© Theo Rouby Source: AFP
Les barrages routiers ont repris de plus belle après leur dislocation, alors que le président de la République a atterri en Nouvelle-Calédonie ce 22 mai.
«Il partira sur place dès ce soir pour annoncer une mission.» La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot l'avait annoncé : le président de la République Emmanuel Macron est parti en Nouvelle-Calédonie pour un voyage d'une durée de 50 heures et une présence sur place de 24 heures.
Une visite surprise après neuf jours d'émeutes et alors que l'arrivée de renforts n'a pas mis fin aux violences et que les autorités locales ont été visées par une cyberattaque.
Le dernier point de situation publié par le 𝕏 Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie fait état de 90 barrages neutralisés ainsi que d'un total de 280 émeutiers interpellés et 84 policiers et gendarmes blessés depuis le début des émeutes.
Une situation sécuritaire toujours explosive
Le Haut-commissariat évoque en outre une nuit «plus calme que la précédente», en précisant toutefois que deux incendies ont été signalés dans l'agglomération de Nouméa. L'AFP précise de son côté que «deux écoles et 300 véhicules d'un concessionnaire sont notamment partis en fumée dans la nuit».
Un bilan controversé alors que 𝕏 les vidéos et les témoignages qui remontent de l'archipel décrivent des barrages démantelés aussitôt remontés par les indépendantistes.
En Nouvelle-Calédonie, les barrages démantelés sont vite rétablis par les indépendantistes, après le passage des forces de l'ordre. Les incendies se poursuivent alors qu'Emmanuel Macron doit arriver aujourd'hui dans l'archipel. #NouvelleCalédonie pic.twitter.com/BfS90UTVAh
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Une «cyberattaque d'une force inédite»
Une nouvelle menace semble aussi pointer le bout de son nez dans ce territoire du Pacifique. Ainsi, le gouvernement a-t-il annoncé ce 22 mai une « cyberattaque d'une force inédite».
En effet, selon la 1ère, le réseau média outre-mer de France Télévision, la Nouvelle-Calédonie a vu son principal fournisseur d'accès à internet, l'OPT, visé dans la nuit du 21 au 22 mai par une attaque. Pour Christopher Gygès, membre du gouvernement calédonien chargé de l'économie numérique, cette attaque avait pour objectif de «saturer le réseau internet». L'opération a consisté à un envoi de millions de mails de manière simultanée, mais il rapporte que le centre de cyber-ressources du Pacifique a «pu répondre, de manière efficace».
L'arrivée du président de la République est prévue à 13h (heure de Paris) et 22 h (heure locale). Il sera accompagné notamment du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin pour installer une «mission de dialogue».
Depuis dix jours, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes alors que le 13 mai, l'Assemblée nationale a annoncé le vote d'une loi visant à élargir le droit de vote à de nouveaux électeurs aux élections provinciales, le scrutin local le plus important de ce territoire. Jusque-là, seules les personnes inscrites sur les listes électorales lors des accords de Nouméa de 1998 et leurs descendants pouvaient voter.
Les personnes arrivées de métropole après 1998 et une partie des natifs étaient donc exclus du corps électoral. Les indépendantistes estiment que les Kanaks (population native) risquent d'être désavantagés par cette réforme. Cette arrivée de nouveaux électeurs est appelée le «dégel du corps électoral».