© JEFF PACHOUD Source: AFP
Des manifestants sont assis à un barrage routier de l'autoroute A43, à Saint-Quentin Fallavier, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 2 février 2024 (photo d'illustration).
Les deux derniers points de blocage en France, sur un péage autoroutier entre Lyon et Chambéry (centre-est) et près d'une centrale d'achat d'un gros distributeur en Loire-Atlantique (ouest), ont été évacués ce 3 février dans le calme par les forces de l'ordre, ont indiqué à l'AFP le syndicat et les préfectures concernées.
Les manifestants présents au péage autoroutier ont souhaité «sortir dignement et en chantant», a déclaré Isabelle Douillon, une agricultrice. Une «cinquantaine de gendarmes» ont été déployés, tout s'est passé «dans le calme et la sérénité», a-t-elle ajouté.
Ces barrages étaient les deux derniers tenus par la Confédération paysanne, d'après une porte-parole de ce syndicat agricole, minoritaire derrière la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale. La Confédération, classée à gauche, était le dernier syndicat à appeler à poursuivre la mobilisation ce week-end et la semaine prochaine, pour dénoncer la politique agricole du gouvernement et réclamer des mesures plus importantes sur la rémunération.
La plupart des agriculteurs français qui barraient des portions d'autoroutes, comme aux abords de Paris, ont peu à peu levé le camp depuis le soir du 1er février, à l'appel de l'alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) et de la Coordination rurale.
Mesures promises : les syndicats donnent trois semaines au gouvernement
Cette décision faisait suite à une série d'annonces du gouvernement pour calmer la colère des paysans en France, qui faisait écho à un mouvement du monde agricole dans plusieurs autres pays de l'Union européenne, notamment l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne.
Le gouvernement du tout nouveau Premier ministre Gabriel Attal, qui affrontait sa première crise grave, a notamment promis depuis lundi une enveloppe globale de 400 millions d'euros aux agriculteurs français et annoncé la mise «en pause» d'un plan de réduction des pesticides, provoquant la colère des organisations et élus écologistes.
A Bruxelles, la Commission européenne a, de son côté, promis le 1er février des mesures pour défendre les «intérêts légitimes» des agriculteurs de l'UE, notamment en réduisant le «fardeau administratif» de la politique agricole commune (PAC).
La FNSEA et JA ont donné au gouvernement jusqu'au Salon de l'agriculture de Paris, qui se tiendra du 24 février au 3 mars, pour concrétiser ses annonces. Ils demandent également une loi d'ici le mois de juin.