17/02/2012 mondialisation.ca  16min #63740

 La Syrie plonge dans le cauchemar

Syrie : Les joueurs impénitents

par Naram Sarjoun

Naram Sarjoun est un pseudonyme. Ses articles s'adressent au coeur et à la raison. Pour répondre à tous ceux qui s'interrogeaient sur son identité, Naram Sarjoun a fini par se présenter : « je suis un Syrien amoureux de ma patrie » [1].

Sous sa plume, ses lecteurs trouvent des réponses à leur incompréhension quant au comportement agressif de pays proches ou lointains qui leur témoignaient respect et amitié, qu'ils leur rendaient au centuple ; mais qui aujourd'hui ont décidé de les déplacer à défaut de pouvoir les faire plier ou éliminer. Ce qui ne sera pas facile, voire impossible...

Son regard, sa poésie, son amertume, et son optimisme à toute épreuve pourraient ne pas intéresser les journalistes... Il n'empêche qu'en tant que citoyen syrien éclairé, il mérite une lecture attentive de son analyse de certaines facettes d'une partie de poker menteur qu'il est convenu de désigner par la « crise syrienne ».

Cet article a été rédigé le lendemain des attentats terroristes à Alep... attentats perpétrés par des groupes armés soutenus par l'OTAN et ses alliés... vérité désormais incontestée et incontestable. Nous voulons lui dire que nous partageons sa douleur.

Mouna Alno-Nakhal
15/02/2012


A table... Faites vos jeux !

Ces journées teintées de rouges n'appellent ni discours, ni poèmes... ne s'intéressent ni aux condoléances, ni aux pleurs, ni aux lamentations... ne sont concernées ni par les intimidations, ni par les menaces... elles n'ont que faire de la diffamation, de la calomnie, des traitres et des comploteurs... je ne mens pas lorsque je dis que je suis incapable d'entendre les slogans, les insultes, les augures de malheur, de destruction ou pire encore... La crise syrienne a engendré subitement une société mature et réaliste qui ne court pas après les mythes, les poètes, les éloquents, les rhéteurs ou orateurs... Une société prête à se confronter aux problèmes et aux choix difficiles ; prête à une enquête éprouvante pour expliquer et comprendre ; prête à faire face à la dure réalité et non à se suffire de discours rassurants, sédatifs ou narcotiques ; prête à accueillir les nouvelles des pertes comme celles des victoires... Le peuple syrien a retenu de cette crise qu'il est désormais la vérité que l'Occident espère et voudrait voir mourir... Mais celui qui possède la vérité en son coeur ne peut mourir... et celui dont le coeur est possédé par la vérité ne peut être amené à disparaître...

Ces derniers mois, à chaque fois que je prenais connaissance des nouvelles, je tenais mon coeur pris de panique...j'étais frappé par une absence totale rarement interrompue par ceux de mon entourage qui me demandait ce que j'avais à l'esprit... Mais moi, je voyais que tout ce que nous avions prévu - à partir de nos recherches avec un groupe de chercheurs européens honnêtes - se révélait exact dans une large mesure... Nous nous attendions à l'effondrement des groupes armés... aux hésitations stratégiques de la Turquie et à son retrait tactique... à voir la Russie et les rues de Moscou se précipiter pour défendre la banlieue de Damas, malgré tout ce qui a pu être dit quant à cette Russie fatiguée de la fatigue syrienne et du jeu international... Il en est de même pour notre constat commun d'une diplomatie syrienne qui a réussi à contenir les folies et les acrobaties de la Ligue arabe...Nous nous attendions et nous avons écrit dans un article précédent qu'Alep serait la deuxième cible des attentats après Damas ; ce qui s'est avéré exact là aussi, étant donné les événements d'hier (vendredi 10février Ndt) [2]. Si nos prévisions se sont révélées exactes, c'est parce que nous connaissons parfaitement l'état d'esprit de l'opposant arabe [et syrien] esclave de ses maîtres... comme nous connaissons l'esprit patriotique des opposants d'en face...le plus important est sans doute la connaissance du raisonnement des deux premiers... et de l'esprit colonial occidental.

