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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak, à Burgenstock, près de Lucerne, le 15 juin 2024.
«Je dois également noter que ce sommet aurait été davantage axé sur les résultats si l'autre partie au conflit - la Russie - était présente dans la salle», a déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, lors de l'ouverture d'un sommet sur l'Ukraine en Suisse. Se déroulant ces 15 et 16 juin dans la station de Bürgenstock, celle-ci ambitionne de se pencher sur la paix en Ukraine, mais sans la Russie.
«Il n'y a pas de Russie ici, pourquoi ? Car si la Russie était intéressée par la paix, il n'y aurait pas de guerre», avait lancé Volodymyr Zelensky, dans un anglais approximatif, lors de son propre discours. «Lorsque le plan d'action sera sur la table, accepté par tous et transparent pour les peuples, alors il sera communiqué aux représentants de la Russie, afin que nous puissions vraiment mettre fin à la guerre», avait ajouté le président ukrainien.
Présenter à Moscou, absent des échanges, ce que Kiev et d'autres chancelleries auraient acté : une ligne qu'avait annoncée dès le 11 juin le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andrii Iermak. «Nous prévoyons de préparer ensemble le plan commun qui sera soutenu par tous les pays responsables. Et nous envisageons la possibilité, lors du deuxième sommet, d'inviter un représentant de la Russie et de présenter ensemble ce plan commun», avait-il déclaré à plusieurs médias européens.
Pourparlers : Vladimir Poutine a prévenu qu'il n'accepterait aucun «ultimatum»
La Russie, dont la diplomatie qualifie de «voie sans issue» cette conférence organisée par les autorités helvètes, a mis en garde à plusieurs reprises qu'elle ne tolérerait pas une telle tournure des évènements.
«Il s'agit d'une tentative de constituer à la hâte une coalition antirusse et de présenter un ultimatum à la Russie, pour créer l'apparence d'un soutien mondial à la "formule Zelensky"», avait dénoncé début juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine, dans une interview à l'agence TASS.
«Le sens de cet événement est clair : rassembler autant de pays que possible, puis déclarer que tout est convenu, puis présenter cela à la Russie comme une question déjà résolue, comme un ultimatum», avait déclaré Vladimir Poutine lors d'une visite officielle en Chine à la mi-mai. «Il n'y aura pas une telle évolution des événements», avait assuré le président russe.
Les autorités russes estiment notamment que le président ukrainien continue inutilement à vouloir imposer sa «formule» de paix, comportant des exigences synonymes de capitulation totale pour Moscou et ne suivant guère les réalités du terrain. Cette «formule», rédigée en novembre 2022, comporte notamment la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes et l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger les «crimes de guerre russes».
La proposition de Poutine rejetée par Zelensky
Le 14 juin, à la veille de l'ouverture de cette conférence, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes étaient prêtes à entamer des négociations avec l'Ukraine dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d'opter pour un «statut neutre - non aligné, non nucléaire». Une proposition rejetée dans la foulée par Volodymyr Zelensky, qui fustige un «ultimatum» à la «Hitler».
Hormis la Turquie, la Chine - autre poids lourd de la scène politique internationale - avait pointé du doigt l'absence de la Russie à une telle conférence et décliné l'invitation. Pékin plaide pour la tenue d'une conférence qui serait reconnue à la fois par Kiev et Moscou. Dans un message publié sur Facebook, la veille de l'ouverture de la conférence, le ministre slovaque des Affaires étrangères Juraj Blanar, qui représentera Bratislava lors de ce rendez-vous, a avoué ne pas s'attendre «à ce que la conférence aboutisse à une conclusion définitive, car la Fédération de Russie sera absente, ainsi que d'autres acteurs mondiaux, comme la Chine».