2 janvier par CADTM Afrique
Les retombées sociales du repli de l'activité économique depuis la fin 2008, qui aggravent ceux de deux décennies de politique antisociale, sont perceptibles à plusieurs niveaux, notamment, celui de l'emploi qui se caractérise par :
un taux de chômage qui avoisine 15%,
seulement 40% des personnes, en âge de travailler, occupent effectivement un emploi,
plus de 60% des personnes ayant un emploi sont, d'une manière ou d'une autre, sous employées,
un taux de chômage de 24% parmi les diplômés du supérieur.
Par ailleurs, la dette continue de capter une part non négligeable des ressources financières de l'Etat, affaiblissant ainsi sa capacité d'intervention dans le champ social, ce qui se répercute négativement sur les conditions de vie des classes populaires. En effet, le service de la dette publique extérieure a représenté 12% du budget de l'Etat, en 2009, ou bien le tiers de ses dépenses sociales.
Il n'est donc pas étonnant que la colère populaire se cristallise autour de la question de l'emploi et contre la vie chère et la marginalisation sociale qui en résulte. Mais aussi, contre toutes les formes d'exactions et d'humiliations que subi la population de manière continue, de la part d'un Etat policier et corrompu qui use systématiquement de la violence.
Le réseau CADTM Afrique :
Exprime sa solidarité avec le peuple tunisien qui refuse, à travers sa révolte, de continuer à payer les frais de la politique capitaliste libérale qu'applique, depuis près d'un quart de siècle, l'Etat tunisien, et son soutien total à toutes ses revendications.
Dénonce la répression du pouvoir de Ben Ali contre le peuple tunisien, et le bouclage policier de plusieurs villes, notamment celle de Sidi Bouzid.
Exige la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées suite au mouvement de contestation, le rétablissement de la liberté de circulation et le respect du droit à manifester pacifiquement.