source : Histoire et Société
Barack Obama, nous dit-on, en a appelé cette nuit dans un discours à la nation, à la raison et aux sentiments pour éviter que pour la première fois de leur histoire, le pays se déclare en suspension de paiement et provoque une crise internationale aux imprévisibles conséquences.
Le véritable danger et la crise, l'absence de solution démocratique (par et pour le peuple)
Le fond de cette dramatisation est que la crise s'approfondit et des ménages non solvables en 2007, nous sommes passé en 2011 aux Etats; toujours la même suspicion et donc les riques de thrombose financière, entre temps il y a eu de fait la plus gigantesque dévaluation, perte de pouvoir non seulement d'achat mais possibilité de se nourrir, de se déplacer, d'énergie, des guerres au coût prohibitif, la diplomatie de la cannonière et l'explosion inégalitaire... Cet ébranlement, ce tsunami, cette chute des empire est regardé par le petit bout de la lorgnette: nous sommes en pleine campagne électorale et nos politiciens ne connaissent que cela, manipuler l'opinion publique. Donc la situation est dramatique mais on se la joue comme au poker, je te tiens, tu me tiens, le premier qui craque a perdu, il s'agit de faire supporter la cause des malheurs à venir à l'adversaire. Ainsi agissent les Républicains, ainsi agit Obama qui accuse les Républicains majoritaires à la chambre d'empêcher de trouver un quelconque moyen pour gouverner le plus grand pays de la terre. Mais comme dans les animaux malades de la peste, tout cela est detiné à retomber sur l'âne qui a mangé un peu d'herbe.
Voici la caricature de la démocratie et la note en sera présentée à la planète et en particulier ceux sur qui retombent les apories de la démocratie, les plus pauvres, ceux pour qui cela se traduit en espérance de vie...Tandis que les plus riches ponctionneront la terre, la détruiront un peu plus et viennent vers nous les longues files d'affamés depuis la corne de l'Afrique.
Hitler disait déjà : qu'est-ce que votre démocratie qui produit chômage et misère et il proposait du pain, du travail et des canons pour le plus grand bénéfice des maîtres de la Rhur.
Le nazisme n'a jamais été éradiqué parce que le nazisme ne flotte pas en l'air, ce n'est pas l'antisémite du coin, c'est IG Farben plus la wechmacht donnant le pouvoir à des voyous devenus hommes d'Etat qui réduiront le malheur de l'humanité à un nom celui du « juif ». ll peut aussi devenir « le musulman » sans cesser d'être le juif ou même le communiste... Il faudrait plus que jamais faire de la politique, chercher des solutions et ne pas les confondre avec des provocations gauchistes qui isolent au lieu de rassembler... Et en même temps ne pas passer des compromis qui ne peuvent qu'aggraver la situation, voire mener les deux en même temps la provocation gratuite et le compromis. La question est bien celle d'un retour à l'essentiel, la justice, la remise en cause de ce système cannibale et de savoir là où le coup porte le plus juste, rallie le plus de victimes, ouvre une perspective. Nous en sommes loin vous dis-je...
Car il y manque un peuple, de la République la confrontation entre les Grands et le peuple comme l'expliquait Machiavel qui y voyait comme Spinoza la source de tout progrés y compris démocratique, ce qui deviendra pour Marx, l'Histoire comme histoire de la lutte des classes, nous n'avons plus que des armées mexicaines avec des milliers de petits chefs qui hurlent « Elisez-moi », « croyez-moi » « délgéuez-moi! », etc... J'avais conçu changement de société comme une manière de vulgarisation de la mondialisation, le contraire de tout cela...
Un paranoïaque narcissique est-il un enjeu politique ?
Tandis que Barack Obama en appelle à la raison et au sentiment, comme dans un roman de Jane Austen, la Norvège découvre la folie de l'un des siens. Est-ce qu' un fait divers peut être un événement politique, que changera-t-il de notre vision du monde ? Parce qu'il n'y a d'événement véritable que quand il est lié à une ère historique, le meurtre des soeurs papin fut interprété par les Surréalistes, Genet et Lacan comme la vérité de l'époque, la lutte des classes mais aussi la recherche de la vie dans les entrailles mises à nu comme un oracle, déjà le docteur Menguelé. Cela se passait il est vrai en 1933, alors qu'Hitler accédait au pouvoir avec la bénédiction de Krupp, IG Farben, les hobereaux et l'armée...
