26/10/2011 alterinfo.net  6min #59028

 Un ministre du Cnt demande à l'Otan de proroger sa mission

Libye: Le Cnt demande à l'Otan de prolonger sa mission

Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil, a demandé mercredi à Doha le maintien des forces de l'Otan dans son pays au moins "jusqu'à la fin de l'année".

"Maintenant que nous avons obtenu la victoire (...), le peuple libyen aspire à ce que l'Otan maintienne ses opérations jusqu'à la fin de l'année au moins", a déclaré Abdeljalil à l'ouverture d'une réunion avec les chefs d'état-major des pays de l'Otan ayant participé militairement en Libye.

Selon lui, sa demande visait en particulier à "assurer la protection des frontières, pour empêcher l'afflux d'armes des pays voisins" et "protéger les Libyens face aux vestiges du régime de Kadhafi qui ont fui vers les pays voisins".

La réunion de Doha intervient trois jours après la proclamation par le CNT de la "libération" totale de la Libye, à la suite de la mort de Mouammar Kadhafi.

Mardi, le "ministre" du Pétrole et des Finances, Ali Tarhouni avait déjà annoncé que le nouveau pouvoir libyen souhaitait une prolongation d'"au moins

un mois" de la mission de l'Alliance atlantique en Libye.

L'Otan a repoussé à vendredi sa prise de décision formelle sur cette question, sous prétexte de mener de nouvelles consultations avec l'ONU et le CNT, selon

des sources diplomatiques à Bruxelles.

Le Conseil des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance, qui devait se tenir mercredi après-midi à Bruxelles, a été reporté à vendredi, a indiqué

la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu.

Ahmadinejad: Kadhafi a été tué pour qu'il ne divulgue pas des secrets

C'est dans ce contexte que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé hier les Libyens à s'unir pour empêcher une domination occidentale sur leur pays, lors d'un discours en province diffusé par la télévision d'État.

Il a en outre affirmé que Kadhafi a été tué pour qu'il ne divulgue pas les secrets qu'il détient à l'encontre des dirigeants européens, notamment l'argent qu'il payait à ces dirigeants pour qu'ils réussissent aux élections.

Seif el-Islam aux abords du Niger

Sur un autre plan, Seif el-Islam Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), s'approche de la frontière nigérienne, a affirmé un élu touareg du nord du Niger. Ce fils Kadhafi et l'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi, 62 ans, également recherché par la CPI, « sont tous deux aux abords de la frontière du Niger, ils ne doivent pas être loin l'un de l'autre », a-t-il ajouté.

La famille Kadhafi s'apprête à vivre en Afrique du Sud après le refus d'un des pays du Golfe à accueilir ses fils 

Toujours concernant l'ex-famille régnante, le quotidien algérien Al Chourrouk a rapporté que l'épouse et la fille de Kadhafi ainsi que ses deux fils Mohammad et Hannibal, s'apprêtent à quitter l'Algérie vers l'Afrique du Sud. Le quotidien a ajouté que la famille a choisi l'Afrique du Sud, après s'être refusé un asile des deux fils de Kadhafi vers un des pays du Golfe, dont le nom n'a pas été divulgué.

Kadhafi enterré dans un lieu inconnu

Mouammar Kadhafi a été enterré dans la nuit de lundi à mardi dans un lieu tenu secret par le nouveau pouvoir libyen, cinq jours après sa mort dans des circonstances toujours floues, selon un membre du conseil militaire de Misrata.

Moutassim Kadhafi, un autre de ses fils, et l'ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, également tués à Syrte et dont les corps étaient exposés dans une chambre froide d'un marché de Misrata aux côtés de celui de l'ancien dirigeant, ont été inhumés près de lui, selon la même source.

Selon des gardes postés à l'entrée du marché des faubourgs de Misrata, où des milliers de Libyens ont défilé depuis vendredi pour contempler les dépouilles mortelles, un convoi de quatre ou de cinq véhicules militaires a emporté les corps tard lundi soir vers un lieu inconnu. Trois dignitaires religieux, partisans de Mouammar Kadhafi, ont ensuite prié et procédé à une cérémonie religieuse avant l'inhumation, selon la source au sein du conseil militaire.

Al-Azhar critique la gestion de la mort de Kadhafi

Pour sa part, l'université égyptienne d'al-Azhar, a critiqué la façon dont le corps de Mouammar Kadhafi a été donné en spectacle après sa mort.

Le communiqué d'Al Azhar, qui a été publié par l'agence officielle égyptienne Mena, ne mentionne pas le nom de Mouammar Kadhafi.

Mais il fait clairement référence à lui en affirmant vouloir répondre «aux multiples questions» liées à la maltraitance des morts et à d'autres actions violentes, notamment des actes perpétrés par des «régimes tyranniques» pendant les soulèvements arabes.

«Nous demandons que tous respectent la position de l'islam qui interdit d'utiliser la violence contre des manifestants pacifiques, mais aussi de maltraiter des blessés et de profaner les corps des défunts ou de les laisser se décomposer sans les enterrer», a déclaré le grand imam d'Al Azhar, Ahmed Al-Tayyeb.

Mouammar Kadhafi a été enterré mardi dans le désert, dans un endroit tenu secret, cinq jours après avoir été capturé, tué et exposé au public.

Le président du CNT a ordonné l'exécution de 32 prisonniers en 1995

Sur un autre plan, le président du CNT libyen, Mustapha Abdeljalil a ordonné en 1995 l'exécution de 32 prisonniers libyens, lorsqu'il était ministre de la Justice (Secrétaire du comité populaire chargé de la justice) du régime de Kadhafi, rapporte mardi, sur son site, le quotidien algérien Al Chourrouk qui reproduit le fac-similé de la correspondance.

Cette correspondance, sur laquelle la signature de Mustapha Abdeljalil est très lisible, était destinée au Premier ministre libyen de l'époque, chargé de l'exécution des décisions de justice concernant en tout 187 prisonniers arrêtés depuis 1995.

Dans cette correspondance, Mustapha Abdeljalil s'adressant au Premier ministre, ordonne "l'exécution par balles de 32 prisonniers par les institutions officielles et les services de sécurité". Pour les autres prisonniers auxquels fait référence cette correspondance, 50 sont condamnés à perpétuité, 15 ont écopé d'une peine entre 5 et 15 ans, 10 sont disculpés alors que le cas de 80 ont vu leur recours aboutir, jugés acceptables en la forme et en le fond.

Dans cette même correspondance, Mustapha Abdeljalil précise que c'est Kadhafi en personne qui avait ordonné l'exécution par balles des 32 prisonniers.

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