Le 15 mai 1948, c'est la date choisie par le peuple palestinien pour commémorer la Nakba, entreprise de nettoyage ethnique menée par les sionistes, en Palestine. Le 15 mai 1948, l'entité coloniale sioniste proclame la formation de son Etat sur le territoire de la Palestine, après que ses bandes armées se soient livrées aux massacres et à l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens, de leurs villages, villes et bourgs : 850.000 Palestiniens furent expulsés de leurs terres et leurs propriétés. C'est de leur terre, la Palestine, que les Palestiniens ont été expulsés, et c'est vers leur terre qu'ils ont été empêchés, depuis 63 ans, de retourner, par ce qui se fait appeler "communauté internationale".
15 mai 1948 - 15 mai 2011 : les Palestiniens ont décidé de mettre fin à leur exil qui dure depuis 63 ans, et d'appliquer par eux-mêmes la résolution de l'ONU qui réclame leur retour à leurs terres et leur terre. C'est ainsi que nous serons environ un million sur les frontières de notre patrie, pour réclamer notre retour.
Tous les ans, depuis près de dix ans, les Palestiniens de 48 organisent la marche du retour, vers les villages détruits par les sionistes, et dont les habitants sont des Palestiniens « absents - présents », d'après les colons sionistes, ce qui veut dire en termes clairs, qu'ils sont présents dans leur pays, mais absents de leurs terres, qui ont été volés et interdits de retourner à leurs villages. Ils sont environ 250.000 Palestiniens, « présents-absents », des réfugiés de l'intérieur, qui participent à ces marches, réclamant leur retour à leurs propriétés. Cette année, malgré l'interdiction par les sionistes de commémorer la Nakba, les Palestiniens de 48 se dirigeront vers le village de Damoun, village entièrement détruit mais dont le site témoigne de la présence palestinienne.
Mais cette année, ce ne sont pas seulement les Palestiniens de 48 qui marcheront pour réclamer le retour. Ce sont les réfugiés palestiniens vivant dans les pays limitrophes qui ont décidé de faire cette marche, la « marche du million de Palestiniens » vers la Palestine. Plusieurs comités se sont déjà mis en place pour organiser la marche. Les derniers préparatifs sont en cours.
Au Liban, une conférence de presse a officiellement annoncé la marche, par un communiqué : « Nous voulons par cette marche affirmer que le droit du retour est un droit fixe et non négociable, que le droit à la résistance, sous toutes ses formes, pour libérer la Palestine, du fleuve à la mer, est un choix stratégique. Nous voulons insister sur l'unité nationale palestinienne et revenir à la volonté populaire sur la base de la résistance et de la libération. Nous soutenons la liberté des peuples arabes comme garantie pour la poursuite de la résistance et libérer la Palestine. Nous voulons affirmer que la Palestine est une terre arabe, et que tout Arabe a le droit d'y retourner et qu'il a le devoir de la libérer. »
Une lettre a même été envoyée à M. Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations-Unies, l'organisme censé appliquer ses propres résolutions et qui a négligé, tout au long de 63 ans, celle qui permet aux Palestiniens de retourner dans leur pays, pour satisfaire les Etats-Unis et les autres puissances impérialistes, mais surtout pour ne pas irriter les sionistes.
Dans la lettre envoyée à M. Ban Ki Moon, les organisateurs du "Rassemblement pour le droit au retour" (bande de Gaza), expliquent pourquoi les réfugiés doivent retourner dans leur pays, conformément aux résolutions de l'ONU, et demandent la protection de l'organisation internationale :
« Malgré plus d'un demi-siècle de guerres, d'agressions, d'injustice, d'exil, de blocus, nous sommes attachés à notre droit au retour à notre terre dont nous avons été expulsés ».
La lettre rappelle que dans toutes les causes de libération nationale dans l'histoire, le peuple occupé, le plus faible militairement, a remporté la victoire par son attachement à son droit et sa résistance inébranlable, malgré la force militaire imposante de son adversaire. « Au jour de la commémoration, nous affirmons, nous les Palestiniens, notre droit au retour à la Palestine historique, à nos villages et nos villes dont nous avons été expulsés en 1948.... Le retour n'est pas une procédure qui a besoin de la « générosité » des voleurs et tueurs du peuple palestinien. La terre est nôtre, elle est celle de nos parents et aïeux, les titres de propriété sont en notre possession, et les clefs des maisons sont encore dans nos poches, et nous les transmettons de génération en génération ».
La lettre rejette les prétentions sionistes voulant faire de la question des réfugiés une question économique ou sociale, affirmant qu'elle est essentiellement politique. Il ne s'agit pas de gérer la vie quotidienne des réfugiés, mais d'appliquer leur droit au retour : « C'est pourquoi nous avons décidé, nous les réfugiés palestiniens, à l'occasion de la 63ème commémoration de la Nakba, de marcher vers la Palestine, vers les barbelés qui nous séparent de notre terre et de nos maisons familiales, dans une marche pacifique. Nous vous réclamons la protection de notre marche pacifique et d'assumer vos responsabilités juridiques et morales envers les milliers de Palestiniens qui réclament leur droit, reconnu par les lois et les traités internationaux. »
La marche du million vers la Palestine réclame un soutien international. Les organisateurs ont lancé un appel aux peuples épris de justice de marquer leur solidarité avec les marcheurs, en se rassemblant dans les capitales et réclamer que justice soit faite.
Bien que la marche ait été décidée et organisée bien avant la réconciliation entre le Fateh et le Hamas, mercredi dernier, elle sera l'occasion d'affirmer sur le terrain, l'unité de la lutte palestinienne pour la libération de la patrie occupée.
Visitez le blog créé à l'occasion de la Marche de Retour, " maseerat al 'Awda illa falasteen 15/5/2011"
Simultanément, des rassemblements devant les ambassades israéliennes sont organisés dans le monde entier.