28/08/2011 europalestine.com  4min #56807

Le Palestinien Sam Bahour exige le droit de recevoir des visiteurs étrangers

"L'interdiction de recevoir librement des visiteurs étrangers est aussi inquiétante que scandaleuse, spécialement pour un pays qui prétend être le seul exemple de démocratie du Moyen Orient", souligne Sam Bahour. Dans un article publié par le Guardian, le 5 juillet dernier, juste avant la Mission Bienvenue en Palestine, il se doutait qu'Israël ferait de l'obstruction, mais se félicitait de cette initiative en concluant : "le petit jeu de l'inaction se termine" !

"Bienvenue en Palestine... si vous pouvez entrer !"

Les Palestiniens ont revendiqué universellement toutes sortes de droits refusés systématiquement par Israël : Le droit au retour, le droit de circuler librement, le droit à l'eau, le droit à l'éducation, le droit d'entrer (à ne pas confondre avec le droit au retour des réfugiés) etc.

Mais le droit de recevoir des visiteurs, ou son absence ? C'est le plus récent. L'interdiction de recevoir librement des visiteurs étrangers est aussi inquiétante que scandaleuse, spécialement pour un pays qui prétend être le seul exemple de démocratie du Moyen Orient.

Oui, vous avez bien lu : Israël menace de refuser aux Palestiniens qui vivent dans le territoire palestinien occupé, de recevoir des visiteurs venant de l'étranger. Nous ne parlons pas ici de visiteurs tels que les 5 millions de réfugiés palestiniens qu'Israël empêche de rentrer chez eux, après avoir été expulsés de force et dans la peur à la création d'Israël en 1948. Autrement dit, maintenant le problème est que les étrangers désirant visiter le territoire palestinien occupé se voient refuser l'entrée en Israël.

Souvenons-nous qu'il n'y a pas d'autre moyen d'entrer dans le territoire palestinien de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, qui est sous occupation militaire israélienne, que par les postes de contrôle israéliens tels que l'aéroport Ben Gourion à Tel Aviv ou l'un des ports maritimes ou les frontières terrestres. L'entrée dans la Bande de Gaza en venant de la Cisjordanie se fait également par Israël.

Donc, plus de 300 activistes internationaux ont l'intention d'arriver à Tel Aviv dans la semaine du 8 juillet, à l'invitation de 30 associations de la société civile palestinienne, pour participer à une initiative appelée « Bienvenue en Palestine ». Des délégations venant de France, Grande-Bretagne, Belgique, Suède, Allemagne, des États-Unis, du Japon et de plusieurs pays d'Afrique sont attendues.

À leur arrivée à l'aéroport Ben Gourion, les invités, tous venant de pays ayant des relations diplomatiques avec Israël, ne cacheront pas leur intention d'aller dans le territoire palestinien occupé. Cette action non violente, une sorte de tsunami de société civile, vient seulement à la suite de la restriction de circulation en Palestine, d'entrée et de sortie pour les Palestiniens et les étrangers, imposée par Israël, laquelle a outrepassé toutes les voies qui exigent le devoir de maintenir le droit international d'une part et ses lois intérieures d'autre part.

L'inaction la plus grande est venue du Département d'État des États-Unis, bien qu'il ait déclaré publiquement de nombreuses fois, qu'Israël introduit des discriminations contre les citoyens américains à se frontières.

Cela vaut la peine de faire remarquer que le « traité israélien d'amitié, de commerce et de navigation » de 1951, déclare explicitement : « Il doit y avoir liberté de passage dans les territoires de chaque Partie par des voies qui conviennent le mieux au transit international... » et les personnes « en transit doivent être exemptées de droits et de conditions déraisonnables ; et ne pas être soumises à des retards et à des restrictions inutiles ». Tant pis pour le respect des accords signés.

Israël, en tant qu'état et avant, en tant que mouvement sioniste, a poussé les choses à tous les extrêmes afin de fragmenter et de déposséder le peuple palestinien. Il a toujours eu des complices, à commencer par la Grande-Bretagne et continue jusqu'à ce jour-même avec les États-Unis et le troupeau d'états membres des Nations-Unies qui se comportent plus comme des perroquets envers les États-Unis, que comme des états souverains quand il s'agit de la Palestine.

Eh bien, le petit jeu de l'inaction se termine. Quand les états échouent, le peuple prend le pouvoir. Ce sont ces gens, comme ceux qui viennent en Palestine cette semaine, ou ceux qui essayent d'atteindre par la mer la Bande de Gaza bloquée par Israël, ou encore ceux qui vivent en Palestine et qui résistent à l'occupation jour après jour, qui prouveront aux historiens une fois de plus que l'histoire est faite de personnes en chair et en os, qui ont un sens aigu de l'humanité et le courage du sacrifice.

Sam Bahour est un des coordinateurs de « Right to Enter Campaign ».

 guardian.co.uk

(Traduit par Chantal C.)

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