Source: AFP
Des agriculteurs polonais mobilisés contre les politiques agricoles menées par Bruxelles. Au cœur de leurs revendications, l'exonération de droits de douane pour les produits ukrainiens.
Le sucre et les œufs bon marché en provenance d'Ukraine vont se voir réattribuer des droits de douane par l'Union européenne. Dès le 28 juin, Bruxelles va réimposer ces produits pour protéger les agriculteurs des pays membres, selon le Financial Times.
Les États membres de l'UE avaient déjà décidé plus tôt cette année d'appliquer un «frein d'urgence» si les importations ukrainiennes atteignaient un certain volume.
Les tarifs de douane qui entreront en vigueur le 28 juin s'élèveront à 419 euros par tonne de sucre blanc et 339 euros par tonne de sucre brut. Les œufs coûteront 32 centimes supplémentaires par kilogramme, toujours selon le Financial Times.
La colère des agriculteurs européens
L'Ukraine était devenue premier fournisseur d'œufs de l'UE, l'industrie avicole du bloc ayant souffert d'épidémies de grippe aviaire ces dernières années. Les importations en provenance d'Ukraine ont bondi de 75% en 2023 et ont continué d'augmenter au début de cette année.
Déjà la semaine dernière, des droits de douane avaient été réintroduits sur l'avoine en provenance d'Ukraine, les importations ayant également atteint le plafond correspondant.
La colère du monde agricole fin 2023 et début 2024 a pesé dans la décision de limiter les importations ukrainiennes. Les professionnels estiment que les politiques agricoles de l'UE menacent leurs moyens de subsistance.
Partout en Europe, des agriculteurs ont organisé des manifestations, se plaignant de ne pas pouvoir rivaliser avec les importations ukrainiennes bon marché, qui n'étaient pas soumises aux mêmes droits de douane et réglementations que les marchandises produites dans l'UE.
Dès le mois d'avril, le législateur européen avait décidé d'introduire des plafonds sur des importations agricoles ukrainiennes en listant l'avoine, le maïs, le miel, les œufs, la volaille et le sucre. Des droits seraient appliqués aux produits répertoriés si les importations dépassaient les niveaux moyens des années précédentes.
Après le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine, Bruxelles avait abandonné tous les droits de douane et quotas sur les produits agricoles de Kiev pour une période d'un an afin de leur permettre d'être expédiés vers les marchés mondiaux.