Estelle Leroy-Debiasi
Le dernier sommet de l'année des chefs d'Etat du Mercosur s'est tenu à Montevideo en Uruguay, alors que la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner assume la présidence du Mercosur au premier semestre 2012. Au coeur de la rencontre, l'intégration du Venezuela.
La déclaration finale du sommet du Mercosur a insisté sur l'adoption du « Protocole de Montevideo » qui vise à protéger les démocraties de la région, prévoit les réformes du régime douanier, et surtout revendique la nécessité que le Venezuela puisse devenir membre de plein droit du Mercosur.
La question centrale de ce sommet fut donc l'intégration du Venezuela comme cinquième membre à part entière, alors que l'aval du Sénat du Paraguay n'a pas encore été obtenu sur cette question.
La déclaration finale des chefs d'Etat rappelle qu'ils sont convaincus que « cette adhésion participera à la consolidation du bloc et renforcera la dynamique de l'intégration régionale ». Il a été décidé de la création d'une Commission pour l'entrer des pays dans le bloc régional, afin d'éviter les situations de blocage.
Pour mémoire, le Venezuela est membre associé du Mercosur depuis 2004, et en 2006 les présidents ont accepté son entrée comme membre de plein droit. Par ailleurs, Équateur a été invité lors de ce sommet à rejoindre le bloc régional, comme il en avait formulé le désir, le président Correa étant présent.
Le « Protocole de Montevideo » a réaffirmé que « l' engagement avec la promotion, défense et protection de l'ordre démocratique, de l'état de droit et de ses institutions et les libertés fondamentales » sont des « conditions essentielles et indispensables » pour la participation des pays membres. Et sera appliqué en « en cas de rupture ou de menace de l'ordre démocratique, violation de l'ordre constitutionnel ou quelconque situation qui met en risque le légitime exercice du pouvoir et le respect des principes démocratiques... »
Les chefs d'Etat du Mercosur - crée il y a 20 ans, avec l'objectif de mener des politiques commun sur la région- ont analysé les situations des pays membres face à la crise internationale. Le fonctionnement concret du Banco del Sur fut aussi étudié, ainsi qu'un certain nombre de mesures destinées au tissu des pme-pmi.
Le bloc régional a montré sa solidarité avec l'Argentine en décidant d'interdire l'accès aux ports des pays membres à tous navires battant pavillon des Malouines, devant l'absence de dialogue avec le Royaume Uni sur ce sujet.
Enfin, les chefs d'Etat ont signé un accord de Libre échange avec la Palestine, représentée par son ministre des Affaires Étrangères, Riyad al Maliki, accord semblable à celui que le bloc régional a signé avec Israël.
El Correo , Paris 21 décembre 2011
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