07/11/2025 ssofidelis.substack.com  12min #295650

 Israël ouvre une enquête contre ceux qui ont divulgué le viol de détenus palestiniens

La torture et le viol, ou le quotidien des défenseurs d'Israël

Extermination nation, by Mr Fish

Par  Philip Giraldi, le 6 novembre 2025

Faisons en sorte que les États-Unis cessent de soutenir ce carnage.

Deux récits récents sur la barbarie absolue dont font preuve l

es Israéliens envers les Palestiniens ont exposé la criminalité des gouvernements américains successifs qui soutiennent l'État juif, quoi qu'il fasse. Les commentateurs de cette relation déséquilibrée comprennent très clairement que le lobby israélien aux États-Unis, soutenu par des milliardaires juifs prêts à dépenser sans compter pour corrompre le système politique et les médias, a réussi à faire de Washington un État client totalement contrôlé et manipulé par des criminels de guerre extrémistes comme le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui bénéficie de la loyauté quasi totale du Congrès et de la Maison Blanche. Cette relation unilatérale dépasse les clivages politiques et s'est particulièrement illustrée sous les présidences de Joe Biden et de Donald Trump, qui ont choisi d'ignorer le massacre de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens par Israël avec des armes américaines, et le soutien politique indéfectible et affiché de Washington.

La soumission de Washington à Israël, loin d'être politiquement neutre, inflige un préjudice terrible aux États-Unis, tant en termes de coûts réels que de la stigmatisation croissante dont ils font l'objet dans le monde entier, alors qu'ils soutiennent et protègent sans relâche Israël dans son plan de domination du Moyen-Orient à coups de massacres systématiques des populations locales. Pire encore, l'un des revers de cette adoration pour Israël se traduit par l'absence de protection des citoyens américains aux prises avec l'État policier israélien. En mai 2022, la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh a été abattue par un sniper de l'armée israélienne, mais l'ambassade américaine n'a engagé aucune procédure pour identifier les responsables de ce meurtre, déléguant cette tâche à la justice israélienne qui n'a évidemment rien fait, voire a même probablement récompensé le soldat. Shireen Abu Akleh est l'une des 276 journalistes assassinés par l'armée israélienne ces deux dernières années.

Le cas le plus flagrant de trahison américaine envers ses alliés est l'attaque du navire américain du renseignement USS Liberty dans les eaux internationales en juin 1967. Trente-quatre membres d'équipage ont été tués et 174 autres blessés. L'intention était clairement de couler le navire à l'aide d'avions et de torpilleurs dont l'identité avait été dissimulée, afin d'imputer la responsabilité de l'incident aux Égyptiens. Une opération de dissimulation orchestrée par le président Lyndon B. Johnson et le secrétaire à la Défense Robert McNamara, et les tentatives réitérées des survivants pour faire la lumière sur le drame ont été bloquées au Congrès. Le sénateur John McCain - dont le père était l'amiral ayant présidé l'enquête menée à Malte et ayant conclu à une erreur d'identification - a contribué à ce rejet. Lyndon B. Johnson a rappelé les avions envoyés pour porter secours au Liberty en détresse et se serait exclamé :

"J'aimerais pouvoir envoyer tous ces marins par le fond plutôt que nous quereller avec notre bon ami Israël".

Inévitablement, les récits sur l'inhumanité israélienne sont soit purement et simplement censurés, soit substantiellement modifiés pour faire passer les Juifs impliqués pour des victimes en toutes circonstances, ce que l'on pourrait qualifier de "syndrome de l'holocauste". Toutefois, la réalité est parfois si monstrueuse, notamment les tortures systématiques, voire le prélèvement d'organes sur des prisonniers, qu'elle finit par éclater au grand jour malgré les tentatives incessantes de contrôle et de censure.

La semaine dernière, une histoire pour le moins étrange a fait surface, impliquant Yifat Tomer-Yeralshami, le procureur général de l'armée israélienne. Cette femme est extrêmement respectée par ses pairs, même si on imagine qu'elle a été contrainte par les politiques dictées à l'armée israélienne (IDF) par le régime Netanyahu et son chef de la sécurité nationale fasciste, Itamar Ben-Gvir. Tomer-Yeralshami a été impliquée dans l'affaire de la torture et du viol à répétition d'un prisonnier palestinien dans la tristement célèbre prison de Sde Teiman.

Sde Teiman est le camp de torture le plus connu de l'armée israélienne. En octobre 2024, la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et sur Israël a publié  un rapport sur le traitement de milliers de détenus palestiniens après le 7 octobre 2023. La commission a établi que les détenus de Gaza incarcérés dans les prisons militaires israéliennes, y compris les enfants, ont été

"soumis à des abus généralisés et systématiques, à des violences physiques et psychologiques, et à des violences sexuelles et sexistes constituant des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, tels que des actes de torture, le viol et autres formes de violence sexuelle".

Les soldats israéliens ont fait preuve de créativité dans leurs techniques de viol. Le Dr Mark Perlmutter, chirurgien orthopédiste juif américain, médecin volontaire à Gaza l'année dernière, a raconté comment un prisonnier palestinien a été traité.

"Il a été violé par des femmes soldats de l'armée israélienne avec une courgette introduite dans son rectum et trempée dans du sang de porc, ce dernier étant spécifiquement utilisé parce qu'interdit aux musulmans comme aux juifs".

