10/02/2011 oulala.net  6min #49130

 Abou el Ghaith découvre soudainement « l'ingérence des Us » ?

Ingérence, mode d'emploi !

Source :  COMAGUER

Un document officiel publié sur le site même du département d'Etat étasunien décrit sans fard les méthodes utilisées par « l'impérialisme démocratique » pour faire tomber les gouvernements qui ne lui sont pas soumis.

Le cas traité par ce document est celui du Belarus. Les récentes élections présidentielles dans ce pays ont reconduit le président sortant Loukachenko à la tête du pays avec un score confortable supérieur à 85 % des suffrages exprimés. Bien que l'organisation et le déroulement du scrutin n'aient pas été critiqués par les observateurs internationaux, les opposants platement battus (aucun d'entre eux n'a dépassé les 5% des suffrages) ont organisé une manifestation de protestation contre ce résultat. Cette manifestation était destinée principalement au spectacle télévisuel mondial et a pris un tour violent avec un début de mise à sac du parlement. Le gouvernement a rétabli l'ordre en arrêtant les organisateurs de cette manifestation (ils ont été relâchés ensuite).

Pour panser les plaies morales des opposants à Loukachenko, leurs amis occidentaux ont organisé en Pologne, au plus prés du territoire biélorusse, une réunion des « donateurs « pour le Belarus. Il s'agissait surtout d'encourager les opposants biélorusses au Président Loukachenko à continuer leur action pour faire tomber ce régime dont les succès économiques récents (taux de croissance de 8% ces 3 dernières années) et dont le caractère « soviétique » (en ce sens que, à l'inverse de la plupart des républiques ex-soviétiques il n'a pas « libéralisé » à outrance le pays) dérangent beaucoup les chantres bruxellois de la « concurrence libre et non faussée ».

Le document - traduit par Comaguer [1] - met dans la bouche du représentant officiel du Département d'Etat étasunien une description très précise des méthodes de déstabilisation utilisées par « l'impérialisme démocratique ». On notera que pour réconforter ses poulains biélorusses les États-Unis n'hésitent pas à augmenter le budget de l'ingérence, à préciser leur approche marketing du corps électoral biélorusse et à identifier les techniques à utiliser pour la promotion commerciale des susdits poulains.

Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, le gouvernement polonais, filiale est-européenne de la US. INC. CORPORATION est aux petits soins pour le « patron ».

Notes

[1]

La conférence des donateurs internationaux en solidarité avec Belarus

Remarques :
Daniel A. Russell
Secrétaire Adjoint, bureau des affaires européennes et eurasiennes (NDT : du département d'Etat)
Varsovie, Pologne
Février 2, 2011

SECRETAIRE ADJOINT RUSSELL : Je veux commencer en faisant écho aux remerciements exprimés par les orateurs précédents au ministre des affaires étrangères Sikorski pour avoir organisé cette conférence opportune. Je veux également dire ma satisfaction pour la coordination étroite entre l'Union Européenne et les Etats-Unis pour riposter aux suites des élections du 19 décembre. La réaction brutale du gouvernement du Belarus a alarmé chacun de ceux représentés ici aujourd'hui, et cet événement intervient à un moment crucial.

Laissez-moi brièvement décrire comment les Etats-Unis ripostent aux événements au Belarus.

D'abord, les Etats-Unis ont parlé clairement et immédiatement dans la nuit suivant le vote. Nous avons à plusieurs reprises condamné les actions du 19 décembre et la suppression continue des forces politiques démocratiques, de la société civile et des médias indépendants. Nous avons réclamé la libération sans conditions du tous les détenus et nous l'avons fait ainsi de concert avec l'Union Européenne, comme le commissaire Fule l'a noté. Il est important que la communauté internationale continue à parler d'une seule voix du Belarus, et nous sommes prêts à jouer notre rôle.

