15/09/2011 mondialisation.ca  3min #57377

 L'otan à la conquête de Tripoli

Armes, en Libye: la France contredit l'Africom!

par IRIB

IRIB- La guerre au Sahel, transposée en Libye, ne se terminera pas avec l'anéantissement du régime de Kadhafi.

La circulation des armes en Libye, objet d'une très grande inquiétude des pays de la région et de nombreux spécialistes, divise la coalition engagée, en Libye. Les propos, tenus, hier, par l'ambassadeur de France, à Alger, Xavier Driencourt, sont révélateurs de ces frictions qui existent, notamment, entre la France et les Etats-Unis, sur cette question des armes. «Ce que nous avons dit, c'est qu'il existe une crainte, mais peu d'informations très fiables, sur ce sujet. N'oublions pas que beaucoup d'armes ont été utilisées, beaucoup ont été détruites», a affirmé M. Driencourt, dans un entretien, paru, hier, dans le journal on-line toutsurlalgerie (TSA). Dans un premier temps, l'ambassadeur de France réduit la menace à de simples craintes, puis, il en doute, du fait qu'il n'existe pas d'informations, ensuite, et avec précision, il -informe- que les armes ont été détruites et le reste, utilisé. Enfin, il enfonce le clou, en affirmant qu' «il n'est pas encore établi que des quantités importantes d'armes aient été volées, que des armes très dangereuses en fassent partie (...)».

A croire les médias français et étrangers, tout le monde est armé en Libye. Ce n'est pas tant que Xaxier Driancourt contredise ce que rapportent ces médias, mais, pis encore, il va à contre-sens de ce que soutiennent les Américains qui sont les partenaires de la France, dans cette guerre, en Libye. Jeudi dernier, le Haut commandant de l'Africom, le général Carter Ham, s'est dit «préoccupé du fait de la prolifération» d'armes, en provenance de la Libye. Le général Ham, qui s'exprimait, dans le cadre d'une conférence de presse, organisée, au siège de l'ambassade des Etats-Unis, à Alger, a soutenu que «différentes armes allant de simples fusils jusqu'à des missiles», sont disséminées, à travers le territoire libyen. Plus alerte encore, le patron de l'Africom a même révélé que des équipes américaines ont été dépêchées, aussi bien, à Alger, que dans les autres pays de la région, pour enquêter sur ces armes. «Le département d'Etat américain a dépêché deux équipes, dans plusieurs pays de la région, y compris, l'Algérie, afin de trouver les moyens de contrôler la circulation de ces armes et sécuriser la région du Sahel», a divulgué le général Carter Ham, responsabilisant, directement, les membres du Conseil national de transition, sur le sort de ces armes.

Qui dit vrai, le général américain ou l'ambassadeur de France? Ou, alors, nous sommes, dans le schéma, selon lequel, une guerre en cache une autre? Ces deux déclarations contradictoires entre deux responsables de deux pays engagés dans un même conflit, renseignent sur les tiraillements qui sous-tendent l'action militaire apparente. La domination de la France, dans la région du Sahel, renforcée, par la chute du régime d'El Gueddafi, est, en effet, très contrariée par la donne Africom. «Notre travail est basé sur deux principes fondamentaux: le premier vise à aboutir à une Afrique sécurisée, stable et sans danger, ce qui est important pour le continent lui-même et pour le monde entier. Le second principe, et c'est le plus important, est que nous considérons qu'il appartient aux Africains, eux-mêmes, de relever les défis qui se posent, dans leur pays respectifs, et lorsque l'aide de l'Africom est sollicitée, elle sera accordée avec bienveillance», a déclaré le Haut commandant de l'Africom.

Voilà, donc, une approche, pour l'Afrique, qui n'est pas de nature à arranger les visées de la France, dans la région du Sahel.

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