De nouveaux morts sont signalés après des affrontements entre manifestants et policiers à travers le pays (des moyens d'informations indépendants ont relevé jusqu'à 23 morts, la plupart tués par balles, depuis le samedi 8 janvier - N.d.T).
D’après Al Jazeera
Le régime Ben Ali, corrompu et ultra-répressif, a recours aux moyens les plus violents face aux manifestations, pour se maintenir au pouvoir - Photo : AFP
Plusieurs personnes ont été tuées dans des affrontements avec la police dans les différentes régions de la Tunisie.
Six personnes ont été tuées et six autres blessés dans la ville de Tala, à 200km au sud-ouest de la capitale Tunis, le samedi après que la police ait ouvert le feu sur les manifestants.
Quatorze autres personnes ont été tuées dans des affrontements similaires dans la région de Kasserine, ont révélé les mêmes sources.
Les médias officiels en Tunisie ont déclaré dimanche qu'il y avait eu 14 tués au cours des 24 dernières heures à Tala, Kasserine et Rgeb.
Plusieurs policiers ont été blessés dans les affrontements, certains d'entre eux grièvement, prétend l'agence officielle étatique TAP.
Belgacem Sayhi, un enseignant et militant syndical, a déclaré à l'agence de nouvelles AFP que les victimes de Tala avaient entre 17 et 30 ans, et qu'elles avaient toutes été tuées lorsque la police avait ouvert le feu sur la foule.
Un employé dans un hôpital de Tala a déclaré à Reuters que plusieurs personnes ont été admises à l'hôpital après les affrontements, et d'autres témoins ont déclaré que six personnes qui étaient dans un état critique ont été transportées vers la capitale régionale, Kasserine.
Selon des témoins, la police a tiré avec ses armes après avoir utilisé des canons à eau pour tenter de disperser une foule qui avait mis le feu à un bâtiment du gouvernement.
La foule a aussi jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers.
Tentant de défendre les actions de la police, le gouvernement a sorti un communiqué disant : « La police a ouvert le feu en état de légitime défense et cela a fait deux morts et huit blessés, ainsi que plusieurs blessés parmi les policiers, dont trois grièvement. »
Un blackout sur la presse fait qu'il est difficile de vérifier tous les témoignages, mais Al-Jazeera a reçu via les réseaux sociaux, un nombre considérable d'images choquantes et horribles de ce qui parait être des manifestants blessés ou morts.
Consultez les photos envoyées par les réseaux sociaux
Il y avait déjà eu une forte agitation dans Tala, ce vendredi, les manifestants attaquant une banque et des bâtiments officiels et y mettant le feu, selon Sadok Mahmoudi, un dirigeant syndical cité par l'agence de nouvelles AFP.
Protestation syndicale
Ce samedi, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), principal syndicat du pays, a condamné les autorités pour leur réaction violente à l'égard des manifestants.
Plusieurs centaines de membres de l'UGTT se sont réunis à Tunis pour observer une minute de silence pour ceux qui sont morts depuis le début des manifestations.
« Nous appuyons les revendications de la population de Sidi Bouzid et des régions de l'intérieur », a déclaré Abid Brigui, secrétaire général adjoint du syndicat, qui est considéré comme proche du gouvernement.
Une vague de protestations a explosé après qu'un jeune homme tunisien de 26 ait tenté de se suicider en s'immolant par le feu le mois dernier. Il est depuis mort de ses brûlures.
Ben Ali, le (ainsi nommé) président tunisien, a déclaré que les manifestations violentes sont inacceptables et pourraient nuire aux intérêts du pays en dissuadant les investisseurs et les touristes, lesquels fournissent une grande partie des revenus du pays.
Les protestations ont été en général rares en Tunisie, qui n'a connu que deux présidents depuis son indépendance par rapport à la France il y a 55 ans.
Le pays a toujours été soutenu par l'Occident comme un modèle de stabilité et de prospérité dans le monde arabe...
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