19/11/2025 open.substack.com  4min #296666

Gaslighting social

 Davy Hoyau

Ce qui contribue le plus à l'ambiance délétère, et à son entropie, est la boucle de renforcement ultra-classique qui consiste à réutiliser les mécanismes de l'angoisse pour la dénoncer. À chaque fois, des présupposés servent de couvercle mental pour bloquer tout échappatoire.

genre lui par exemple : affirmation, déclamation, accusation, déploration...

Conférences annulées, comptes YouTube supprimés, comptes X shadowbannés, comptes Télégram sous surveillance etc…
La liberté d’expression est morte en France.
Et ça ne vient pas que de Macron.
Toute la gauche, de LFI au PS est responsable de ce massacre.
Et la droite se tait…

Eh mais pourquoi brimer la "liberté d'expression" si de toutes façons personne ne vous écoute ?

Ils pourraient aussi bien vous laisser brailler dans le vide sans crainte, ce serait encore plus humiliant.

Il y a un truc qui est vachement activé - dans le cadre de ma théorie de la psychopathologisation des peuples, on peut activer des maladie en mettant en scène les symptômes - c'est l'angoisse de solitude.

Cela se traduit par une dépendance affective qui prend inconsciemment pour cible un sujet qui sera responsable de rejouer l'invalidation qui a été subie par les parents.

En particulier, arrive un moment où une proposition neutre est systématiquement mal interprétée.

Il y a aussi la psychose qui consiste à préférer exister dans un monde qui le torture plutôt que de subir la terrifiante sensation de ne pas exister. ça on le voit souvent.

On peut aussi noter la résurgence de mantras tels que "complotisme", qui ne fait rien d'autre que rejouer la scène de l'accusation émanant d'un mouvement de foule de PNJ. Les PNJ sont ce qui donne du poids à un propos qui n'en a pas. C'est du gaslighting.

Si on veut avancer positivement dans ces débats je trouve personnellement que ce serait mieux de définir les termes, leur utilité et leur place dans le grand théâtre. De prendre du recul.

Ne seront sûrement pas censurés les propos qui proposent de soigner, apaiser, comprendre, stimuler et au final de contribuer au bien commun, y compris des personnes qui censurent, maudissent, jugent, craignent.

"le drame" c'est d'asséner, certifier, passer le point de non-retour, plonger dans l'inéluctable, sur la base de craintes irrationnelles et auto-réalisatrices.

Les Français sont mûrs pour le crédit social. Et ils vont peut-être devoir passer par là pour comprendre que les complotistes avaient raison.
C'est ça le drame.

Déjà là on peut essayer - sans sûrement le moindre succès mais on peut essayer - d'expliquer que "le crédit social" est une psychose, qui n'a point de réalité, et qu'on tente de faire devenir réalité en disant qu'il l'est déjà devenu.

Il y a pas mal d'articles et de témoignages sur ce sujet, qui montrent bien que ça n'existe pas, en Chine, et que la vision occidentale est juste un dénigrement fallacieux et imaginaire.

Par contre en jouant sur les peurs, en créant une habitude de présence, avec insistance, malgré les preuves, on finit par banaliser l'idée, et finalement la normaliser. Il suffira de dire "mais non vous voyez" et hop, ça existera.

Mais la réflexion de fond, sur le sujet, n'a toujours pas eu lieu. Il n'y a rien de mal ou de bien à quoi que ce soit, cela dépend toujours du jugement. Et de la crainte du jugement d'un abruti qui interprète tout de travers dans l'espoir de punir.

C'est l'offre et la demande truquée. Avec une piquouse pour faire que les gens sourient. On propose un "produit" abruti, évidemment personne n'en voudra, sauf qu'avec lui "vous serez heureux".

La dictature, toute dictature, n'est pas que verticale, elle est le fait des croyances, des craintes, des peurs, et des conditionnements de l'ensemble de la population.

Et toute nouvelle dictature consiste à utiliser des stratégies innovantes qui mettront autant de temps à être décortiquées que voudra durer la dictature. Et les stratégies sont infinies.

Toute dictature a pour prérogative première d'empêcher de réfléchir aux vraies choses, celles qui sont fondamentales, et qui permettraient de survoler en les comprenant que trop bien ses prémisses et ses angoisses.

Toute dictature est d'abord intérieure, ingérée, assimilée, et ses règles sont traitées comme des faits inaliénables avec lesquelles il s'agit de se dépatouiller. Mais à quel moment on crée de nouvelles règles ?

(C'est pas pour vous embêter, hein, les gars, mais bon je ne serais pas étonné que vous soyez involontairement une partie du problème.)

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