15/03/2011 wsws.org  5min #50773

 Des dizaines de milliers de personnes manifestent contre les attaques sur les fonctionnaires au Wisconsin

Crise budgétaire dans les Etats américainsdes membres du Socialist Equality Party appellent à une grève générale lors de la manifestation à Wisconsin

Par nos reporters
15 mars 2010

Les Républicains du sénat de l'Etat de Wisconsin ont procédé le 9 mars au soir à un vote surprise relatif au projet de loi concernant la réparation budgétaire du gouverneur Scott Walker en contournant le quorum requis par le retrait des sections du budget ayant trait aux affectations budgétaires.

Le projet de loi restreint les droits de négociation collective des employés du public en permettant au gouverneur de licencier tous les travailleurs qui font grève et en les privant du droit de négocier collectivement les retraites et les prestations sociales.

En l'espace de quelques heures, des milliers de personnes se sont regroupées dans le capitole (siège du gouverneur). Des membres du Socialist Equality Party (SEP, Parti de l'Egalité socialiste, USA) ont parlé à la foule en appelant à une grève générale et à la rupture avec le Parti Démocrate qui était engagé dans des négociations secrètes avec Walker avant le vote.

Devant le capitole, Andre Damon, secrétaire national de l'Internationale étudiante pour l'Egalité sociale (IEES), l'organisation étudiante du SEP, a pris la parole pour soutenir une grève générale, indépendante des syndicats, et pour obliger Walker à démissionner. Ces appels ont recueilli le soutien des milliers de personnes rassemblées devant l'entrée du capitole et qui se sont mis à scander « grève générale » et « Walker dehors. »

Ceci a rapidement attiré l'attention des dirigeants syndicaux et des responsables du Parti Démocrate qui ont cherché à défendre le bilan des syndicats en dépit des dénonciations de Damon et à dissuader les travailleurs de se lancer dans une grève générale.

Eric Cobb, directeur exécutif du conseil local du secteur du bâtiment et des contrats commerciaux et animateur des manifestations officielles au capitole, a demandé à avoir le mégaphone de Damon et a répondu aux appels à la grève générale en incitant les travailleurs à « être patients » et « pacifiques. »

Damon, qui habite dans l'Etat du Michigan, a dit que ce sont de tels appels venant de dirigeants syndicaux qui ont eu pour conséquence l'appauvrissement de Detroit et la destruction de centaines de milliers d'emplois d'ouvriers de l'automobile ; il a réitéré l'appel en faveur d'une grève générale qui a été soutenu avec enthousiasme.

Peu de temps après, John Nichols, correspondent politique du magazine The Nation, a pris le mégaphone pour défendre le bilan des 14 sénateurs démocrates de l'Etat de Wisconsin contre les dénonciations de Damon, en disant que la publication par Walker ce jour-là des documents était une tentative infondée de les discréditer.

Damon a répondu que les documents de Walker ne faisaient que souligner la veulerie des Démocrates. Il a dit qu'il y a longtemps qu'ils avaient déjà accepté la plupart des exigences de Walker et qu'ils négociaient secrètement pour faire encore davantage de concessions à Walker.

Après cela, les manifestants qui s'étaient faufilés à l'intérieur du capitole en passant par les fenêtres ont ouvert les entrées principales et des milliers de personnes ont afflué dans le bâtiment. Le Socialist Equality Party disposait de l'unique mégaphone à l'intérieur du capitole et l'a utilisé pour engager une discussion concernant les questions vitales auxquelles les travailleurs du Wisconsin sont confrontés.

Prenant la parole, Damon a mis en garde les travailleurs qu'un appel à la grève générale n'a guère de sens s'ils ne construisent pas de nouvelles organisations capables de mener une lutte. Il a averti que l'AFL-CIO avait agi en 1981 pour isoler les contrôleurs du ciel de PATCO et qu'il n'était pas possible que trois décennies plus tard les syndicats soutiennent l'appel à une grève générale. Il s'est alors adressé au Parti Démocrate qu'il a accusé d'avoir cédé aux exigences des Républicains en soutenant dans d'autres Etats des concessions équivalentes à celles réclamées par Walker.

Ces critiques à l'égard du Parti Démocrate et des syndicats ont provoqué des murmures au sein des organisations soi-disant de gauche dirigeant l'occupation du capitole et ont été suivis de cris nerveux de « Stop Stop ! » Ces gens - en grande partie des membres de l'International socialist Organisation (ISO) et de Students for a Democratic Society - s'étaient donnés pour tâche de contrôler la manifestation en tenant à l'écart les adversaires des partis du patronat.

Après la première prise de parle de Damon dans le capitole, plusieurs collaborateurs du Parti Démocrate et des syndicats ont discuté entre eux pour savoir ce qu'il fallait faire devant le fait que des socialistes avaient la mainmise sur l'unique mégaphone. L'un d'entre eux, un homme d'un certain âge portant un tambour a proposé de rassembler « dix ou vingt gars pour sortir les socialistes. »

Les partisans du Parti Démocrate ne se sont pas sentis à la hauteur de cette tâche et Damon, et deux autres membres du Socialist Equality Party, ont pris la parole plusieurs fois encore pour appeler les travailleurs à former des comités de travailleurs.

Après ces interventions, un certain nombre de travailleurs se sont adressés aux intervenants du Socialist Equality Party pour les remercier de leur soutien ferme pour une grève générale. Ils ont discuté de la perspective d'organiser des comités de travailleurs et des stratégies pour préparer l'organisation de comités sur leur lieu de travail.

(Article original paru le 11 mars 2011)

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