En second lieu, en raison du refus du gouvernement de Belarus de libérer tous les détenus et de stopper sa répression, les Etats-Unis lundi ont pris trois mesures :
1. Les sanctions complètes des États-Unis ont été remises en oeuvre contre le grand conglomérat d'Etat du pétrole et de la chimie du Belarus et contre toutes ses filiales.
2. Une augmentation significative de la liste des officiels du Belarus soumis à des interdictions de voyage aux États-Unis a été annoncée et est en cours.
3. Une augmentation significative de la liste des officiels du Belarus soumis à un blocage de leurs capitaux a été annoncée et est en cours.

Au total, ces trois mesures visent les responsables de la répression organisée le 19 décembre. Les Etats-Unis passeront en revue et ajusteront leur politique en riposte aux actions du gouvernement du Belarus.

Je veux souligner que ces mesures ne visent pas le peuple biélorusse. En fait, les Etats-Unis - rejoints je pense, par chaque gouvernement représenté à cette conférence - considèrent comme essentiel l'accroissement du soutien de la communauté internationale au peuple biélorusse, et à ses efforts pour construire un pays démocratique et prospère.

Troisièmement, et d'une manière primordiale, même pendant que nous imposons des mesures additionnelles visant ceux dans le gouvernement du Belarus qui sont responsable de la répression nous augmentons simultanément notre appui aux acteurs démocratiques. Depuis le 19 décembre, les efforts d'aide des États-Unis ont satisfait les besoins immédiats, fournissant l'aide légale et humanitaire aux victimes de la répression, préservant leur accès à l'information indépendante afin d'aider l'opinion publique biélorusse à être pleinement informée.

Aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer que les Etats-Unis vont augmenter leur aide à la démocratie au Belarus de $ 4 millions cette année, une augmentation de 30 pour cent. Cette augmentation s'ajoutera au budget existant, portant l'aide des États-Unis à la démocratie au Belarus à environ $ 15 millions cette année. Ces nouvelles ressources augmenteront le soutien aux avocats des droits de l'homme, aux syndicats, à la jeunesse et aux groupes environnementaux, aux associations d'hommes d'affaires, et aux think-tanks. Ils aideront les partis politiques démocratiques et les mouvements à être plus efficaces dans la compétition. Ils soutiendront les journalistes indépendants, les journaux et les médias électroniques actifs à l'intérieur du Belarus et émettant depuis les pays voisins. Et l'aide des États-Unis facilitera l'accès des étudiants biélorusses à un enseignement indépendant de meilleur niveau et augmentera les programmes d'échange pour les hommes d'affaires et les leaders de la société civile.

Comme participation au processus de développement de notre aide, nous sollicitons l'intervention de nos collègues biélorusses dans le secteur non gouvernemental, certains d'entre eux sont avec nous aujourd'hui. Comme mon vieil ami M Milinkevich l'a souligné dans ses remarques, le changement au Belarus devrait être conduit par les biélorusses et, dans cet esprit, la demande d'aide internationale pour soutenir leurs efforts devrait émaner d'eux. Les Etats-Unis font bon accueil aux contributions d'autres états annoncées aujourd'hui et reconnaissent le rôle essentiel joué par les ONG des Etats-Unis et d'autres pays dans cet effort collectif.

Nous n'avons aucune illusion sur le fait que persuader les chefs du Belarus de changer leur politique, de soutenir la démocratie et de respecter des droits de l'homme et l'Etat de droit, se produise facilement ou rapidement. Comme le ministre des affaires étrangères Sikorski l'a correctement reconnu ceci sera un marathon, pas un Sprint.

Mais laissez-moi vous assurer que les Etats-Unis continueront à attaquer les responsables de la répression et augmenteront leur soutien à ceux qui cherchent à construire un Belarus démocratique. Et nous le ferons avec les pays représentés ici.

Pour finir le voudrais renouveler les propos tenus par la secrétaire d'Etat Clinton et la baronne Ashton après le début de la répression « Le peuple biélorusse mérite mieux ».

 oulala.net

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