24/03/2011 mecanopolis.org  4min #51122

 Une guerre de l'Occident pour recoloniser la Libye

Mecanopolis » La banqueroute ou la guerre ?

Article placé le 23 mar 2011, par Flash

C'est connu depuis la nuit des temps : rien de tel qu'une bonne guerre pour relancer l'économie. De là à se demander si notre amour soudain pour les Libyens est vraiment désintéressé, il n'y a que l'amble d'un Cheval de Troie...

L'année avait plutôt bien commencé puis, très vite, les choses ont tourné à l'aigre. D'abord le cataclysme au Japon, dont les fragrances radioactives ne tarderont plus à nous rattraper, puis maintenant la Libye, pour laquelle l'Occident feint de découvrir que le "Guide suprême" n'est pas seulement un priapique cocaïnomane, mais aussi un dictateur sanguinaire. Depuis la Suisse, cela donne envie de rire, quoique la présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, doive plutôt grimacer en se souvenant combien son pays était isolé, il y a encore une année, alors qu'il avait affaire aux menaces de Kadhafi suite à l'arrestation de son ivrogne de fils à Genève quelques mois auparavant. Un Kadhafi qu'il était alors de bon ton de soutenir dans la communauté internationale, et peut-être même, pour le président Sarkozy, d'en obtenir le soutien financier pour sa campagne électorale.

Mais l'amiral Mullen, chef d'état-major US, a déjà prévenu, à moins qu'il s'agisse de préparer le terrain : « On ne sait pas où l'on met les pieds, et le conflit pourrait bien s'enliser », tout en essayant de nous rassurer : « Notre objectif n'est pas de chasser Kadhafi du pouvoir. »(1) On imagine bien en effet qu'une opération baptisée Aube de l'Odyssée cache des objectifs un peu plus considérables que de mettre à la retraite l'instigateur des soirées Bunga-bunga [Silvio Berlusconi et ses partouzes NDLR].

Thierry Meyssan voit assurément juste quand il écrit que « les frappes françaises sur la Libye ne sont pas une opération française, mais une sous-traitance placée sous l'autorité de l'US AfriCom. Elles n'ont pas pour objet de secourir les populations civiles libyennes, mais elles prétextent de la situation pour ouvrir la voie au débarquement des forces étatsuniennes sur le continent africain. »(2)

Dans une récente analyse (3), Pierre Hillard nous rappelle que « les grands événements sont toujours le fruit des actions d'une élite » et que « les masses ont toujours été utilisées comme instrument en faveur d'une politique bien définie. » L'auteur de La marche irrésistible du Nouvel ordre mondial (4) explique comment la trame de fond à « l'origine de tous ces événements » réside dans le développement du Nouvel ordre mondial qui n'est plus seulement une idéologie, mais une mystique.

Banqueroute des États-Unis

Bill Gross, gestionnaire du plus important fonds d'investissement au monde, Pimco, a annoncé le 10 mars dernier qu'il s'était débarrassé de tous ses Bons du Trésor. Il faut se souvenir que les Bons du Trésor sont la plus grande bulle de ces cent dernières années. Ils sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros.

Depuis novembre 2010, la Fed a racheté auprès des banques d'affaires plus de 70 % des Bons du Trésor aux Etats-Unis. Elle continue d'en racheter mensuellement 100milliards et devrait, d'ici juin 2011, en détenir pour 800milliards de dollars.

Si Pimco fait savoir aujourd'hui qu'il y a tout à perdre à collaborer avec l'État américain et qu'il convient de se débarrasser avec urgence des Bons du Trésor US, c'est qu'elle prévoit que les cours des obligations d'État US vont s'effondrer avant l'été prochain. Que cela entraînera une contraction de l'économie qui peut mener le pays à l'éclatement monétaire par l'hyperinflation, à la récession et au chômage de masse. En clair, la banqueroute des États-Unis.

Barack Obama, Tim Geithner, son Secrétaire d'État aux Finances, et Ben Shalom Bernanke, le Directeur de la Fed, ont engraissé les banques et leur ont permis de fusionner, de s'agrandir afin de devenir "too big to fail " (trop grande pour faire faillite). Les banques peut-être, les Etats-Unis c'est moins sûr. A moins que la guerre...

Clovis Casadue, pour  FLASH 

Publié sur  mecanopolis.org avec l'aimable autorisation de Jean-Emile Néaumet, directeur de la rédaction.
Reproduction libre avec indication des sources
Notes :

1. NBC, le 20 mars 2011

2. « Washington regarde se lever l'aube de l'odyssée africaine »  Réseau Voltaire, le 19 mars 2011

3. « Le nouvel ordre mondial à l'assaut de l'Islam »  Mecanopolis, le 18 mars 2011

4. « La marche irrésistible du nouvel ordre mondial », Editions François-Xavier de Guibert

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