Egypte: Moubarak reste au pouvoir alors que la crise atteint son apogée (SYNTHESE)
© RIA Novosti. Andrey Stenine
Des manifestations sanglantes exigeant le départ du président égyptien Hosni Moubarak embrasent le pays des pharaons depuis le 25 janvier, "Journée de colère" proclamée par l'opposition égyptienne. Selon la chaîne de télévision Al Jazeera, les affrontements qui se déroulent dans plusieurs villes du pays ont déjà fait plus de 150 morts et 3.000 blessés.
En dépit des exigences acharnées des manifestants, le président Moubarak a déclaré mardi son intention de rester au pouvoir jusqu'à la présidentielle programmée pour septembre prochain, en promettant toutefois de ne pas briguer un nouveau mandat.
"Ma première responsabilité dans le contexte actuel est de rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays pour assurer la transition pacifique du pouvoir", a insisté le leader égyptien lors d'une allocution télévisée à la nation.
L'annonce de M.Moubarak, qui occupe la magistrature suprême du pays depuis près de 30 ans, a suscité l'indignation de quelque 200.000 manifestants rassemblés sur la place centrale du Caire.
Le leader de l'opposition égyptienne, Mohammed El-Baradei, a appelé le président Hosni Moubarak à démissionner "au plus tard vendredi" et à quitter le pays pour mettre fin aux débordements.
"Un dialogue est possible, à condition que les exigences du peuple - avant tout le démission du président Moubarak - soient prises en compte", a-t-il déclaré. "Une fois Moubarak parti, tout ira bien".
La crise politique en Egypte a semé des inquiétudes au sein de la communauté internationale à propos de l'arrivée éventuelle des islamistes au pouvoir dans ce pays qui abrite plusieurs groupes islamistes radicaux comme les Frères musulmans. Ainsi, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pointé le risque d'un tel scénario mardi lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Toutefois, certains experts estiment que la menace islamiste en Egypte est souvent exagérée par les médias.
D'autres analystes essaient déjà de deviner le prochain pays à répéter le destin de l'Egypte. Plusieurs médias sont convaincus que les événements en Egypte, ainsi que les récents troubles en Tunisie, ne font qu'un début d'une vague qui va prochainement atteindre d'autres pays comme le Yémen, le Maroc, l'Algérie, les Territoires palestiniens et la Syrie, chacun de ces pays étant confronté aux mêmes problèmes - pauvreté, misère, tyrannie - aggravés de situations locales souvent complexes.