Le flot d'obscénités déversé par la propagande israélienne pour tenter, en vain, de discréditer la Flottille de la Liberté pour Gaza, ne tarit pas.
Hier lundi, on avait eu droit, pleine page dans plusieurs quotidiens israéliens, à une tonitruante annonce sur l'intention des volontaires de la Flottille de « tuer le plus de soldats israéliens possible », à l'aide « d'armes chimiques ».
Dans quelles circonstances les braves soldats pourraient-ils en venir à être exposés à ces fantasmatiques « armes chimiques » ? Ce n'est pas dit dans le baratin des émules de Goebbels.
Mais ce mardi, le Haaretz parvient à prendre le gouvernement israélien et ses officines la main dans le sac.
Le quotidien révèle en effet que les services du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont créé une vidéo, dans laquelle un homme se présentant comme un homosexuel solidaire de la Palestine, aurait vu sa demande de participer à la Flottille rejetée, en raison de ses inclinaisons sexuelles.
L'homme se faisant appeler Marc sur la vidéo explique ensuite que ce refus opposé par la Flottille tient à l'allégeance de cette dernière au Hamas (les deux gays espagnols récemment brutalisés par des flics israéliens "casseurs de pédés" à l'aéroport apprécieront).
La vidéo, postée depuis dimanche sur Youtube, aurait eu un certain succès.
Mais les meilleurs contes sont ceux qui ont une fin.
Haaretz nous apprend qu'un bloggeur des Etats-Unis, Max Blumenthal, a mené l'enquête. Il a notamment découvert que la vidéo avait été postée par un fonctionnaire des services du Premier ministre israélien, nommé Neil Lazarus. Surtout, Max Blumenthal a trouvé que le fameux « Marc » de la vidéo n'était autre qu'un « expert en relations publiques » bien connu en Israël, nommé Omer Gershon.
Quant au buzz créé pour diffuser les malheurs de "Marc", on le doit en premier lieu à Guy Seeman, lui aussi fonctionnaire dans les services de Netanyahu, qui a tweeté un maximum dès dimanche matin.
Interrogés par le Haaretz, les services gouvernementaux n'ont pu démentir. Ils ont même ajouté qu'après tout, « si cela sert les intérêts d'Israël », la calomnie est une arme aussi valable qu'une autre.