Après cinq ans de gestation, la Charte mondiale des migrants est enfin née !
Cécile Vanderstappen
Depuis 2006, à l'initiative de personnes migrantes résidant à Marseille, désireuses de faire entendre leurs propres voix et leurs revendications, l'idée de l'écriture d'une charte universelle défendant les droits de tous migrants a mûri petit à petit.
newsnet_49237_dakar080-145ec-44ba1.jpg(CC) Cécile Vanderstappen 2011
Sur chaque continent, lors de réunions formelles ou non, locales, régionales ou internationales, en lien avec le thème des migrations, des personnes migrantes ont posés les bases des revendications maîtresses de la Charte.
Ce n'est que le 3 et 4 février 2011, sur l'île de Gorée (lieu symbolique de la traite des esclaves au Sénégal), à l'occasion de la tenue du Forum social mondial à Dakar, que l'ensemble des chartes continentales ont été réunies pour ne former qu'une seule charte à portée universelle.
L'exercice fut long, complexe et parfois conflictuel mais il a permis le dialogue entre les peuples et cultures sur un sujet qui nous concerne tous : celui de la liberté de circulation et d'établissement pour tous.
« Parce que nous appartenons à la terre, toute personne a le droit de pouvoir choisir son lieu de résidence, de rester là où elle vit ou de circuler et de s'installer librement sans contrainte dans n'importe quelle partie de cette terre ».
newsnet_49237_dakar025-fdbd2-c34de.jpg(CC) Cécile Vanderstappen 2011
Outre un monde sans mur et une condamnation des politiques migratoires sécuritaires internationales, que proclame la Charte ? Avant tout un monde idéal, pluriel, responsable et solidaire ; cet avènement doit passer par l'accès aux droits (droits économiques sociaux et culturels) et à la dignité pour toutes personnes migrantes.
Nous sommes tous des êtres humains « migrants pas des criminels ! ». La charte est novatrice et particulière car elle est le fruit du combat de personnes migrantes engagées à titre individuel et non porté, à son essence, par une dynamique de mouvements associatifs établis.
Chacun en âme et conscience a pu selon son parcours, son expérience et son expertise, alimenter la charte. Certes la Charte n'a pas le pouvoir contraignant d'un texte de loi mais son ambition, à ce stade, est de proposer un cadre éthique auquel chacune de nos actions futures en lien avec les migrations (d'accueil et encadrement, de sensibilisation et de plaidoyer) devra dorénavant se référer.