Mon inquiétude vient du fait que nous étions conscients que le camp du mal occidentalo-arabe était atteint du déni qui afflige le joueur... que nous étions face à un joueur qui n'avait jamais perdu de sa vie... il commence à perdre... Notons que l'Occident a lancé ses appels au secours à partir de tous les canaux du monde ; même le roi saoudien, le dépositaire de l'OTAN el-Sharif, a rejoué son prestige en déversant sa contrariété devant la mauvaise performance du Conseil de sécurité, bien qu'il n'ait jamais versé aucune réprobation, ni lui ni tous les rois de l'Arabie Saoudite, devant toutes les attaques guerrières d'Israël contre nous, ou devant tous les vétos des Étatsuniens contre les Palestiniens..

Observons l'énorme campagne médiatique qui a suivi le veto russe, accompagnée de la mise en branle d'une machine fonctionnant à pleine capacité par le biais de l'Union des oulémas musulmans qui semblent s'être empressés d'appeler à la rescousse « Dieu et Son Messager » pour soutenir l'opposition syrienne...comme d'habitude lorsque les étatsuniens sont en grande difficulté... Les canaux djihadistes ont utilisé leur plein potentiel pour jeter leurs fatwas dans l'arène, et ont même alimenté leur machinerie religieuse de ces « anges » montés sur des chevaux blancs que vous n'avez pu voir foncer sur Homs telle une bénédiction divine ! Ni Dieu, ni ces anges n'ont été invités lors des guerres d'Israël contre les Arabes...Dieu n'est nullement concerné par Jérusalem ni par la mosquée bénie d'Al- Aqsah, son Rocher, ou la Gaza d'El-Hachem, mais plutôt par Homs et ses districts de Baba Amr et d'Inchaat... Les anges ne savent pas monter leurs chevaux blancs sur les collines de Jérusalem ou le camp de réfugiés de Jénine (envahi par Sharon sous le regard des anges)... En revanche, ils excellent lorsqu'ils galopent dans les ruelles de Bab Al-Dreb et Khalidiya !!! Tout ceci indique, sans aucun doute possible, que la coalition occidentale veut préparer l'opinion publique arabe et mondiale à une attaque sanglante menée de l'intérieur de la Syrie... C'est à partir de là que j'ai compris que l'opposition se prépare à plonger ses mains, jusqu'aux coudes, dans le sang des Syriens... qu'elle s'en gargarisera... l'utilisera pour ses ablutions... ira jusqu'à se doucher de ce sang encore chaud... maintenant que les fatwas lui ont donné l'absolution.

Lire dans l'esprit occidental ne nous demande ni grand effort, ni beaucoup de recherches ; car nous le voyons souvent à l'oeuvre à travers son cinéma de cow-boys où le joueur se met à la table de jeu dans l'une quelconque des villes de l'Ouest américain... Les parieurs jouent aux cartes tandis qu'une belle prostituée chante et danse, entourée des cris et rires des ivrognes... Soudain la scène change lorsque l'un des joueurs se lève brandissant son fusil... Les événements se précipitent, soit vers un massacre après démolition du saloon, soit vers l'arrivée d'un héros providentiel qui l'élimine par quelques coups de revolver, avant de s'en aller serein et indifférent à tout, comme s'il venait de tirer un lapin sauvage...Cette dernière scène fait partie de la culture politique des élites dirigeantes de l'Ouest... Et c'est cette mentalité qui domine ces élites, en particulier celles des Étasuniens du Texas, de Las Vegas et d'ailleurs.

Or, la Syrie est la table de jeu de parieurs dont certains se rendent compte qu'ils commencent à perdre... Le joueur russe a avancé sa carte maîtresse, suivi par le veto du joueur chinois... Ce joker a rebattu les cartes en éliminant les perdantes... Et c'est maintenant que commence la scène... le joueur Ouest- américain pose sa main à sa taille, palpe son arme, la brandit au visage de tous, cherche à renverser la table et à s'emparer de l'argent par la force... A ce stade, de deux choses l'une, ou bien le héros va apparaître pour éliminer ce joueur au plus vite ; ou bien, c'est non seulement la table qui sera renversée mais tout le saloon avec... Ici, le saloon est tout l'Orient, les tables sont tous ses pays ; tables turque, israélienne, iranienne et celles des pays du golfe... Quant à la chanteuse, c'est Burhan Ghalioun qui, moyennant finances, joue son rôle au côté de la danseuse Saad Hariri... Les ivrognes sont Qaradawi, Ar'our, Moustapha El-Marzouqi, Mustafa Abdul Jalil, et tous ces révolutionnaires arabes de Tobrouk jusqu'à Jisr al- Choughour.

