Tandis que les Egyptiens descendaient dans les rues par centaines de milliers vendredi malgré toutes les interdictions et menaces, et que Moubarak prenait la parole à 23 H 30 pour annoncer la dissolution du gouvernement et faire des promesses verbales au peuple en colère, Israël espèrait le maintien du dictateur, déclarant qu'il "survivrait à cette vague de manifestations".
"Nous pensons que le régime égyptien est assez fort pour surmonter cette vague de manifestations" , a déclaré à l'AFP un ministre israélien demandant courageusement à garder l'anonymat. Et ce pendant que le personnel de l'ambassade d'Israël au Caire prenait tout aussi courageusement la fuite.
"Moubarak n'est pas Ben Ali, a commenté le même dirigeant israélien. Il existe une énorme différence. Le gouvernement égyptien est bien enraciné, y compris dans l'appareil de défense.en termes de moyens de défense. Bien sûr nous sommes en faveur de la démocratie, mais ces manifestations ne sont pas le meilleur moyen d'y accéder. Et si l'on considère la situation au Moyen-orient, je je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment. Nous concevons leur démocratisation comme un processus beaucoup plus long". (sic : www.blogfrommiddleeast.com ?n...)
Malgré 5 morts et des centaines de blessés annoncés ce vendredi dans plusieurs villes d'Egypte, la colère n'est pas retombée et les jeunes manifestants ont réussi à remporter une énorme victoire en fin d'après-midi quand des équipes de police ont refusé de tirer sur eux et se sont retirés. Certains policiers ont quitté leurs uniformes, rendu leurs armes et se sont ralliés aux manifestants. Ces derniers auraient demandé à l'armée de les protéger de la police qui intensifiait sa répression. De nombreux soldats ont sympathisé avec les manifestants, en discutant avec eux et en brandissant des petits drapeaux.
Ainsi, Moubarak a eu beau couper tous les moyens de communication, tels l'Internet, les réseaux de liaison des chaînes de télévisions étrangères et des téléphones portables, c'est la rue qui a eu le dernier mot vendredi.
A tel point qu'à 23h 20 Hosni Moubarak a cru bon d'essayer de calmer la population en prononçant un discours dans lequel il déclare que les revendications des manifestants sont légitimes, qu'il va accorder davantage de démocratie, améliorer la situation des plus démunis, et qu'il dissout le gouvernement.
Allez, dégage Mubarak ! Va retrouver ton collègue Ben Ali.
Le gouvernement israélien va perdre son pari et l'administration américaine va essayer de te trouver un remplaçant docile, car la partie en jeu est de taille. Avec une population de 80 millions d'habitants et un rôle stratégique de gendarme israélo-américain au Moyen-Orient, les enjeux sont plus élevés que pour la Tunisie. Obama et Netanyahou ont des raisons des e ronger les ongles et peser de toutes leurs forces dans la balance. Mais la partie est loin d'être terminée.
CAPJPO-EuroPalestine