Par Nadine Acoury
Une pétition intitulée "L'Etat palestinien, c'est maintenant" (1) lancée par une poignée de "pointures intellectuelles médiatiques" françaises, appelant d'urgence au soutien à la solution des deux Etats, circule en ce moment sur internet. On peut comprendre que les signataires (E. Benbassa, G. Halimi, D. Lindenbergh, D. Vidal, S. Hessel & Co.) soient paniqués par le soulèvement généralisé des peuples arabes et ses conséquences sur l'Etat sioniste, qu'ils entendent protéger contre "le désespoir qui risque de provoquer une troisième intifada", justement considérée comme une catastrophe pour leur protégé.
Cliquez ici pour voir la carte du futur "Etat palestinien" dont devraient se contenter les Palestiniens, d'après leurs soi-disants supporters signataires. Avec des amis comme ça, les Palestiniens n'ont pas besoin d'ennemis.
On peut apprécier que ces brillantes personnalités fondent leur appel sur le fait qu'une telle "solution" est acceptée par B. Obama, N. Sarkozy, A. Juppé, M. Abbas, et même à des "personnalités" issues du régime de la colonisation sioniste (ShinBeth, Mossad, et autres universitaires), qu'ils se réfèrent à certaines résolutions de l'ONU et à la "Déclaration d'indépendance" de l'entité sioniste de 1948.
Mais le problème, c'est que personne ne leur demande leur avis, car les principaux intéressés par ce "deal", à savoir le peuple palestinien et les peuples arabes de la région, refusent et rejettent l'incrustation de l'entité sioniste sur la terre de Palestine, qui leur a été imposée en 1947-48 par ces mêmes éminences et institutions internationales.
Les pétitionnaires peuvent continuer à faire signer des appels à la "coexistence de deux peuples voisins", mais les Palestiniens et l'ensemble des Arabes, de l'Océan au Golfe n'entendent ni reconnaître, ni tolérer au coeur de leur nation, ladite entité usurpatrice ; ils revendiquent depuis plus de 63 ans le retour de l'ensemble des réfugiés sur leurs terres et dans leurs villages d'origine, dans la Palestine historique, toute la Palestine, de la mer au Jourdain, avec en son centre sa capitale une et indivisible Al Qods.
Les intellectuels bien pensants et bien intentionnés feraient mieux de chercher une solution visant à rapatrier en leur sein leurs bien-aimés sionistes avant qu'ils ne tombent sous les coups de la résistance palestinienne et arabe, qui ne rendra les armes qu'une fois la Palestine, toute la Palestine, libérée du joug des colons sionistes et impérialistes.
(1) Pétition " L'Etat palestinien, c'est maintenant"
Une version abrégée de cet appel a été publiée par Le Monde dans son édition datée du 29 avril 2011.