Rien ne prouve si ce n'est cette ombre au portée de la crise, cette absence de peuple que le massacre norvégien soit un événementet malheureusement le fait a de l'écho à cause du nombre de victimes, les destructions d'un seul individu pris de rage froide et parce que tous s'interrogent sur la manière d'utiliser ce délire... pour trouver des boucs émissaires... Un tueur de masse a-t-il quelque chose de pertinent à prouver? En temps ordinaires rien, sinon qu'il existe des individus fragiles qui vont jusqu'au bout du délire et que les sociétés ont du mal à se prémunir contre eux. Cela dit et le propos immondes de Le pen vont dans ce sens que tout cela est la faute de la « naïveté » de la Norvège, trop démocratique bien sûr. On ne peut manquer d'être frappé par la parenté avec la politique de Sarkozy utilisant tous les faits divers, les malades récidivistes, pour en rajouter dans l'arsenal des lois, sans moyens humains de soigner mais en laissant entendre que le danger zéro peut être obtenu par la répression.
Mais le vrai problème est de savoir à ce stade de la crise jusqu'où aura-t-on besoin de malades et de médiocres hallucinés de cette espèce pour tenter des démonstrations politiques ? Pour masquer derrière le fou le fait que le monde avance sur la voie de la paranoïa généralisé. Déjà en lieu et place de diplomatie, de règles internationale, on se contente dans l'assentiment quasi général et quelques protestations modérées de pratiquer les bombardements massifs comme en Libye, le massacre de civils, le champ de bataille déplacé sur les femmes et les enfants d'abord, le trait de génie d'Hitler... Pour bloquer les peuples en finir avec les révolutions arabes en feignant de les soutenir... Pensez-donc on ne peut pas laisser Khadafi ce nouvel Hitler (sic) massacrer son peuple... Le fou furieux qui tue comme une machine légitimerait toutes les opérations et lui ne fait que tgirer dans tous les sens comme un rafale de monsieur Dassault...
Oui il s'agit d'un simple fait divers, le fou n'a simplement plus de père et en cherche un dans les mythes. Le nom du père, la forclusion du nom du père, le père de substitution, on a déjà connu ça, un peuple entier fut pris là-dedans.... Hitler l'Autre, ce mal absolu fabriqué pour éviter d'analyser les rapports sociaux qui produisent et donnent vie non à des monstres mais à de médiocres voyous, des gangs aux ordres du capital... Cette mythologie qui pousse un pauvre type à revendiquer le titre de principal monstre depuis la deuxième guerre mondiale... Il faudrait encore souligner l'invrraisemblable discours du père qui n'a plus vu son fils depuis 15 ans l'invite au suicide et le renie une fois de plus sans s'interroger le moins du monde sur sa propre faillite, pourquoi se génerait-il, tout le monde en fait autant.
Un discours du père de la nation, la principale nation du monde qui menace de faillite et ne pense qu'aux élections, un père absent qui ne laisse plus la place qu'à un père mythique meurtrier, la virilité guerrière, la haine comme substitut de l'identité nationale...
Cet assassin, au visage si lisse qu'il paraît être un masque, massacrant comme s'il jouait dans une video quelle est sa révolte ? Certainement pas contre le système, il s'y accroche avec désespoir et se déguise comme s'il était invité à un mariage royal à Buckingam ou à Monaco, chevalier teutonique et familier des riches, cette paranoïa trouvera-t-elle preneur pour éviter la Révolution ?
Et voici que pour achever la confusion que j'exècre, hier dans Changement de société qui jusque là était à l'abri de ce genre d'errance, on trouve un article de Pepe Escobar et tenez vous bien les véritables coupables de la tuerie de cet admirateur d'Hitler sont les sionistes...
J'accuse....
J'accuse les négationnistes sous toutes leur forme, ceux qui ont de fait accepté de suivre l'extrême-droite qui en niant la spécificité du nazisme ont favorisé l'identification entre camp d'extermination, solution finale et goulag, entre nazisme et communisme en croyant peut-être aider le combat des Palestiniens, mais surement en trouvant là une base de ralliement commode, vicérale, apolitique, j'accuse ces gens-là d'aider l'Europe à devenir ce qu'elle est aujourd'hui, c'està-dire le lieu où monte la bête immonde et où des esprits fragiles peuvent s'identifier à cet air du temps. L'islamophobie est aussi leur produit... J'accuse ceux qui manifestent une quelconque complaisance pour cet anti-impérialisme là de participer à la confusion générale, de contribuer à l'islamophobie autant qu'à l'anticommunisme.
