Une information très contradictoire parvient de Tripoli. La ville est presque entièrement contrôlée par les opposants à Mouammar Kadhafi, affirment les médias étrangers. Les rebelles ne contrôlent qu'un cinquième de la capitale, assurent les porte-paroles du colonel. Et plus souvent les émeutiers parlent d'un nouveau succès, moins véridique semblent leurs propos.
La veille les forces anti-Kadhafi ont enterré pour la troisième fois le fils du colonel, Hamis, qui serait tué dans une frappe aérienne de l'OTAN. Tandis que mardi des informations annonçaient qu'il venait à la rescousse de son père à la tête d'une brigade de blindés d'élite.
Le fils cadet de Kadhafi, Seif al-Islam, que les rebelles disaient avoir capturé, s'entretenait cette nuit avec des journalistes étrangers à l'hôtel Rixoss dans le quartier gouvernemental Bab al-Azazia. Il a démenti les affirmations selon lesquelles Tripoli est entièrement contrôlée par les opposants.
Pour le moment on ignore où se trouve Mouammar Kadhafi lui-même. Son fils cadet a déclaré que le colonel était, bien sûr, dans la capitale. De nombreux doutent cependant qu'il reste toujours dans sa résidence. On suppose qu'il avait pris l'avion pour le Venezuela, l'Afrique du Sud ou encore pour l'Algérie voisine. Il n'y a pas de données exactes à ce sujet, mais les rebelles le chassent.
Mardi matin la BBC a annoncé que les rebelles libyens s'essoufflaient et quittaient Tripoli. D'autres sources apprenaient également que les troupes loyales à Kadhafi circulaient dans les rues de la ville. Voici ce que dit à ce propos Evguéni Mintchenko, directeur de l'Institut international de l'expertise politique :
Nous devons constater maintenant une campagne franchement mensongère des médias du monde : ils annonçaient des faits qui ne se sont pas confirmés par la suite. Et il devient, en somme, évident qu'il ne s'agit pas des erreurs, mais d'une désinformation programmée. A ce que je comprends, à présent Tripoli est contrôlée par les forces pro-Kadhafi. D'après tout, il était question d'une opération des unités spéciales de l'OTAN, qui n'a réussi qu'à une première étape. Son échec peut servir de prétexte pour envoyer en Libye des armements lourds en vue d'une opération militaire d'ampleur sur le terrain. Et je pense que c'est, bien entendu, un coup sérieux porté à la stabilité au Proche-Orient et à la réputation des pays de l'OTAN.