21 mai 2021. Un quartier de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, détruit lors des attaques israéliennes. (Photo : Mohammed Zaanoun / ActiveStills)
Environ 1,1 million de Palestiniens pourraient être contraints de se déplacer dans les prochaines 24 heures, selon l'ONU.
L'armée israélienne a demandé à plus d'un million de personnes de quitter leurs maisons dans la ville de Gaza et de se réinstaller d'urgence dans le sud de la bande de Gaza, une décision qui, selon l'ONU, aurait des "conséquences humanitaires dévastatrices".
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le Département de la sûreté et de la sécurité à Gaza (OCHA oPt) ont été informés juste avant minuit heure locale que "toute la population de Gaza au nord de Wadi Gaza devrait se déplacer vers le sud de Gaza dans les prochaines 24 heures", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, dans un communiqué transmis à de nombreux médias vendredi matin.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont confirmé l'ordre d'évacuation, le qualifiant de "mesure humanitaire". Elle n'a pas mentionné d'échéance précise, un porte-parole reconnaissant que cela prendrait "un certain temps".
"L'armée appelle tous les habitants de la ville de Gaza à évacuer leurs maisons, à se déplacer vers le sud pour se protéger et à s'installer dans la zone située au sud de la rivière Gaza", a indiqué l'armée dans un message publié sur le site X. "Cette évacuation vise à assurer votre sécurité personnelle. Le retour dans la ville de Gaza ne sera possible qu'après une notification le confirmant."
Les FDI ont promis de "continuer à opérer de manière significative dans la ville de Gaza dans les jours à venir" et ont exhorté les civils à "prendre leurs distances avec les terroristes du Hamas qui les utilisent comme bouclier humain".
Le représentant de l'ONU a souligné qu'il était "impossible qu'un tel mouvement ait lieu sans conséquences humanitaires dévastatrices".
"Il s'agit d'environ 1,1 million de personnes. Le même ordre s'applique à tout le personnel de l'ONU et aux personnes abritées dans les installations de l'ONU - y compris les écoles, les centres de santé et les cliniques", a déclaré le porte-parole.
"Les Nations Unies appellent fermement à ce que tout ordre de ce type, s'il est confirmé, soit annulé, évitant ainsi de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse", a ajouté M. Dujarric.
Depuis jeudi soir, le nombre de personnes déjà contraintes de fuir leur domicile en raison des frappes aériennes israéliennes en cours est passé à 423 378, soit environ 21 % de la population totale de Gaza, selon la dernière mise à jour rapide de l'OCHA. Environ deux tiers des personnes déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza sont hébergées dans des installations gérées par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Samedi dernier, les militants du Hamas ont lancé l'opération "Déluge d'Al-Aqsa" en tirant un barrage de roquettes depuis Gaza avant d'avancer rapidement en territoire israélien, prenant d'assaut plusieurs villes et villages. Des rapports faisant état d'une brutalité choquante ont rapidement suivi, avec au moins 260 civils israéliens et étrangers massacrés lors d'un festival de musique et un nombre indéterminé de personnes capturées par les militants.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré l'état de guerre dimanche, les troupes des FDI ayant été déployées pour nettoyer les villes et villages israéliens des combattants du Hamas. Depuis, les avions israéliens n'ont cessé de mener des frappes aériennes sur Gaza.
Au moins 1 300 Israéliens ont été tués et plus de 3 000 blessés, selon les chiffres publiés vendredi par le gouvernement israélien. Plus de 1 500 Palestiniens ont été tués et plus de 6 000 autres blessés, selon le ministère palestinien de la santé.
(Traduit de l'anglais [rt] le 13 octobre 2023)