Mikaela Levin - AIC
La Palestine a remporté une nouvelle victoire, juste un mois après avoir été acceptée comme membre à part entière à l'UNESCO.
Le mercredi 23 novembre, la Commission des Affaires humanitaires, sociales et culturelles de l'Assemblée générale des Nations-Unies, par 166 voix pour, a voté (une fois de plus - ndt) pour le droit des Palestiniens à l'autodétermination. Avec cette résolution, présentée par la délégation égyptienne, c'est la réaffirmation qu'une majorité dans le monde soutient la création d'un État palestinien indépendant.
Une fois encore, les seuls pays à avoir refusé leurs droits aux Palestiniens, tels que définis dans la Charte des Nations-Unies de 1945, sont les États-Unis, Israël, le Canada (qui s'était abstenu en 2006 sur la même question), les Îles Marshall et la Micronésie. Quatre pays se sont abstenus : le Venezuela, Haïti, le Togo et le Cameroun.
« L'Assemblée prie instamment tous les États, les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l'autodétermination » stipule la résolution.
Le texte de la Commission insiste aussi sur la nécessité de reprendre le processus de paix, basé sur une solution à deux États qui préserve « l'unité territoriale, la contiguïté et l'intégrité de tous les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est », selon l'agence palestinienne Maan.
Bien que la résolution réaffirme que le soutien à la cause nationale palestinienne est majoritaire aux Nations-Unies, elle n'en aura pas moins aucun effet concret sur la candidature de l'OLP à une adhésion pleine et entière. Sous les auspices de l'Assemblée générale des Nations-Unies, la Commission des Affaires sociales, humanitaires et culturelles aborde les questions des droits de l'homme, sociales et culturelles, permettant un débat approfondi et global sur ces sujets.
Actuellement, l'OLP participe aux Nations-Unies en tant qu'observateur permanent et non en tant que membre. Après la paralysie du Conseil de Sécurité - où les Palestiniens n'ont pu obtenir les neuf voix nécessaires pour s'assurer le statut de membre, et n'auraient pu de toute façon éviter le veto des USA -, le président Mahmoud Abbas a encore deux cartes à jouer. L'une est d'aller devant l'Assemblée générale et de demander d'être accepté comme membre mais pas en tant qu'État. En termes pratiques, cela signifierait une revalorisation significative.
La seconde est de continuer sur le chemin des adhésions pleines et entières dans les organismes des Nations-Unies. Comme à l'UNESCO, la direction palestinienne peut essayer de se faire accepter comme adhérent à part entière dans chacun des organismes autonomes, comme l'UNICEF, l'AIEA pour le nucléaire, l'Organisation mondiale de la Santé, et la Cour pénale internationale, parmi d'autres. Si la Palestine est reconnue comme membre dans tous les organismes des Nations-Unies, elle pourra mettre la pression sur les Nations-Unies pour être acceptée comme État membre. Et cela mettrait certainement en lumière le fait que le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël reste l'un des plus gros obstacles pour l'État palestinien.
Mais ce chemin des organismes des Nations-Unies est long et ardu, car il ne suffit pas simplement d'être accepté par l'organisme : la direction palestinienne aura à utiliser chaque adhésion avec efficacité. L'UNESCO en donne un bon exemple. La Palestine a été acceptée comme membre à part entière, mais en raison d'une bureaucratie interne, les Palestiniens ne pourront pas demander à recevoir le statut de Patrimoine mondial pour aucun de ses sites historiques avant... 2013. En plus de cela, d'après les règlements de l'UNESCO, chaque membre ne peut présenter qu'une candidature par an.
En dépit de tous ces défis, l'Autorité palestinienne poursuit sa quête de résolutions, de soutiens, et d'affirmations diplomatiques de son combat national.