Visage rond, chemises roses, yeux bleus, Anthony Ward, 51 ans, grand amateur des pistes de ski alpines, est considéré comme l'un des meilleurs traders de sa génération.
Au début des années 2000, alors que tous les analystes se montrent optimistes sur l’avenir de la Côte d’Ivoire après l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir, le fondateur de la société londonienne Armarajo est persuadé que le marché du cacao va se trouver en déficit…et se met à stocker dans des entrepôts européens des dizaines de milliers de tonnes de fèves. Deux ans plus tard, une rébellion éclate. Ward a 400 000 tonnes de cacao entre les mains. Il ne reste qu’à attendre le moment où les cours seront élevés pour les revendre et empocher un bonus considérable. Acquérant ainsi son surnom de « chocolate fingers ».
Huit ans plus tard, rebelote. Anthony Ward renouvelle son exploit. Quatre mois avant les élections ivoiriennes de 2010, tablant sur les difficultés politiques futures du pays, il achète d’un seul coup 240 000 tonnes de cacao qu’il revendra... la semaine dernière… juste avant l’offensive des forces rebelles du candidat malheureux à la présidentielle Alassane Ouattara contre le président Laurent Gbagbo. Le prix du cacao venait d’atteindre son plus haut sommet depuis 32 ans.
De quelle bonne fée dispose donc ce fils de militaire sans diplôme, converti dans le négoce international pour prévoir avec autant de justesse les évènements politiques en Côte d’Ivoire ?
Détail, son beau-père n’est autre qu’un certain... Ouattara, champion de la communauté euro-nord américaine ! Celui-là même qui a déclenché les deux guerres sans lesquelles le prix du cacao n’aurait aussi augmenté. Curieusement, on retrouve un autre proche du président de la communauté internationale à la tête de la direction Afrique d’Armajaro, un certain Loïc Folloroux, le fils de Dominique Nouvian, la deuxième épouse de…Ouattara ! Le monde est petit !
Source : Le gri-gri international