Rappel des faits : Oslo, 15h20, le 22 juillet. Une bombe explose, faisant au moins sept morts et de nombreux blessés.
Ile d'Utoya, 16h50. Un individu ouvre le feu sur des personnes qui participent à l'université d'été des jeunes du parti travailliste norvégien. Le bilan de la tuerie est de 68 morts et de nombreux blessés.
Proche des thèses d'extrême droite et très critique à l'égard du multiculturalisme de la société norvégienne, arrêté, Anders Behring Breivik, 32 ans, reconnaît être l'auteur des deux attaques.
Quand la fiction dépasse de loin la réalité...
Le foulard d'une jeune femme musulmane, musulmane et majeure, devient alors le foulard de toutes les femmes asservies par une religion archaïque qui menace toutes les autres religions et toutes les autres femmes...
Des problèmes de cohabitation et d'adaptation, de densité et de mixité offrant le prétexte à un constat d'échec irréversible auprès d'une population jugée hostile et inassimilable...
Et enfin... le fanatisme chez quelques uns devient le fanatisme de tout un peuple bouc émissaire... à l'ombre d'une exploitation politique et idéologique des peurs, des drames et des injustices.
***
Désormais, les auteurs hyper-médiatisés de jugements à l'emporte-pièce à l'encontre d'une minorité et d'une religion - toujours la même -, que d'aucuns voudraient tenir responsables de tous les maux de la société et de la terre...
Ces acteurs de la diversion, volontaires ou imbéciles utiles, n'auront qu'à bien se tenir ; et pas seulement du côté de la dite extrême droite : loin s'en faut.
Quant à ceux qui parlent déjà de crime contre l'humanité - jugement réservé aux vainqueurs, et alors que notre défaite semble jour après jour se confirmer -, si l'émotion (ou la recherche du grandiloquent et du sensationnalisme ?) est le pire des mensonges quand il s'agit de saisir une vérité, elle permet aussi de noyer jusqu'au déluge d'une bêtise et d'une ignorance qui risquent de nous emporter tous, la raison... corps et biens.
Et l'on sera tentés d'ajouter : Pardonnez-leur... car ils ne savent pas ce qu'ils font.
A la lumière de tous ces loups d'un jour, le plus souvent... agneaux manipulables à souhait, à la fois poignard et blessure, restés cruellement indifférents à l'opinion du monde...
Du délire à la démence...
Personne de sérieux et d'honnête ne pourra faire l'économie d'une prise de conscience qui aura pour cible : la dépossession...
Dans un monde sans amplitude qui semble faire chaque jour table rase du passé et qui ne propose aucune direction.
Un monde pour quelques "happy few" : New York, London, Paris, Miami... demain Shanghai et New Delhi avec le même aplomb...
Précisément ceux qui n'ont de cesse de nous donner des leçons de mondialisation comportementale citoyenne.
***
Qu'il soit permis ici de rappeler que la mort n'éteint rien ; bien au contraire : elle éclaire tout.
Aussi... ne vous arrêtez jamais à la mort ! Et même si le nombre sanctifie... continuez de scruter et de peser la déshérence !