L'esprit occidental est un esprit infecté par l'arrogance et une certaine idée du progrès qui font qu'il ne peut accepter la défaite, comme l'admettent ses propres historiens... L'Histoire nous apprend qu'une petite défaite est nécessaire aux nations pour qu'elles puissent en éviter d'autres plus catastrophiques, dues à des aventuriers convaincus de leur victoire permanente... L'Occident croit qu'il a vaincu Bonaparte, Hitler et l'Empereur du Japon... L'Occident pense que c'est lui qui a vaincu l'Empire ottoman et les communistes... L'occident est persuadé que c'est lui aussi qui a vaincu Abdel Nasser et Saddam Hussein... Mais, l'esprit occidental veut ignorer une vérité effrayante qui est que toutes ces victoires ont un facteur important : le facteur russe... La défaite de Napoléon a commencé en Russie et non pas à la bataille de Waterloo face au duc de Wellington... La défaite d'Hitler est venue du front russe et du froid sibérien... La défaite du Japon est la conséquence de la participation de la Russie qui l'a combattu jusqu'à l'épuisement. Le japon n'a pas perdu la guerre à cause des frappes atomiques, mais parce qu'il avait été pratiquement vaincu avant cela. La bombe atomique n'a fait que réduire la durée de la guerre de quelques semaines (voir les recherches sur la Seconde Guerre mondiale)... Quant au démantèlement de l'Empire ottoman, le rôle de la Russie qui a éreinté les Turcs ne peut être négligé. Il se dit que c'est ce qui explique leur haine des Arméniens qu'ils ont accusés de conspiration avec la Russie, avant de commettre leur crime effroyable et odieux... Même la défaite de Nasser n'a pas signé sa fin ; cet homme s'est dressé contre eux, et s'il n'était mort, le monde aurait changé... Et la défaite de Saddam Hussein n'a pu se concrétiser que parce que la Russie était totalement absente... Enfin, la cause de la défaite du communisme reste purement interne... Autrement dit, la Russie a vaincu sur elle-même !

L'esprit occidental n'accepte pas l'échec de son projet en Syrie car sa défaite ici sera finale, et ceci particulièrement parce que l'élément russe en est le facteur critique, comme pour toutes les défaites historiques des ennemis de la Russie... Tous ceux qui ont été vaincus dans un combat décisif ne s'en sont jamais relevés... L'esprit occidental sait que son projet promettant d'arrêter le temps devant les avancées chinoises et russes est lié à la destruction de l'ensemble du Moyen-Orient et porté par l'Islam djihadiste, qu'il a lancé vers l'Extrême-Orient telle une barrière psychologique et humaine, pour contrer ses ambitions impérialistes ou, du moins, ses puissances émergentes. L'occident ne sera donc protégé que par le Jihad islamique qui l'a déjà sauvé dans chacune des ruelles d'Afghanistan, aussi bien que dans toutes les ruelles de feu Mouammar Kadhafi... Le coeur du projet réside dans la mise en avant des Frères musulmans et des courants religieux salafistes qui travailleront comme un fidèle et loyal serviteur, ou comme le tigre du cirque... faisant face au dragon jaune et à l'ours russe.

L'esprit occidental a traité les défis historiques avec une mentalité de dresseur de barrières humaines et culturelles correspondant à une invention anglo-saxonne de génie... Par exemple, Israël a été mise en place pour faire une barrière humaine entre l'Asie arabe et l'Afrique du Nord arabe... Et le projet d'un État kurde s'est pointé, pour la première fois dans l'histoire, lorsque les Britanniques ont craint l'expansion du mouvement communiste du nord (Russie) vers le sud, là où se trouvent le pétrole du golfe arabique et les communistes arabes d'Irak et des pays du Levant... C'est ainsi qu'il était devenu nécessaire de créer une variante qui fonctionnerait tel un mur protecteur contre l'Iran et jusque la côte méditerranéenne, d'où une autre barrière humaine activée grâce au nationalisme kurde en vue d'établir un État kurde... En Indonésie, au Timor oriental et en Malaisie la distribution et la densité de la population ont été modifiées de telle sorte que les barrières humaines puissent garantir les intérêts des britanniques. C'est le même jeu qui a servi dans le golfe arabique où les véritables dirigeants des pays du Golfe (les ambassadeurs britanniques) ont travaillé à encourager l'accueil d'immigrants qui ont fait que, dans certaines régions, la densité en population arabe est devenue quasi négligeable. A l'avenir, seront reconnus des organismes de nationalité étrangère au pays du golfe, sous le prétexte des droits de la majorité de la population (démocratiquement et à travers des élections).

