C'est la première année que l'on assiste à une telle mobilisation pour le droit au retour des réfugiés palestiniens à l'occasion de la NAKBA. A Jérusalem Est, au check-point de Kalandia, à Gaza, à la frontière libanaise, et même sur le Golan, des manifestations se sont produites ce dimanche, malgré la répression israélienne.
De jeunes palestiniens s'opposent aux forces de l'ordre israéliennes, le 15 mai 2011 à Jérusalem Est. Par Ahmad Gharabli AFP
Dépêche AFP :
"Des violences ont éclaté dimanche durant la commémoration de la"Nakba"(catastrophe) palestinienne, faisant des dizaines de blessés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et sur le plateau du Golan.
L'incident le plus grave a eu lieu lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu en direction de manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré sur le plateau du Golan occupé par Israël, ont indiqué des sources sécuritaires israéliennes.
Selon les médias israéliens, au moins une personne a été tuée et trois autres blessées parmi les manifestants.
Il s'agit de l'incident le plus grave depuis plusieurs dizaines d'années sur cette frontière en général calme depuis l'accord de cessez-le-feu israélo-syrien de 1974.
Selon des résidents de la ville de Madjal Chams, chef-lieu des localités druzes du Golan, plusieurs Palestiniens ont réussi à entrer dans la localité après avoir franchi la clôture frontalière et traversé des anciens champs de mines.
Par ailleurs, des milliers de réfugiés palestiniens du Liban étaient massés dimanche à la frontière avec Israël, a constaté l'AFP. Selon l'armée libanaise, dix personnes ont été blessées par des tirs israéliens de l'autre côté de la frontière.
Peu avant le début de la cérémonie, organisée dans la localité de Maroun ar-Ras sous le slogan"marche pour le retour en Palestine", l'armée libanaise déployée devant les barbelés a tiré en l'air pour disperser des dizaines de manifestants qui se sont trop approchés de la frontière.
La région frontalière avec le Liban a été décrétée zone militaire interdite d'accès pour la journée de dimanche par les autorités israéliennes.
Dans les Territoires palestiniens, une cinquantaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l'armée lors d'une marche en direction du terminal frontalier israélien d'Erez, a-t-on appris auprès des services médicaux palestiniens.
Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens, selon un correspondant de l'AFP.
D'autre part, au moins huit Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l'entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).
Les affrontement se poursuivaient dans l'après-midi à Kalandia, le principal point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem, selon des journalistes de l'AFP.
Les manifestants lançaient des pierres et les garde-frontières israéliens ripostaient en tirant des grenades lacrymogènes et des balles caoutchoutées.
La commémoration annuelle de la"Nakba"a été marquée par de nombreux incidents depuis vendredi à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée.
Elle a été endeuillée par la mort d'un Palestinien de 16 ans, touché par une balle au bas ventre, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville.
"Il est regrettable que des extrémistes prennent prétexte de l'anniversaire de la création de la démocratie israélienne pour répandre la haine", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Plus de 60 Palestiniens ont été arrêtés depuis vendredi, selon le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.
Quelque 10.000 policiers et gardes-frontières ont été mobilisés. L'armée a par ailleurs déployé sept bataillons supplémentaires (environ 3.500 hommes) en Cisjordanie occupée.
De crainte de violences, l'armée israélienne a imposé un bouclage strict de la Cisjordanie occupée de samedi minuit (21H00 GMT) jusqu'à la même heure dimanche. La police avait réimposé dimanche des restrictions à l'accès à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem.
La"Nakba"s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés."
Source : AFP