Source: AFP
Emmanuel Macron avec les troupes françaises en Jordanie en décembre 2023 (image d'illustration).
«Je ne pense pas qu'une guerre arrive sur notre sol, je veux le rassurer. Ni qu'on aille s'engager sur le sol ukrainien demain, je veux le rassurer aussi», a déclaré le Président français, interrogé par le podcast «Génération Do It Yourself» sur la «peur» d'un Français qui redoute que le conflit dégénère et même atteigne la France.
«Je comprends très bien et je pense qu'il n'est pas tout seul», a-t-il encore répondu. «Mais ce qui se joue en Ukraine qui est à 1 500 kilomètres de notre frontière, c'est pas le bout du monde, c'est l'avenir aussi de l'Europe et notre sécurité. Parce que si on ne fait pas ce qu'on est en train de faire collectivement, on laisse de fait la loi du plus fort se faire, et il n'y a aucune raison que la Russie ne s'arrête là. Aucune», a-t-il toutefois poursuivi.
«Ambiguïté stratégique»
Question lancinante depuis le 26 février dernier, la question de l'envoi de troupes occidentales et en particulier françaises en Ukraine, qu'Emmanuel Macron a refusé d'écarter au nom d'une «ambiguïté stratégique» selon lui nécessaire face à la Russie, est au cœur des tensions actuelles entre Paris et Moscou.
Le 2 mai, dans The Economist, le président français avait de nouveau réitéré cette possibilité, notamment si Kiev en faisait la demande. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Alexandre Syrsky, avait même indiqué le 27 mai avoir permis la visite d'instructeurs français dans des centres de formation en Ukraine. Une information non confirmée alors par Paris.
Mais le 6 juin, au journal de 20h de TF1 et France 2, le président français a néanmoins annoncé la seule livraison d'avions de chasse Mirage-2000 à Kiev et la formation d'une brigade ukrainienne, mais non sur le sol ukrainien.
La diplomatie russe a maintes fois prévenu que des troupes françaises en Ukraine deviendraient des «cibles légitimes» pour les forces russes, dénonçant de surcroît la rhétorique «de plus en plus belliqueuse» de Paris. Le Kremlin avait aussi annoncé au début du mois de mai des exercices nucléaires tactiques, en réponse aux déclarations d'Emmanuel Macron et du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, qui avait soutenu les frappes ukrainiennes sur le sol russe avec les missiles fournis par l'Occident.