06/03/2011 info-palestine.net  7min #50360

 Libye/troubles: 84 morts selon Human Rights Watch

Libye : les insurgés repoussent les attaques des milices de Kadhafi

Plus de 30 personnes ont été tuées tandis que les combattants de l'opposition ont forcé les troupes de Kadhafi à se retirer de la ville d'Az Zawiyah, à l'ouest de la Libye.

Al Jazeera

Les insurgés dans la ville d'Az Zawiyah à l'ouest de la Libye ont repoussé les forces loyales à Mouammar Kadhafi, après que celles-ci aient lancé une offensive féroce sur la ville.

Les forces de Kadhafi avaient ce samedi encerclé Az Zawiyah, qui se trouve à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale Tripoli, installant des points de contrôle à environ 3 kilomètres du centre, selon les informations.

Les combattants dans la ville ont dit avoir lancé une contre-attaque, et l'après-midi, on pouvait constater que les forces de Kadhafi bombardaient à nouveau la ville.

« Il y a des informations selon quoi les forces de Kadhafi se rassemblent à l'extérieur de la ville et nous nous préparons à une autre attaque », a déclaré Hamdi, un médecin à l'intérieur d'Az Zawiya, à Al Jazeera.

Plus de 30 personnes ont été tuées et 200 personnes auraient été blessées dans les combats qui ont permis de chasser les forces gde Kadhafi de la ville.

Youssef Shagan, un porte-parole pour les combattants, a déclaré que les forces de Kadhafi étaient entrées dans Az Zawiyah à 6 heures du matin (04:00 GMT) et étaient composées de centaines de soldat, avec des chars et véhicules blindés.

Les forces de Kadhafi avaient brisé les défenses sur la place des Martyrs, au coeur de la ville, mais quelques heures plus tard, elles en ont été chassées.

« Notre peuple a contre-attaqué... Nous avons gagné pour l'instant et les civils se rassemblent à nouveau sur la place, » a déclaré Shagan.

Conseil national

Par ailleurs, à la suite de violents combats ce vendredi, les forces anti-gouvernementales ont pris, dit-on, le contrôle de Ras Lanuf, un carrefour pétrolier sur la côte méditerranéenne qui abrite une importante raffinerie et un complexe pétrochimique, d'après les rapports de l'AFP.

La ville voisine de Bin Jawad est également à présent sous contrôle anti-gouvernemental, ont déclaré certaines sources à Al Jazeera.

À Benghazi, deuxième ville de la Libye qui est entre les mains des forces insurgées, le Conseil national de l'opposition [auto-désigné], a tenu sa première réunion le samedi.

« La première réunion officielle du Conseil national commence ce matin », a déclaré Mustafa Gheriani, porte-parole du Conseil.

Le conseil composé de 30 personnes est dirigé par Mustafa Abdel Jalil, un ancien ministre de la Justice qui a fait défection du camp de Kadhafi après que les manifestations contre le régime du dirigeant libyen aient éclaté il y a deux semaines. La réunion a eu lieu à huis-clos.

« C'est une question de sécurité », a déclaré Gheriani. « Ce type-là [Kadhafi] est encore en train d'assassiner des gens. »

« Appel aux armes »

Tony Birtley, correspondant d'Al Jazeera depuis Benghazi, a déclaré que la résistance au régime Kadhafi s'était trouvée renforcée.

« Je pense qu'ils vont venir à la conclusion que l'avenir est entre leurs mains. Ils ne pensent pas que Kadhafi partira sans y être forcé ; ils estiment aussi que la communauté internationale devrait prendre des mesures et le forcer à partir, » dit-il.

« Je pense que la balance penche de leur côté aujourd'hui et qu'ils estiment que le sort est en leur faveur. »

« Ils répondent à l'appel aux armes, ils sont venus de toute l'est de la Libye, portant leurs armes, pour obtenir n'importe quelle formation qu'ils peuvent et aller de l'avant. »

Deux explosions dans un dépôt d'armes dans la banlieue de Benghazi ont plus de 30 morts, selon des sources médicales dans la ville.

