Kharroubi Habib - Le Quotidien d'Oran
Malgré les vives pressions exercées par les États-Unis, Israël et certains pays européens, la Palestine a été admise hier en tant qu'État membre à part entière de l'Unesco. L'Autorité palestinienne a arraché cette victoire de la manière la plus franche possible. La candidature palestinienne a en effet obtenu facilement et rapidement le quorum exigible dans les statuts de l'Unesco.
C'est une victoire diplomatique incontestable pour Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne, pour qui l'enjeu primordial reste toutefois le sort qui va être réservé à leur demande d'adhésion en tant qu'État membre de plein droit à l'organisation mère, l'ONU en l'occurrence. Le vote de Paris (où se situe le siège de l'Unesco) constitue néanmoins pour les Palestiniens un signe encourageant. Il prouve en effet irréfutablement que la communauté internationale dans son écrasante majorité est favorable à la démarche palestinienne d'adhésion à l'ONU. Elle démontre dans le même temps l'isolement international dans lequel se trouve l'État d'Israël et le sentiment de rejet général provoqué dans la communauté internationale par son blocage de toutes les initiatives visant à rendre possible la solution des deux États comme issue au conflit palestino-israélien.
La candidature de la Palestine à l'adhésion onusienne ne connaîtra probablement pas le même heureux dénouement que celui qui a résulté dans l'enceinte de l'Unesco. Non pas parce qu'elle ne disposera pas à New York du nombre de voix indispensable, mais parce que cette fois les États-Unis, qui font cause commune avec Israël, ont la latitude d'opposer leur veto.
Pour autant, les Palestiniens refusent l'abandon de leur candidature à l'ONU, comme les pressent de faire Washington et d'autres capitales européennes, sous prétexte qu'il serait possible de relancer le processus de négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens par d'autres voies auxquelles Israël serait favorable. Mais ceux qui font pression dans ce sens sur Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne éludent sciemment, ce faisant, que les dirigeants palestiniens ont opté pour en appeler aux Nations unies après avoir vu Israël fermer la porte à toutes leurs propositions pour la reprise de négociations de paix directes.
Le Quartette pour le Proche-Orient ne s'est réveillé de sa léthargie que quand les Palestiniens, lassés d'être abreuvés de fausses promesses, ont décidé d'engager leur offensive diplomatique en direction des Nations unies. Il s'est réactivé non pas pour signifier à Israël qu'il est le responsable de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix dans la région, mais pour tenter de dissuader l'Autorité palestinienne de maintenir sa candidature pour l'adhésion de l'État Palestinien à l'ONU.
Les enjeux des candidatures palestiniennes à l'Unesco et à l'ONU sont des plus symboliques, car il ne faut pas en attendre un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien. Mais un État palestinien officiellement reconnu et admis en tant que tel à l'ONU et dans une organisation internationale qui en dépend, cela permettra de mettre fin aux fausses arguties sur lesquelles Israël et son allié américain s'appuient pour retarder sa création. Dès lors que pour sauver Israël du désastre diplomatique à l'ONU qui se profile pour lui, les 144tats-Unis feront jouer leur veto au Conseil de sécurité.
Washington ne pourra plus se prévaloir de parler et d'agir dans l'affaire palestinienne au nom de la communauté internationale et du droit dont celle-ci est la source.
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