06/10/2011 elcorreo.eu.org  6min #58187

 Reconnaissance d'un Etat Palestinien par L'onu

In fine la Palestine vaincra - El Correo

Guillermo Almeyra

Le supposé démocrate et non belliciste Barack Obama, et même - cyniquement -prix Nobel de la Paix, trépigne dans les sables mouvants de la crise du système capitaliste et coule sans remède. Obama déguise avec des minimpôts sur les riches la concession de centaines de milliers de millions de dollars aux multimillionnaires, aux banquiers et aux grands industriels, tandis que ses soldats continuent en Afghanistan malgré la catastrophe politique et militaire dont là (et en Irak) ils souffrent. En étant noir il laisse mourir dans le chaos et la faim - mais occupée par ses troupes - la première république noire indépendante, la patrie de Toussaint L'Ouverture ; il laisse un afro-américains sur cinq au chômage, et un sur trois passe par la prison. Il a dernièrement essayé de maintenir les dictatures de Ben Ali en Tunisie et celle de Moubarak en Égypte, il soutient celle du Yémen et de Bahreïn, le fait indirectement avec Bashir l'Assad en Syrie pour ne pas déstabiliser plus Israël, bombarde la Libye pour essayer de garder un pied au nord de l'Afrique et du Moyen-Orient, appuie les fascistes de Tel Aviv dans son agression continue contre les palestiniens et dans la colonisation du territoire de ceux-ci, et maintenant il avale ses promesses d'il y a un an d'appuyer la création de l'État palestinien indépendant...

Qu'est-ce qui a changé dans cette dernière année pour qu'Obama eût à se dédire d'une manière si brutale dans la question moyen orientale et Sarkozy eût à déchirer le voile de son hypocrite politique prétendument pro arabe et pro africaine ? Ne furent Abbas et l'Autorité Nationale Palestine, qui continuent à être si modérées et ultraflexibles devant les indications de Washington comme toujours.

Mais la rébellion des peuples arabes a abattu un par un les soutiens de l'équilibre de la force instaurée par Israël après avoir balayé les régimes tunisiens, égyptiens, libyens et mis sur la défensive les émirs arabes et après avoir cassé les pactes d'alliance politique et militaire d'Israël avec la Turquie, vieille puissance colonialiste des peuples arabes et maintenant pilier de la tentative de constituer dans ces pays en rébellion des gouvernements islamiques modérés qui seront, forcément, anti-israéliens.

L'échec yankee en Irak et en Afghanistan d'autre part a encouragé l'Iran, qui a des frontières avec les deux, renforce l'opposition antimpérialiste et islamique pakistanaise, renforce indirectement la Chine comme puissance asiatique et permet même à la Russie de recommencer à mettre le pied dans cette région si vitale. De plus, étant donné qu'en Europe les travailleurs arabes et musulmans sont très nombreux, ils sont discriminés et manquent de droits mais ils font déjà partie de la société, la démolition du colonialisme commence à faire partie de la lutte politique européenne, tant sous la forme des mutineries sociales qu'à travers le racisme fasciste de la droite anti-immigrants.

Tout ce panorama, et surtout l'influence de la rébellion dans le monde arabe, a imposé, en Palestine même, l'alliance entre Hamas et le Fattah et entre musulmans et laïques ou d'autres religions et s'est répercuté sur Israël sous la forme des indignés et de la mobilisation de ceux qui craignent que Netanyahu mène Israël à une guerre de plus d'apartheid, perdue d'avance.

Abbas et l'Autorité Nationale Palestine sentent, pour leur part, que la crise capitaliste mondiale, d'un côté, et la rébellion arabe de l'autre, ont changé les rapports de forces mondiaux. C'est pourquoi ils présentent une revendication symbolique et modéréssime : la reconnaissance de la Palestine comme État membre de l'ONU avec les frontières de 1967 (c'est-à-dire, existantes après la spoliation des territoires palestiniens et l'expulsion de centaines de milliers de ceux-ci dans la guerre de 1947). Ces limites, antérieures à la Guerre des Six Jours, impliqueraient le retrait des colons israéliens d'ultra droite de la Cisjordanie, de respecter Gaza et rendre les hauteurs du Golán à la Syrie, ainsi que Jérusalem aux Arabes, la chose que, bien que ce soit juste, la politique d'Israël ne peut jamais accepter, comme ne peuvent pas non plus l'accepter, les partis extrémistes religieux qui sont la base du gouvernement de Netanyahu. Les palestiniens aspirent à avoir, cependant, un État viable, et pas seulement une pauvre compensation morale de la reconnaissance comme « État observateur », similaire au pseudo l'État pontifical, qui pourrait dériver du veto US à un vote de l'Assemblée générale en faveur de l'État palestinien indépendant. Mais Israel ne peut même pas accepter cela, parce que ce serait un précédent pour l'acceptation postérieure comme État avec toutes les garanties, ce qui rendrait sa politique colonialiste et d'apartheid impossible. D'où le fait que les États-Unis doivent ravaler leurs paroles précédentes et arriver au veto en faveur d'Israël, de même que la France (qui attend que Washington mette son veto pour éviter que Paris doive mettre son veto). Les palestiniens doivent obtenir neuf votes au Conseil de Sécurité et ils ne doivent recevoir aucun veto pour que leur dossier connaisse une issue favorable.

Donc, en plus des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et de la Chine, qui sont membres permanents, sont, membres non permanents (l'Allemagne, la Bosnie Herzégovine, la Colombie, le Gabon, l'Inde, le Liban, le Niger, le Portugal et la Serbie). La Chine et la Russie voteront peut-être en faveur des palestiniens, pour obliger Washington à mettre son veto, perdant encore un peu plus le peu d'appui qu'ils ont dans l'ex-monde colonial. La Colombie votera contre, en suivant la voix de son maître US, et la France presse les pays africains pour qu'ils votent contre ou qu'ils s'abstiennent. Par conséquent, les grandes puissances sont aussi divisées sur le problème moyen-oriental et c'est encore une fois à nouveau formé un bloc entre les dits pays « émergents », (l'Argentine, le Brésil, la Chine, l'Inde, la Russie, la Turquie) contre les États-Unis et Israël. Pendant ce temps, la révolution arabe s'est approfondie. Et, comme on s'en souvient en Israël il y a 20 pour cent de population arabe -1.5 million sur total de 7 millions d'habitants - qui a presque quatre enfants face a 2.5 des Juifs. Les racistes sont condamnés.

Titre original : Palestine vaincra

 La Jornada. Mexique, le 25 septembre 2011

Traduit de l'espagnol pour  El Correo  par : Estelle et Carlos Debiasi

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 El Correo . Paris, le 4 octobre 2011

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