Source: AFP
Barrage à Nouméa, 24 mai 2024 (image d'illustration).
La nuit, 2 700 policiers et gendarmes démontent les barrages... avant de les voir reconstruits pendant la journée. Des voitures et des magasins sont brulés, dont des établissements bancaires. Les manifestants fouillent les voitures, et les automobilistes se voient contraints de sortir mains sur la tête de leurs véhicules, rapporte Le Parisien.
La situation «demeure très difficile pour les habitants de l'île, en particulier dans le Grand Nouméa», a admis la ministre déléguée aux territoires d'Outre-mer français, Marie Guévenoux, citée par l'AFP.
Celle-ci a aussi précisé que le policier qui avait tué un homme, la septième victime depuis le début des émeutes, avait été placé en garde-à-vue. L'agent avait été «pris à partie par une vingtaine d'individus», a-t-elle indiqué.
Pas de «guerre civile», selon Macron
«Je peux aller à tout moment au référendum», a quant à lui déclaré Emmanuel Macron dans un entretien au Parisien le 25 mai. Le président français a refusé de juger que la Nouvelle-Calédonie était «au bord de la guerre civile», qualifiant les destructions de manifestations de «grand banditisme».
Le président français a rappelé espérer voir les élus calédoniens s'entendre avant la fin du mois de juin sur «un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté au Parlement».
Le 23 mai à Nouméa, Emmanuel Macron s'était engagé à ne pas faire passer en force la réforme. En même temps, il refuse de reporter cette réforme «sous la pression de la violence», toujours selon le Parisien. Elle doit encore être adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès pour être validé.
L'aéroport international de Nouméa est fermé aux vols commerciaux jusqu'au 2 juin. Des Français de métropole, après des ressortissants australiens et néo-zélandais, ont pu quitter l'archipel à bord d'appareils militaires le 25 mai.
Depuis le 13 mai, des émeutes font rage en Nouvelle-Calédonie, dans la foulée de l'adoption par l'Assemblée nationale d'une réforme du corps électoral local pour les scrutins provinciaux. Les partisans de l'indépendance jugent que l'élargissement de celui-ci au bénéfice des nouveaux arrivants mettra en minorité le peuple autochtone kanak, qui représente plus de 41% de la population.