sous le chapitre "Relations bilatérales" : "Un accord de coopération bilatérale en matière de sécurité intérieure a été signé en 2007. La France contribue notamment à la formation des forces de maintien de l'ordre bahreïniennes chargées d'encadrer les manifestations - formation qui inclut une composante droits de l'homme." Ce texte a disparu, remplacé par le suivant : "Un accord de coopération bilatérale en matière de sécurité intérieure a été signé en novembre 2007. Cet accord, non ratifié par la partie bahreïnienne, n'est pas entré en vigueur."

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