Le défi actuel, auquel l'Occident reconnait être confronté, réside dans le potentiel de la Chine, le réveil de la Russie après un moment de sommeil (la perestroïka gorbacheviste), et le constat que ce monstre économique avance sur l'Iran, l'Irak et la Syrie, d'où la nécessité de créer une nouvelle barrière humaine et culturelle... L'Occident s'est rendu compte que les Russes sont descendus du nord, ont sauté par-dessus les perspectives d'un État kurde, ont contourné les barrières kurdes et turques pour atteindre, de nouveau, les limites du golfe arabique à travers le rapprochement Iran, Syrie, Irak... L'Occident considère qu'il doit ériger des murs de protection en terre et en béton face à cette menace, afin de l'étouffer derrière les frontières du Moyen-Orient. Par conséquent, abattre d'un même coup la Chine et la Russie exige d'abattre la Syrie, l'Iran et l'Irak... et abattre la Syrie est la clé et la pièce de domino... Ce qui implique qu'il faille dresser une nouvelle variante de barrière humaine et culturelle à partir d'un bloc islamique qui s'étendrait de l'Afrique du Nord à la Turquie via la Syrie et la péninsule arabique... Ce bloc islamique devra fonctionner par confrontations limitrophes et conflits internes (entre sunnites et chiites, entre persans et arabes), qui entraineraient automatiquement la chute de l'Iran, aboutiraient aux guerres et aux conflits de coexistence, et appelleraient à une intervention militaire étrangère (sous couverture des Nations Unies et de guerres civiles), et aussi un soutien politique de ces mêmes étrangers. Ce bloc islamiste serait docile et tenu par l'Occident qui pourrait ainsi empêcher l'avance des Chinois et des Russes vers l'ouest, en plus de contrôler tous les investissements de ces deux pays dans la totalité de cet immense espace.

Ce qui rend l'Occident nerveux est une vérité qu'il a tenté d'ignorer ; à savoir, que la Russie n'a jamais eu un seul allié qui n'ait été vainqueur, même en Occident... Aujourd'hui, la Russie est contre cet Occident et fait probablement pencher la balance contre lui, et en faveur de la Chine... L'Occident n'a pas réussi à soustraire la Russie de l'équation Syrie- Iran... C'est plutôt la Chine qui est entrée dans l'équation, initiative qui a peut-être démarré lors de la première réunion du Groupe de Shanghai, en présence du président iranien Ahmadinejad... Il existe donc un état de tension et de névrose due à l'érosion évidente du projet islamique parrainé par les États-Unis depuis leur première invasion de l'Afghanistan, et qui s'est appuyé sur des militants arabes et afghans, les talibans, et Oussama ben Laden... Leur nouveau projet islamique lancé en Afrique du Nord n'est d'aucune utilité tant que l'épineux problème Syrie-Iran demeure, et que la Chine et la Russie persistent à soutenir ces deux pays pour botter l'arrière train de la domination occidentale...

Pour en revenir à la réalité de la scène syrienne... Suite aux véto(s) de la Russie et de la Chine l'Occident s'est attendu à ce qu'une contre offensive de l'armée syrienne débute par Homs... D'où ses larmes, ses jérémiades et ses lamentations, pour faire pleurer dans les chaumières, et surtout ses tentatives d'exploitation de la diversité religieuse et des fatwas lancées à tout va...Depuis le début de la bataille de Homs, certains rapports non officiels, considérés comme négligeables, ont laissé filtrer l'idée que les syriens tardaient à intervenir à Homs, omettant d'y voir une astuce majeure... En effet, les syriens dans leur volonté d'éviter un massacre semblaient se contenter de négocier sur des détails avec les Occidentaux et les Turcs, pour obtenir des concessions de la part de ces derniers... Entretemps, la suggestion par les Occidentaux que la bataille de Homs sera décisive a fait que de nombreux rebelles armés ont concentré leurs efforts et se sont rassemblés pour leur bataille de "Kaboul"... à Homs !!! A ce propos, un commentateur de la radio suisse a déclaré ironiquement que les Syriens pourraient avoir usé du subterfuge de l'ancien Président du Pérou, «Alberto Fujimori" lorsqu'en 1996 des miliciens du Mouvement révolutionnaire Tupac Umaru ont retenu, pendant quatre mois, des centaines d'otages dans la résidence de l'ambassadeur du Japon... Pendant que Fujimori négociait, des unités de l'armée creusaient un tunnel débouchant en plein milieu de la résidence... qu'ils ont fini par pénétrer... avant de libérer les détenus et de tuer tous les preneurs d'otages...

