par Hicham Hamza
Blackout. Depuis l'offensive militaire de la France et de ses alliés en Libye, les médias hexagonaux relatent heure par heure le déroulement des opérations. Problème : les images dérangeantes, dévoilant les victimes des bombardements ou les manifestations d'opposants à travers le monde, sont invisibles à l'antenne. Dans la guerre en cours, Oumma vous propose d'en arpenter le versant occulte.
newsnet_51081_jpgimage001-6-d7f10.jpgSamedi 19 mars, des manifestants réunis à Washington, devant la Maison Blanche, étaient venus protester contre l'occupation américaine de I'Irak, huit ans après l'entrée en guerre. Les militants ont également exprimé leur hostilité à toute intervention en Libye (Getty).
newsnet_51081_jpgimage002-4-a57a6.jpgDimanche 20 mars, des manifestants chiites du Pakistan ont protesté contre les massacres au Bahrein et en Libye (Getty).
newsnet_51081_jpgimage003-3-ed763.jpgMardi 15 mars, des partisans de Kadhafi se réjouissent à Tripoli à l'annonce de la reprise de la ville d'Ajdabiya par les forces militaires (AP).
newsnet_51081_jpgimage004-3-09b5f.jpgMercredi 16 mars, des soldats libyens postés devant la ville d'Ajdabiya célèbrent leur victoire face aux insurgés (Reuters).
newsnet_51081_jpgimage005-34127.jpgDimanche 20 mars, des insurgés se réjouissent sur un tank détruit par la coalition internationale (Reuters).
newsnet_51081_jpgimage008-5b3ad.jpgDimanche 20 mars, des Libyens réunis au « cimetière des martyrs » de Tripoli participent à des funérailles organisées à la suite des bombardements de la coalition (Reuters).
newsnet_51081_jpgimage009-d576c.jpgDimanche 20 mars, des insurgés de Benghazi protègent du lynchage un membre supposé du Comité révolutionnaire local lié au régime de Kadhafi (Getty).
newsnet_51081_jpgimage010-c86f3.jpgDimanche 20 mars, aux abords de Benghazi, le corps mutilé d'un soldat loyaliste git au sol à la suite des bombardements français (Reuters).
newsnet_51081_jpgimage011-cf55f.jpgUn insurgé libyen vérifie la dépouille d'un soldat loyaliste tué dimanche par les frappes aériennes françaises aux abords d'al-Wayfiyah, à 35 km à l'ouest de Benghazi (Getty).
newsnet_51081_jpgimage012-65266.jpgLe corps d'un adolescent africain, incorporé dans les troupes de Kadhafi, gît dimanche au sol, à al-Alwayfiyah, à la suite des frappes aériennes françaises (Getty).
newsnet_51081_jpgimage013-89175.jpgDimanche 20 mars, un insurgé libyen donne un coup de pied -tout en capturant une image- dans la dépouille d'un adolescent africain incorporé dans les forces de Kadhafi et retrouvé mort à la suite des frappes aériennes françaises (Getty).
newsnet_51081_jpgimage014-eeb67.jpg« Un insurgé libyen détrousse un adolescent africain faisant partie des forces de Kadhafi et gisant parmi les débris à al-Wayfiyah, à 35 km à l'ouest de Benghazi, après avoir été touché par les avions de guerre français dimanche 20 mars » (Patrick Baz / AFP - Getty Images)
De terribles images qui contrastent singulièrement avec celles diffusées par la plupart des chaînes françaises. Par exemple, dimanche soir sur TF1, il s'agissait surtout de représenter les appareils militaires en décollage ou de suggérer l'envergure des opérations par le procédé aseptisé de l'infographie.
A travers le monde, des manifestations se sont tenues ce weekend pour protester contre les bombardements de la « coalition internationale » constituée essentiellement des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. Outre Washington et Islamabad, Tunis a également été le théâtre d'une scène particulière : aux cris de « Sarkozy, assassin ! », des citoyens ont fait connaître leur mécontentement devant l'ambassade française comme l'illustrent ces images diffusées dimanche par Al Jazeera.
A toute guerre- y compris « humanitaire », sa propagande. En dépit des réticences de l'Union africaine et de la Ligue arabe, ou des réserves formulées -entre autres alliés- par l'Allemagne et le Brésil, la presse française, écrite comme audiovisuelle, semble, au pire soutenir sans retenue la posture belliciste de Nicolas Sarkozy, au minimum se contenter de servir de relais à la communication de l'armée. Si elles sont en partie relayées, les critiques internationales, émanant de la société civile ou de figures politiques, sont le plus souvent édulcorées. Il est dès lors peu probable que d'autres images dérangeantes -collectées par Oumma et témoignant du rapprochement franco-libyen initié dès 2005- puissent refaire surface, à l'écran comme à une heure de grande écoute. En ces temps révolutionnaires, il serait pourtant regrettable de faire, de ce passé-là, table rase.