23/07/2011 europalestine.com  3min #55542

 La marine israélienne a intercepté le dernier bateau de la flottille pour Gaza

Bravo Jacqueline !

Jacqueline Lecorre, médecin et militante de la cause palestinienne à Caen, aura été jusqu'au bout de l'épopée entamée cet été pour briser le blocus de Gaza, donnant bien du fil retordre aux autorités grecques et israéliennes, ridiculisées par la détermination d'un tout petit bateau et de sa douzaine de passagers. Lire l'article de Ouest france.

La militante pro-palestinienne de retour à Caen

Jacqueline Le Corre, médecin à Gouvix, est arrivée hier soir à Caen. Arrêtée par les autorités israéliennes,elle fait partie d'une flottille qui a tenté de briser le blocus de Gaza.

"Le rendez-vous était fixé le dimanche 26 juin à Athènes. Je suis partie de Caen en avion. Nous étions 16 passagers à bord du bateau Dignité Al-Karama. Les autorités grecques ont bloqué notre navire pendant une semaine. Nous ne sommes partis que le dimanche 3 juillet et avons alors navigué d'île en île. Les garde-côtes grecs nous ont arrêtés et menés au port de Sitia, où nous sommes restés environ une semaine.

Pendant cette période, nous avons été très soutenus par les militants grecs. Ils nous invitaient à prendre des douches chez eux parce que nous ne pouvions pas en prendre sur le bateau. À ce moment-là, il nous arrivait même de nous laver à l'eau de mer. Nous avons finalement eu l'autorisation de partir en disant que nous nous dirigions vers l'Égypte. Nous sommes alors allés à Kastelorizo, une île grecque proche des côtes turques.

Là-aussi, nous avons été bloqués pendant plusieurs jours par les autorités grecques. Nous ne sommes partis que le 17 juillet de Kastelorizo. Nous avons passé deux nuits en mer et c'est le troisième jour, mardi 19, que nous avons été arraisonnés au large de l'Égypte dans les eaux internationales. Les autorités israéliennes ne voulaient absolument pas que nous brisions, même symboliquement, le siège de Gaza.

Nous avons été arrêtés par quatre navires de guerre ainsi qu'une douzaine de petits bateaux. Nous avons été encerclés pendant environ trois heures, de 9 h à 12 h. Les militaires israéliens nous ont coupé toutes les communications avec l'extérieur. De notre côté, nous avons jeté les ordinateurs à la mer et la plupart des téléphones pour ne laisser aucun renseignement.

Nous n'avons pas été agressés. Par contre, les militaires nous ont arrosés avec des canons à eau au bout des trois heures. Juste après, ils nous ont ordonné de tous nous mettre à l'arrière du bateau. Ils nous ont alors arrêtés un par un.

Nous sommes ensuite descendus dans les cales d'une corvette militaire israélienne. Hommes et femmes séparés. Ils nous ont filmés, tout en nous offrant des fruits et de l'eau. Ensuite, ils nous ont emmenés au port d'Ashdod en Israël, au nord de la Bande de Gaza. Les autorités israéliennes nous ont alors entièrement déshabillés : soutiens-gorge, chaussettes, bagages... Ils ont tout ouvert et pris ce qui pouvait servir d'armes : bistouris, pinces, ciseaux, flacons d'alcool. Ils ont subtilisé mes trois téléphones portables, que je ne reverrai certainement jamais. J'ai fait la liste de tous les objets personnels que l'ont m'a pris.

Cette fouille au corps a duré environ deux heures. Ensuite, nous sommes tous montés dans un car à Tel Aviv, pour rejoindre le centre de rétention pour immigrés clandestins. Nous avons été interrogés toute la nuit, un par un. Nous n'avons rien dit. Nous avons tous dormi au centre de rétention, où nous sommes également restés de 9 h à 17 h mercredi, avant d'être expulsés par l'État d'Israël.

J'ai pris l'avion à 19 h. Tout m'a paru très long, je me préparais même à rester plusieurs jours. Ce soir, (jeudi soir) ma détermination reste entière. Nous referons très probablement une flottille l'année prochaine."

Adeline BERTIN.

Propos recueillis par Ouest-France

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