par CJPMO
Montréal, le 4 février 2011 Lawrence Cannon, le ministre des Affaires étrangères du Canada s'est prononcé en faveur du plan du président égyptien Hosni Moubarak pour une transition « lente » vers de plus grandes libertés. Plus tôt cette semaine, Moubarak a mis en colère les manifestants égyptiens en déclarant, à contrecur, qu'il n'allait pas se présenter aux élections de septembre prochain.
Après des jours passés dans les rues et d'occasionnels affrontements sanglants avec des agitateurs pro-Moubarak, les manifestants s'attendent à un changement de régime immédiat et complet en Égypte. La déclaration de Cannon de jeudi dernier démontre une position beaucoup plus prudente que celle des États-Unis et d'autres pays occidentaux.
Des experts soupçonnent que la position actuelle du Canada vise davantage la stabilité au MoyenOrient et la paix avec Israël plutôt qu'une réforme démocratique rapide. Cannon a défendu sa position en affirmant « Je crois que la question est de savoir ce qui arrivera ensuite. Le vacuum n'est pas et ne signifie pas la transition. La transition doit être ordonnée ». La semaine dernière, le quotidien israélien Ha'aretz rapportait qu'on avait demandé aux ambassadeurs israéliens d'encourager les pays à réduire leur critique de Moubarak, dans un soi-disant effort visant à faire perdurer la « stabilité », selon le point de vue israélien.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) croit que la position du gouvernement étouffe les aspirations démocratiques intrinsèques du peuple égyptien. « Il est regrettable que le Canada prenne une position qui fasse perdurer le douloureux statu quo du peuple égyptien et qui ne reflète aucun principe discernable », argumente Thomas Woodley. « Le mouvement de réforme démocratique en Égypte ne devrait pas être découragé parce qu'Israël et l'Occident sont plus à l'aise avec le statu quo », continue-t-il. CJPMO souligne que le Canada et d'autres pays occidentaux ont souvent fait valoir que leur objectif régional était de démocratiser le Moyen-Orient. « La réticence du Canada à poursuivre cet objectif lorsqu'il en est le temps est décevante », conclut Woodley.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France ont pris des positions plus progressistes que le Canada en appui à l'imminente réforme démocratique en Égypte. Bien que chacun de ces pays souligne également la nécessité de maintenir les accords de paix régionaux, chacun d'eux a été catégorique sur la nécessité d'en finir avec le régime de Moubarak en Égypte. Depuis longtemps, le gouvernement de Moubarak a l'infâme réputation d'être un gouvernement faisant obstruction à l'expression politique et civile, et ayant recours à la torture et à la violence pour se maintenir au pouvoir.
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d'horizons divers qui uvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d'influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l'essor durable et équilibré de la région.
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