Plus de 2 000 Egyptiens ont bravé la chaleur hier pour descendre dans les rues du pays pour le quatrième jour consécutif et réclamer une accélération des réformes et des procédures judiciaires contre l'ancien président Hosni Moubarak et ses alliés.
Le trafic a été interrompu sur la place Tahrir du Caire, épicentre de la contestation populaire qui a chassé l'ancien chef d'Etat du pouvoir le 11 février dernier. Des tentes ont été dressées à l'endroit même où il y a quatre mois des campements avaient été érigés au coeur de la capitale égyptienne. A Alexandrie, une centaine de manifestants ont installé des tentes sur l'une des places principales de la deuxième ville du pays.
"Je continuerai à manifester jusqu'à ce qu'on réponde aux revendications de la révolution. Il n'est pas juste de voir que ceux qui ont tué des manifestants restent assis dans leurs bureaux et n'ont toujours pas été inculpés ni condamnés", explique John Noshy, un étudiant de 23 ans qui a manifesté place Tahrir.
Beaucoup de militants reprochent au Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis la chute d'Hosni Moubarak, de ne pas tenir ses promesses et de retarder le procès des caciques de l'ancien régime et la mise en place des réformes.
Le procès d'Hosni Moubarak doit s'ouvrir le 3 août mais selon les manifestants, l'armée serait peu disposée à faire asseoir l'ancien chef d'Etat sur le banc des accusés. Plus de 840 personnes ont été tuées pendant les 18 jours du mouvement de contestation du régime d'Hosni Moubarak, qui a dirigé l'Egypte pendant trente ans