DIVERS
(extraits) - Mardi, l'euphorie qui a suivi la marche triomphale des rebelles sur Tripoli a cédé la place à la confusion, la lassitude et de nouveaux combats, alors que le Colonel Kadhafi est toujours introuvable et son fils Seif al-Islam a fait une apparition surprise à l'hôtel où sont basés les journalistes étrangers, et que des unités loyalistes continuent de disputer aux rebelles le contrôle de la capitale.
Des journalistes à Tripoli ont dit qu'après un lundi calme, la journée de mardi a connu un regain d'échanges de tirs et les grondements d'explosions à travers la ville. Des nuages de fumée s'élevaient au-dessus de plusieurs quartiers et selon certains rapports les combats les plus durs se sont déroulés autour du QG du Colonel Kadhafi.
« Il y a encore quelques poches de résistance, » a déclaré le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé (...) mais qu'il pensait « que la chute de Kadhafi était imminente ». (...)
L'incertitude de la situation est telle que l'Office des Migrations Internationales à Genève a précisé qu'elle retardait l'opération d'évacuation de centaines d'étrangers de Tripoli parce que « la sécurité n'était plus assurée et garantie » a déclaré Jemini Pandya, porte-parole de l'organisation. (...)
La télévision Al Arabiya a indiqué que des dizaines de troupes loyalistes avaient été tuées mardi lors d'un convoi dans la ville natale de Kadhafi, à Surt. Il n'y a aucune confirmation indépendante de cette information. Le Pentagone a indiqué avoir abattu un missile Scud tiré depuis Surt.
La BBC a indiqué que l'hôtel de luxe Rixos, situé dans le centre de Tripoli et contrôlé par les loyalistes, où séjournent la plupart des correspondants internationaux, a été attaqué mardi, obligeant certains journalistes à se réfugier dans le sous-sol. Nous n'avons pas d'autres détails.
(...)
Alors que les dirigeants rebelles affirment progresser dans leur contrôle de Tripoli et l'organisation d'un gouvernement post-Kadhafi, (...) le lendemain de l'invasion éclair a été marqué par un vide du pouvoir, avec aucun gouvernement rebelle en place et les restes du gouvernement de Kadhafi toujours visibles.
Seif al-Islam el-Kadhafi, dont les rebelles avaient claironné la capture dimanche dernier, s'est rendu à pied à l'Hôtel Rixos mardi, en fanfaronnant auprès des journalistes que le gouvernement de son père avait toujours « le contrôle » et qu'ils avaient attiré les rebelles dans un piège (...). Son apparition soulève de sérieuses questions quant à la crédibilité des dirigeants rebelles.
Il n'est pas clair s'il a bien été arrêté et a réussi à s'échapper ou s'il n'avait jamais été capturé. Un autre fils de Kadhafi, a réussi à s'échapper lundi.
Portant une barbe et un t-shirt vert olive et des pantalons de camouflage, Seif al-Islam a emmené des journalistes faire un tour à travers différents quartiers encore sous le contrôle du régime, selon Associated Press. Ils sont passés par des rues remplies de supporters de Kadhafi, contrôlés par des barrages, dans le quartier fief de Kadhafi, Bu Slim, a précisé AP.
Au QG de Kadhafi, au moins une centaine d'hommes faisaient la queue pour recevoir des armes distribuées aux volontaires pour défendre le régime. Seif al-Islam a serré des mains, tout sourire et brandissant le "V" de la victoire.
"Nous sommes ici. C'est notre pays. Notre peuple. Nous vivons ici et nous mourrons ici," a-t-il dit à AP. "Et nous allons gagner parce que le peuple est avec nous. C'est pour cela que nous allons gagner. Regardez-les, dans les rues, partout !". "Nous allons briser la colonne vertébrale des rebelles" a-t-il déclaré, selon AP.
Des combattants hostiles aux rebelles poursuivent les combats dans les rues et depuis les toits, tuant ou blessant au moins une douzaine de personnes. Et le drapeau vert de Kadhafi flotte toujours sur au moins deux grandes villes du pays considérées comme des fiefs de sa tribu, Sabha et Surt, entre Tripoli et Benghazi. (...)
Mahmud Nacua, représentant des rebelles à Londres, a déclaré aux journalistes que les insurgés « soulèveront chaque pierre » pour trouver Kadhafi et le présenter devant un tribunal (...).
La lutte pour le pouvoir à Tripoli constitue un test crucial pour les dirigeants rebelles qui ont souvent promis de remplacer l'étrange autocratie de Kadhafi par une état de droit démocratique, et pourrait avoir des conséquences à travers tout le monde arabe.
(...)
Un échec des rebelles pourrait encourager les loyalistes à travers le pays de poursuivre le combat.
La nature aléatoire du contrôle de la ville par les rebelles est paru évidente au quartier général de la « Brigade de Tripoli », décrite comme une unité d'hommes triés sur le volet et chargés de sécuriser la ville.
Emhemmed Ghula, qui s'est présenté comme le chef-adjoint de la résistance (rebelle - NdT) à Tripoli, était en train de déclarer à des journalistes que la ville était « sous contrôle, à 90% » à l'exception des snipers. « Ils tiennent quelques toits, mais ils ne peuvent pas se déplacer dans les rues. »
Quelques instants plus tard, un des dits snipers a commencé à tirer sur la cour et les fenêtres du QG, situé dans une ancienne école pour filles. Ensuite, tandis que les combattants se blottissaient contre les murs, deux groupes d'hommes armés sur des camions - dont un équipé d'une pièce d'artillerie - ont attaqué la grille d'entrée. Des obus ont explosé dans l'enceinte du QG.
La cible choisie et l'organisation des assaillants laissent supposer qu'il s'agissait de miliciens loyalistes expérimentés. Mais les combattants rebelles (à l'intérieur du QG de la Brigade d'Elite - rappel du traducteur) se sont montrés indisciplinés. Au lieu de riposter aux tirs, une douzaine d'hommes armés postés près de la grille se sont précipités au sol d'une antichambre. Personne ne donnait des ordres.
« C'est rien, juste quelques types » a dit un officier rebelle à un groupe de journalistes, en tentant de minimiser la signification d'un combat qui aura duré au final trois heures. « Mais pour votre sécurité, il vaut mieux que vous restiez à l'intérieur. »
Après une réunion à huis-clos, la Brigade Tripoli chargé d'assurer la sécurité de la ville a décidé de déménager son QG vers un lieu plus sûr. « Appelez l'OTAN ! Appelez Police Secours ! » a plaisanté un rebelle lorsqu'il a vu le téléphone portable d'un des visiteurs.
A peu près au même moment et selon plusieurs journalistes présents, environ 10 blessés ont été emmenés dans une clinique de campagne situé dans une maison de la ville. (L'Hopital Central de Tripoli est située dans une zone contrôlée par le loyalistes). Il n'est pas clair s'ils avaient été blessés au QG de la Brigade Tripoli ou dans d'autres parties de la ville. Mais quelques instants plus tard, selon les journalistes, un échange de tirs à éclaté aussi devant la clinique.
Traduction « Brigade Tripoli, brigade d'élite ou brigade de Benny Hill ? » par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.