19/07/2025 ssofidelis.substack.com  7min #284650

 Gaza : le cessez-le-feu et le projet israélo/us d'un méga camp de concentration

Après avoir soutenu Hitler, les aristocrates allemands se rallient à Israël

Ursula von der Leyen, alliée fidèle d'Israël. (© Christophe Licoppe / Union européenne)

Par  David Cronin pour The Electronic Intifada, le 16 juillet 2025

L'aristocratie allemande se range souvent du mauvais côté de l'histoire. La plupart d'entre eux ont  soutenu Adolf Hitler dans les années 1930 et 1940.

Katharina von Schnurbein, aristocrate bavaroise, a pris parti pour le mauvais camp dans les années 2020. Au lieu de se consacrer à sa mission de coordinatrice de l'Union européenne pour la lutte contre l'antisémitisme, elle soutient l'Holocauste perpétré par Israël à Gaza.

Comme le  révèle le site EUobserver, von Schnurbein a écarté les preuves accablantes de la répression israélienne contre les Palestiniens, qualifiant ces informations de "calomnies antisémites".

À l'instar de ses comparses du gouvernement israélien, elle diffame tous ceux qui expriment la moindre solidarité envers les Palestiniens. Elle a notamment qualifié une vente de gâteaux organisée par ses collègues bruxellois pour collecter des fonds pour l'appel de la Croix-Rouge à Gaza d'"antisémitisme latent" !

Von Schnurbein n'est peut-être pas très connue, mais elle reste une figure influente à Bruxelles.

Bien que les termes de son  contrat de travail ne lui confèrent aucune autorité pour traiter de questions de politique étrangère, elle s'est activement investie dans l'opposition aux sanctions contre Israël. Elle a sans doute jubilé lorsque les gouvernements de l'UE  se sont montrés incapables de parvenir à un consensus sur la question des sanctions contre Israël cette semaine.

Sa compatriote Ursula von der Leyen, issue elle aussi de l' aristocratie, l'appuie visiblement. Lorsque Mme von der Leyen à entamé son deuxième mandat de présidente de la Commission européenne, en décembre dernier, elle a choisi Mme von Schnurbein pour collaboratrice.

Mme von der Leyen a ainsi  pris la décision, passée inaperçue, de détacher Mme von Schnurbein du département de la justice de la Commission européenne, lieu de son affectation précédente. Elle fait désormais partie du Secrétariat de la Commission européenne, supervisé par Mme von der Leyen.

En effet, von der Leyen est la fidèle alliée d'Israël, allant même jusqu'à  assurer au Premier ministre Benjamin Netanyahu le soutien de l'UE après le début du génocide de Gaza en octobre 2023. En "débauchant" von Schnurbein d'un autre département, von der Leyen confirme son engagement total à instrumentaliser l'antisémitisme.

Elle a également  confié à Magnus Brunner, membre autrichien de la Commission européenne, les rênes de la lutte contre l'antisémitisme.

Il vient tout juste d'entamer son mandat de cinq ans à Bruxelles. Et pourtant, il en est déjà à l'apogée de l'absurdité.

À Bruxelles, des affiches exposant les visages de défenseurs d'Israël ont récemment été  aperçues. Ces affiches confirment que ces personnalités soutiennent le génocide.

Brunner trouve inacceptable d'exposer des faits évidents dans les rues de la ville. Il a convié les lobbyistes, dont beaucoup figurent sur les affiches, pour leur exprimer sa "solidarité".

Brunner a publié sur les réseaux sociaux un message affirmant que les groupes pro-israéliens, qu'il a décrits en des termes mensongers comme des "organisations phares du judaïsme européen", sont victimes d'une "campagne antisémite extrêmement préoccupante". Il n'a toutefois pas fourni la moindre preuve suggérant que cette campagne prétendument antisémite serait dirigée contre les défenseurs d'Israël en raison de leur religion ou de leur appartenance ethnique, plutôt qu'en raison de leurs prises de position politiques.

Brunner incarne la perversité ambiante régnant à Bruxelles. Quand il n'affiche pas sa solidarité avec les apologistes du génocide, il médite sur des moyens de rendre l'Europe encore plus hostile aux réfugiés.

Une cruauté acceptable ?

L'une des  missions confiées par von der Leyen consiste à augmenter et à accélérer les expulsions. Pour l'aider à atteindre cet objectif, il a notamment été chargé de muscler Frontex, l'agence européenne aux frontières.

C'est grâce à une demande d'accès à l'information que j'ai récemment obtenu des documents qui lèvent le voile sur les activités de Frontex. Ils montrent clairement que Frontex voit les expulsions, ou "retours" pour employer son euphémisme favori, comme "la pierre angulaire" de sa mission.

Frontex se considère comme une sorte d'agence de voyages chargée de planifier et d'organiser les expulsions pour les États membres de l'UE. Ces expulsions sont souvent programmées sur des vols réguliers.

Les documents montrent que Frontex  concède que le projet de "centres d'expulsion" proposé par von der Leyen est "controversé", mais y est favorable.

Cette proposition est en effet extrêmement controversée. Sa mise en œuvre impliquerait de graves violations des droits humains.

Nottamment l'expulsion de réfugiés vers des  camps situés dans des pays prêts à les accueillir. D'après un document étudié par les gouvernements de l'UE, ces expulsions ne feraient l'objet d'aucun suivi judiciaire.

Ces documents montrent également que la direction de Frontex et Brunner ont évoqué "l'évolution des pratiques d'expulsion".

Le contenu de ces "innovations" n'est pas précisé ou a été censuré par Frontex. Les activités actuelles de l'agence laissent présager le pire.

En janvier dernier, deux agents de Frontex ont pris part à une expulsion à bord d'un avion affrété par la police allemande. Selon un rapport interne de l'agence, les expulsés jugés non coopératifs ont été maîtrisés et menottés.

Un autre rapport interne, datant de la fin du mois de janvier, montre que Frontex a bien été informé du risque de persécution encouru par une personne expulsée de Norvège si elle était renvoyée dans son pays d'origine. L'expulsion a néanmoins eu lieu.

Un représentant de Frontex chargé des droits fondamentaux a assuré que les mesures prises durant l'expulsion étaient "réglementaires" et en tous points "conformes".

L'agence a également estimé qu'il lui est "impossible" d'"examiner le bien-fondé" de l'expulsion. Selon l'agence, une telle démarche ne relèverait pas de son mandat.

Si Frontex a censuré le nom du pays concerné, l'agence qualifie toutefois l'expulsion de "très pertinente" d'un "point de vue opérationnel". C'était la première expulsion vers ce pays depuis 2019.

Le choix des mots est très révélateur. L'expulsion des réfugiés est une priorité absolue pour l'Union européenne. Tout le reste est relégué au second plan.

 Magnus Brunner et  Ursula von der Leyen sont deux personnalités politiques ouvertement de droite. Même s'ils  présentent leurs propositions sous un jour "ferme et équitable", leur objectif est indéniablement de rendre l'Europe plus répressive envers les réfugiés.

Rien d'étonnant que des politiciens favorables à une politique d'expulsion radicale soient également favorables au génocide.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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