
© Julia Demaree Nikhinson Source: AP
Le président Donald Trump et le président de la FIFA, Gianni Infantino, à leur arrivée pour assister au tirage au sort de la Coupe du monde de football 2026 au Kennedy Center, le 5 décembre 2025, à Washington.
La billetterie de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada suscite l'indignation des supporters. Avec des tarifs annoncés bien supérieurs à ceux de 2018 et 2022, les associations officielles dénoncent une inflation spectaculaire, rendant la compétition quasi inaccessible pour le public populaire et les fans historiques.
Alors que les tarifs des billets pour la Coupe du monde 2026 viennent d'être communiqués aux associations officielles de supporters, le mécontentement est général face à une inflation impressionnante. Les prix font grimper un parcours complet de l'équipe nationale française à 6 050 euros en catégorie 3, 9 919 euros en catégorie 2 et jusqu'à 14 281 euros en catégorie 1 - contre 1 143 euros en Russie (2018) et 1 463 euros au Qatar (2022). Selon le réseau Football Supporters Europe (FSE), cela représente une augmentation moyenne de +370 % par rapport à la précédente édition.
« C'est pitoyable. Depuis des années, en France comme à l'étranger, on se bat pour un tarif populaire, et là, le rêve américain s'éloigne... C'est la honte du football », déplore Yannick Vanhée, président des Corsaires de Dunkerque et de la Fédération des associations nationales de supporters de l'équipe de France.
💸🇫🇷 Billetterie supporters - Coupe du Monde 2026 : des tarifs qui explosent...La FIFA a dévoilé hier les prix des places réservées aux supporters pour le Mondial 2026...
Entre prix des billets scandaleux, déplacements XXL, hébergements hors de prix, l'addition est plus salée... pic.twitter.com/kEQiWkWY7y
- 𝙸𝚛𝚛𝚎́𝚜𝚒𝚜𝚝𝚒𝚋𝚕𝚎𝚜 𝙵𝚛𝚊𝚗𝚌̧𝚊𝚒𝚜 ⭐️⭐️ (@IF_Supporters) December 12, 2025
Le seuil minimal pour une place, précédemment fixé à 21 dollars en 2018, a été relevé à 60 dollars, presque trois fois plus, et ces billets de catégorie 4, disponibles en très faible quantité, sont réservés à la vente générale basée sur une tarification dynamique. Les membres des associations officielles ont, eux, accès à une billetterie spécifique sans revente possible, mais étaient plongés dans l'incertitude ces dernières semaines quant aux tarifs exacts.
« Personne n'ira »
La FFF, contactée par les représentants de supporters, a transmis les informations le 11 décembre, provoquant une « stupéfaction » parmi les adhérents. Un courrier conjoint a été adressé le même jour au président de la Fédération, Philippe Diallo, pour exprimer le mécontentement. Selon Yannick Vanhée, la FFF aurait depuis remonté la situation à la FIFA et sondé ses homologues européens.
Le coût total pour un fan souhaitant suivre l'équipe nationale tout au long de la phase de groupes et éventuellement jusqu'à la finale devient rapidement prohibitif. Pour les supporters percevant le SMIC ou un peu plus, « personne n'ira », déplore Yannick Vanhée. La FIFA, qui maîtrise seule la billetterie, semble avoir opté pour une hausse drastique, suscitant des appels à stopper ce système de vente, notamment de la part de Ronan Evain, directeur du FSE.
« Un Ghanéen qui voudrait assister à tous les matchs de groupe devrait débourser l'équivalent de 85 jours de salaire. Pour la finale, on est à environ 590 jours », alerte Ronan Evain, soulignant l'ampleur du bouleversement culturel imposé aux amoureux du football.