Y a-t-il une issue, je ne la vois pas... Parce que je me suis longtemps débattue entre d'un côté Bernard henri Levy et de l'autre Dieudonné, entre Israël utilisant la Shoah pour spolier les Palestiniens et justifier les pires saloperies, juif « uber alles » et de l'autre côté le président iranien, islam « uber alles », on passe si vite de « uber alles » (le premier, la priorité) du patriotisme à « uber allem » (être supérieur à tous les autres), parce que l'impérialisme avance par le fer et le feu, par le marché et ses pseudos lois, avec ses mercenaires avec la bannière flottante du « Uber allem »jusqu'à l'anéantissement. Se positionner m'apparaissait alors encore relativement simple, je ne croyais pas au Mal mythique mais bien à ce dont une classe dominante est capable pour défendre son hégémonie d'Auschwitz à Hiroshima, il fallait voir le mal où il était... il ne fallait pas renvoyer dos à dos l'impérialisme et des régimes dictatoriaux comme l'Iran ou la Syrie, mais considérer la balance avec deux plateaux et mesurer où était le fléau'aujourd'hui, qui était victime d'injustice réelle, sur qui risquait de tomber les bombardements, quel enfant risquait d'être victime et j'étais à ses côtés tout en demeurant lucide sur qui était qui, son peuple risquait de payer une fois de plus et cela renforçait les tyrans parce que nul n'aime les missionnaires casqués et bottés, cela me suffisait pour dire NON.
Mais cela est désormais impossible pour moi et cela devrait faire réfléchir. A l'inverse de gens comme Einstein ou Chomsky je n'ai jamais été sioniste, ce choix dès l'origine n'est pas le mien sans que je diabolise pour autant ceux qui le faisaient avec la bénédédiction rappellons-le de Staline. Au vu des résultats je pense que c'est une erreur non seulement pour les Palestiniens mais pour les juifs parce qu'ils sont condamnés à se penser comme l'ont voulu leur bourreaux au lieu d'assumer leur originalité de peuple sans frontière, sans Etat. Le sionisme fondé sur la victimisation et la vengeance voir sur un peuple spécifique repris par l'extrême-droite, par les affairistes produit ce qu'il advient aujourd'hui sur le plan politique et que je condamne. Mais je n'éprouve pas plus de sympathie pour l'Etat des Mollahs iraniens et s'il y a un aspect intéressant dans les Révolutions arabes, c'est que parties de la misère des peuples elles sont facteurs de progrès par l'exercice de ce droit à l'insurrection revendiqué par machiavel et Spinoza... Progrés économique et sociale mais aussi culturel et démocratique, la seule solution est de laisser les peuples agir partout, il existe en Palestine et en Israêl aussi ces exigences mais on les nie, on refuse de leur laisser le droit à la vie... Si nous avons à nous mêler de quelque chose c'est bien de rassembler largement autour de l'application des accords de l'ONU, rassembler le plus largement possible autour de la création d'un Etat palestinien viable. Cela me paraissait évident mais je me heurte désormais à la connerie humaine, à l'ignorance la plus manifeste remplacée par la haine antisémite et raciste qui ne permet pas de résoudre les problèmes, simplement multiplier les boucs émissaires.
Ce que dit Pepe escobar dans cet article à savoir que l'on fabrique l'air du temps qui produit de tels malades tueur de masse n'est pas faux mais mérite d'être analysé, la relation entre paranoïa et impérialisme n'est pas aussi simple que l'on tente de nous le faire croire comme pour masquer le fait que les bourrreaux de masse ne sont pas des fous mais des voyous utilisés par le capital pour imposer ses intérêts, inventer un simulacre à la Révolution. En revanche on peu utiliser politiquement cette folie pour entretenir les peurs, dénoncer le fait que la démocratie est trop faible pour nous protéger, chercher le bouc émissaire à traquer. Et de ce point de vue je dois dire que je ne vois pas une grande différence entre Sarkozy, le sieur Le Pen et même un Pepe Escobar qui profite de la situation pour glisser dans sa démonstration le « détail sioniste » comme origine d'un admirateur du nazisme paranoïaque...
Danielle Bleitrach