La diplomatie suisse travaille d'arrache-pied au sommet sur la paix en Ukraine (conférence sur la paix en Ukraine) des 15 et 16 juin au Bürgenstock près de Lucerne, dans le centre de la Suisse. Mais, les acteurs mondiaux importants boycottent la rencontre. Le sommet en Suisse n'a pas encore commencé et cela tourne déjà au fiasco pour Zelensky. Et, même Joe Biden, qui ne fera pas le déplacement, a fait savoir son refus de voir l'Ukraine devenir membre de l'OTAN.
Un échec annoncé. Déjà la presse, comme France Inter, stipule que «le sommet sur la paix en Ukraine à la mi-juin en Suisse pourrait être un échec». La raison? «Volodymyr Zelensky a du mal à convaincre le Sud global de participer à ce sommet auquel la Russie n'est pas conviée».
Comme le média français le rappelle: «L'idée est née en début d'année: le gouvernement suisse et la présidence ukrainienne ont imaginé un sommet avec le plus grand nombre de pays possibles. L'aboutissement d'une série de conférences organisées depuis l'été dernier qui reposent sur la même base: le plan de paix en dix points proposé par Volodymyr Zelensky en septembre 2022 lors de l'Assemblée générale de l'ONU».
«Il est désormais clair quels pays seront inclus dans le Bürgenstock et quel contenu spécifique pourra probablement être discuté. Le Conseil fédéral parle actuellement de la présence de 80 pays», informe la Radio et télévision suisses (SFR), soulignant: «Outre la Russie, trop de pays importants n'y participent pas».
Et, «les grandes et difficiles questions de politique militaire et de sécurité ne peuvent être abordées sérieusement sans les Russes autour de la table du Bürgenstock. Par exemple, un cessez-le-feu ou des questions territoriales sur le retour des zones occupées par la Russie. Il ne s'agira pas non plus de la position future de l'Ukraine dans le monde, par exemple en tant que membre de l'OTAN ou en tant qu'État neutre», continue la SFR.
L'échec est évident. Le sommet sur la paix en Ukraine en Suisse risque d'échouer. L'échec de cette conférence est évident puisque les pays qui influencent réellement la politique mondiale n'y participeront pas. Il n'y aura pas de pays d' Asie du Sud-Est, du monde arabe ou d' Amérique du Sud. Les pays des BRICS n'y participeront pas dans leur intégralité. Et, s'ils le font, comme l'Inde, alors au niveau de quelques fonctionnaires mineurs. La Chine et le Brésil ne sont pas là. «De grands espoirs avaient été placés dans la Chine, dont la Suisse avait déployé de grands efforts pour garantir la participation de celle-ci», rapporte SFR. «Selon le président Zelensky, même la Chine fait désormais pression sur les États pour qu'ils évitent le sommet», fait savoir le média suisse.
Du côté des alliés de l'Ukraine, le succès n'est pas non plus réalisé pour Volodymyr Zelensky. Kiev a demandé que le Premier ministre australien, Anthony Albanese, ou au moins son adjoint Richard Marles vienne au sommet, mais à leur place en Suisse, ce sera le ministre des Services publics et du Régime national d'assurance-invalidité, Bill Shorten, qui, comme le note le The Sydney Morning Herald, «a toujours soutenu fermement l'Ukraine», sera présent.
Le président des États-Unis ne va pas à la conférence sur la paix de l'Ukraine. «La vice-présidente Kamala Harris se rendra à Lucerne, en Suisse, le 15 juin pour participer au sommet sur la paix en Ukraine», a annoncé La Maison Blanche. En outre, Joe Biden a déclaré au magazine Time dans une interview du 28 mai dernier qu'il ne soutenait pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
La France, avec le président français, Emmanuel Macron, continue de soutenir l'Ukraine. «Emmanuel Macron participera au sommet sur l'Ukraine en Suisse», précise Ouest-France. D'Allemagne, le chancelier allemand, Olaf Scholz sera aussi là.
«La conférence sur la paix, qui aura lieu en Suisse les 15 et 16 juin, est une délicate plante diplomatique. Mais il ne s'agit pas encore de toutes les questions ni de la grande paix», a tenu à faire savoir le chancelier allemand.
Le sommet sur la paix en Ukraine ne reste qu'une rencontre pour la forme et n'apportera aucune solution pour la paix dans ce conflit en Ukraine. Il n' apparaît être que comme un artifice et, surtout, il confirme l'isolement de la France ou de l'Allemagne sur la scène internationale et témoigne surtout de l'effondrement dramatique du poids géopolitique de la France.
Philippe Rosenthal
La source originale de cet article est Observateur continental
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