Cette même appréhension a été exprimée, dans une interview marginale accordée par un parlementaire occidental qui a refusé d'être nommé. Il a déclaré que certains détails sur les batailles à Homs, notamment ceux rédigés par certains chefs des rebelles avant leur décès, suggéraient que le district d'Inchaat n'a pas été attaqué par les forces régulières et que les rebelles ont été surpris de voir surgir, au coeur du district et à partir de l'un de ses bâtiments, des combattants inconnus fidèles au gouvernement... Il est donc à craindre que les syriens ne se soient pas contentés de rester des observateurs passifs au cours des mois derniers...

Les satellites russes ont surveillé le terrain heure par heure et, pendant que les bruits de couloir parlaient de tunnels creusés par les rebelles, d'autres tunnels étaient creusés en parallèle par l'armée syrienne qui, à l'heure qu'il est, patiente dans le sous-sol de certains quartiers de Homs... Il n'est donc pas impossible que des unités militaires guettent et soient à l'affût des moindres déplacements de ces révolutionnaires et de leurs acolytes arabes, à qui elles prêtent une oreille des plus attentives !

C'est sans doute pour cette raison qu'il a fallu avancer les attentats prévus pour Alep. Il fallait pousser l'armée à se déplacer. Mais, il fallait aussi semer la confusion et la panique dans cette ville et ainsi, la punir pour avoir refusé de laisser son coeur battre à l'unisson avec les révolutionnaires... Celui dont le coeur ne bat pas pour les révolutionnaires ; les révolutionnaires le lui feront battre à la dynamite (démocratiquement)... Il leur faut déplacer les gens partout dans le monde... Il leur faut encore plus de violence pour renverser la table...Le joueur de poker américain est en grande difficulté ; il pose sa main à sa taille, palpe son arme... Il doit distraire l'attention de l'État syrien jusqu'à ce que la situation soit maîtrisée et qu'il puisse extraire les combattants sans espoir... ceux qui n'ont plus d'avenir devant eux... sauf la mort...

Après tout... puisque les malveillants veulent semer la mort dans nos âmes et dans notre pays... Il n'y a pas de meilleur professeur d'Histoire que l'ennemi... Quand les Palestiniens ont lancé leurs opérations martyrs pour se libérer de leur occupation par des sionistes...Ordre a été donné à la presse israélienne de pas promouvoir la culture des pleurs et lamentations, mais de paraître optimiste... C'est un fait notable qu'après chaque opération palestinienne, ni les bus éventrés, ni les cadavres des colons n'apparaissaient en première page des journaux, page réservée aux belles photos du printemps, aux fleurs, aux paysages magnifiques de la Palestine occupée et aux montagnes de Jérusalem...

Alors... tournons-nous vers l'avenir malgré les souffrances d'Alep... Versons dans nos tasses de café matinales les chansons de Fairouz sur l'amour, la beauté, et nos villages... Ouvrons nos fenêtres à l'air pur et sortons des douleurs d'hier... Prenons Alep dans nos bras...Adressons-lui nos salutations matinales en chansons... sa chanson...sublime chanson dont l'âme n'est autre que celle qu'elle a elle-même inspirée à Maître Darwiche : « Qu'elle est belle ta lumière quand tu t'éveilles... fille du soleil »... Puis, entonnons juste pour elle les chants (qudûds) inspirés de son dialecte, de l'amitié, et de la délicatesse de ses belles jeunes filles.

Alep est blessée... Son visage saigne... Ses habitants payent le prix de notre dignité... Mais Alep ne tombera pas... protégée par Dieu, la Syrie et le peuple syrien !

Naram Sarjoun
11/02/2012

Article traduit par Mouna Alno-Nakhal (Biologiste)

Rérérences

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