Les raisons de l'explosion, qui a eu lieu vendredi, ne sont pas vraiment encore connues.

Jusqu'à présent, le colonel Kadhafi a eu peu de succès à dans ses tentatives de reprendre le territoire tenu par les rebelles, avec toute la moitié orientale du pays et certaines villes à proximité de la capitale en dehors de son contrôle.

Les membres de son gouvernement, diplomates, soldats et certains de ses alliés les plus proches ont renoncé à leur allégeance, le laissant de plus en plus isolé, mais il n'est pas certain que les combattants anti-gouvernementaux seront en mesure de le chasser.

« La situation dans l'Est du pays est vraiment dans une impasse, avec les forces anti-Kadhafi incapables ou refusant de continuer à progresser vers l'ouest et d'essayer de prendre les bastions de Kadhafi comme Syrte et Tripoli, » a déclaré Jacky Rowland, correspondant d'Al Jazeera à Ajdabiya.

Ce vendredi, les forces pro-Kadhafi ont utilisé des grenades à gaz lacrymogènes pour disperser au moins 1000 manifestants dans le quartier de Tajoura à Tripoli, qui participaient à une protestation contre le leader libyen.

Les travailleurs migrants menacés ou en fuite vers l'extérieur

Un rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires indique que plus de 191 000 personnes ont fuit la violence en Libye.

Le rapport, qui cite des chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations dit que beaucoup de ceux qui se sont sauvés en direction de la frontière de la Libye avec la Tunisie voisine, sont des travailleurs immigrés.

Parlant à David Frost d'Al Jazeera, Antonio Guterres, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a averti que beaucoup d'autres, surtout des travailleurs africains piégés en Libye, sont dans une situation à risque.

« Il y a des centaines de milliers de travailleurs africains en Libye, et très peu se sont montré à la frontière », a-t-il dit.

Les soldats de l'armée libyenne font défection et viennent de toute la Libye pour renforcer les insurgés.

« Nous avons reçu des appels téléphoniques de personnes dans une situation désespérée, qui ont peur de quitter leur domicile. C'est la situation de ces communautés africaines à l'intérieur de la Libye qui fait maintenant notre plus grand souci. »

Andrew Mitchell, ministre britannique du Développement international, a appelé à la Libye à permettre l'accès à l'extérieur aux réfugiés.

« Nous appelons immédiatement à un accès illimité en Libye pour la communauté internationale », a-t-il déclaré dans une interview avec Al Jazeera. « Cet accès a été réduit par le Colonel Kadhafi et nous demandons immédiatement sa réouverture. »

« Menace pour la paix »

Sur le front diplomatique, Moussa Koussa, le ministre libyen [pro-Kadhafi] des Affaires étrangères, a prétendu dans une lettre au Conseil de sécurité des Nations unies que « qu'un minimum » de force avait été utilisée contre les manifestants en Libye.

Il a exigé que les sanctions imposées par l'ONU contre la Kadhafi, suite à sa répression sanglante des manifestants, soeint suspendues « jusqu'à ce que la vérité soit établie ».

La lettre a été la première réaction officielle communiquée à l'ONU depuis que les sanctions ont été adoptées à l'unanimité par le Conseil le février 26.

Les groupes de défense des droits de l'homme disent qu'environ 6000 personnes ont été tuées depuis que les manifestations contre Kadhafi ont éclaté le 15 février. L'ONU affirme qu'il y a plus de 1000 morts.

Les puissances occidentales disent étudier une zone d'exclusion aérienne contre la Libye pour empêcher les attaques sur les civils.

Mais les diplomates disent aussi qu'aucune demande officielle pour une telle action n'a été déposée auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.

Kussa dit dans sa lettre que l'action militaire contre la Libye serait « incompatible » avec la Charte des Nations Unies et le droit international et de « serait une menace à la paix et la sécurité dans la région et dans le monde entier ».

Kadhafi a aussi nommé Ali Abdussalam Treki, un haut diplomate libyen, comme nouvel envoyé de son pays à l'ONU après que la délégation libyenne ait collectivement déserté le camps de Kadhafi à New York, en faveur des manifestants en Libye.

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