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Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, à l'Assemblée nationale, le 9 décembre 2025. [Photo d'illustration]
Au lendemain du vote du PLFSS par les députés, la porte-parole du gouvernement français a affirmé que le Premier ministre jugeait «possible» de doter le pays d'un budget avant la fin de l'année. «Un budget plus politique et plus difficile», a-t-elle souligné, alors qu'une partie de la presse évoque une loi spéciale qui serait en préparation.
« Notre objectif [...] n'a pas changé : avoir un budget d'ici au 31 décembre », a déclaré ce 10 décembre la porte-parole du gouvernement français Maud Bregeon. « Nous mettrons toute notre attention et tous les moyens que nous avons pour faciliter le compromis lors de la commission mixte paritaire, qui sera évidemment décisive », a-t-elle ajoutée alors qu'elle était interrogée quant à l'éventuelle présentation « par sécurité » d'une loi spéciale, compte tenu des « délais incompressibles », en vue de doter la France d'un budget avant la fin de l'année. « Un budget plus politique et plus difficile », a-t-elle insisté devant les journalistes.
Ces déclarations surviennent au lendemain de l' adoption sur le fil par l'Assemblée nationale, en deuxième lecture, du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. « La méthode du compromis a fonctionné », a affirmé sur Franceinfo le ministre des Relations avec le parlement Laurent Panifous, interrogé sur « cette victoire du gouvernement ». « C'est surtout une victoire pour les parlementaires», a-t-il ajouté, évoquant un « compromis » qui « est le fruit de très longues heures [...], des nuits, des journées, des semaines de travail ».
Même tonalité du côté de Maud Bregeon. « Ce n'est pas la victoire du gouvernement, ce n'est pas non plus la victoire des partis politiques, c'est la victoire d'une majorité de parlementaires », a-t-elle déclaré sur France 2. Le 9 décembre au soir, dans un message posté sur X, le chef du gouvernement français s'est félicité de l'adoption des trois parties du PLFSS « après un débat exigeant, sans 49-3, une première depuis 2022 », année depuis laquelle la chambre basse du parlement français fonctionne sans majorité absolue.
Budget de la Sécu : 4,5 milliards d'euros supplémentaires à «trouver»
Début octobre, le nouveau locataire de Matignon avait déclaré avoir « décidé de renoncer à l'article 49.3 » au cours de cette séquence budgétaire, tranchant avec ses prédécesseurs macronistes. Face aux incertitudes, des voix s'élèvent pour évoquer un possible recours à une loi d'exception afin de reconduire en 2026 le budget de l'année en cours. Une piste réfutée a plusieurs reprises par les alliés politiques de Sébastien Lecornu et Maud Bregeon, mais à laquelle il se préparerait selon le quotidien Le Monde.
Le PLFSS a été adopté à 247 voix, contre 234 et 93 abstentions, à la suite notamment d'une nouvelle concession à la gauche en matière de dépenses supplémentaires de la Sécurité sociale ainsi que par le soutien de 18 députés Les Républicains. Avant une adoption définitive, le budget de la Sécu doit dorénavant repartir au Sénat.
Afin de respecter l'objectif du gouvernement de limiter le déficit public à 5% du PIB, « il va falloir trouver les 4,5 milliards dans le cadre de la discussion du budget », a déclaré ce 10 décembre le ministre de l'Économie Roland Lescure. « Avec un déficit de la Sécu de 24,5%, là où nous on espérait 17,5%, il va falloir trouver des milliards ailleurs dans les comptes de l'État. C'est la dernière haie qui nous reste à franchir », a-t-il ajouté.