Le viol sur lequel enquêtait Tomer-Yerlashami a été commis par cinq soldats israéliens. Il s'est produit en juillet 2024 et les soldats ont été arrêtés lorsque la victime palestinienne a été découverte dans un état si grave qu'elle a dû être hospitalisée. Les soldats de l'armée israélienne l'ont violé avec une telle violence, notamment en lui plantant un couteau dans le rectum, que ses intestins et son rectum ont été déchirés. Il a subi 20 opérations chirurgicales depuis. Le centre a ensuite été pris d'assaut par un groupe de colons armés israéliens mené par Ben-Gvir. Les coupables ont ensuite été libérés, et attendent une audience militaire pour déterminer leur culpabilité. Non seulement ils clament leur innocence, mais ils estiment également devoir être récompensés. Ils se sont même présentés à la presse vêtus d'uniformes noirs et de cagoules pour faire valoir leur point de vue : les soldats ne doivent pas être tenus responsables de la torture ou du meurtre de prisonniers palestiniens.

Récemment, des récits faisant état de la brutalité extrême avec laquelle Israël traite les Palestiniens ont souligné la responsabilité des gouvernements américains successifs qui soutiennent l'État juif quoi qu'il entreprenne. Les témoins de cette relation asymétrique comprennent parfaitement que le lobby israélien aux États-Unis, soutenu par des milliardaires juifs prêts à dépenser sans compter pour corrompre le système politique et les médias, et que Washington est contrôlé et manipulé par des criminels de guerre extrémistes comme le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cette relation unilatérale domine aussi bien les Républicains que les Démocrates, comme en témoignent les présidences de Joe Biden et de Donald Trump, qui ont choisi d'ignorer le massacre de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens par Israël avec des armes américaines, et l'impunité dont jouit Israël sur la scène internationale. Ni Biden ni Trump, pour ce que valent leurs discours, ne se sont exprimés clairement sur les meurtres et les tortures infligés aux Palestiniens par Israël.

Le comble de l'ironie est que la soumission de Washington à Israël, loin d'être politiquement neutre, porte un préjudice terrible aux États-Unis, tant en termes de coûts réels que d'image, les États-Unis étant désormais vilipendés par une grande partie du monde alors qu'ils persistent à protéger et à soutenir Israël dans son projet de domination du Moyen-Orient à coups de massacres à répétition de ses populations d'origine.

Inévitablement, les récits sur l'inhumanité israélienne sont soit complètement supprimés, soit considérablement déformés pour faire passer les Juifs impliqués pour les victimes éternelles. Mais parfois, la réalité est si atroce qu'elle échappe au contrôle et à la censure. Dans ce cas précis, l'histoire du viol barbare commis en prison aurait été dissimulée par un tribunal israélien si le viol n'avait pas été filmé et divulgué à la chaîne d'information israélienne Channel 12, apparemment par le procureur militaire et peut-être d'autres membres de son bureau. L'affaire a ensuite fait grand bruit, poussant le procureur militaire à démissionner et à disparaître. Dans sa lettre de démission, elle aurait admis avoir approuvé la diffusion d'une vidéo révélant des actes de torture systématiques commis par l'armée israélienne sur des prisonniers palestiniens dans le camp de détention de Sde Teiman, en juillet 2024.

Peu après la diffusion de ces images, le ministère israélien de la Défense a mis Tomer-Yerushalmi en congé forcé, après l'ouverture d'une enquête pénale visant à déterminer l'origine de la fuite. Pendant les mois suivants, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé que Tomer-Yerushalmi ne reprendrait pas ses fonctions, la contraignant ainsi à démissionner. Dans sa lettre de démission, elle a déclaré :

"À mon grand regret, le principe selon lequel même les détenus les plus ignobles ne doivent pas être soumis à certains abus ne fait plus l'unanimité",

admettant ainsi tacitement l'existence d'abus institutionnalisés perpétrés par les responsables israéliens au sein de l'armée et du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Tomer-Yerushalmi a ensuite disparu de la circulation et des rumeurs ont couru selon lesquelles elle se serait suicidée. Elle a toutefois été retrouvée et arrêtée. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu et ses acolytes de l'extrême droite ont tenté de tirer profit de cette affaire, affirmant que l'arrestation du procureur général confirme l'innocence des soldats et que les vidéos divulguées sont "fausses" ! Cependant, le procès des soldats se poursuit et l'authenticité des vidéos a été confirmée. Le général Tomer-Yerushalmi est désormais accusé de "trahison" pour son rôle dans cette fuite.

Cette affaire aurait pu s'apparenter à un cas classique de censure du messager porteur de mauvaises nouvelles, mais aujourd'hui, on sait que le général n'agissait pas seul. La police israélienne affirme en effet détenir des conversations WhatsApp impliquant d'autres officiers supérieurs liés aux informations divulguées. La presse israélienne a cité huit officiers supérieurs du commandement du ministère public de l'armée israélienne dirigé par Tomer-Yerushalmi. La vidéo et les documents connexes auraient en réalité été divulgués par un officier subalterne du commandement du procureur militaire, qui a également reconnu son acte devant l'Organisation générale de sécurité israélienne (Shabak). Certains estiment inconcevable que le général Tomer-Yerushalmi ait pris la décision de révéler les exactions de l'armée israélienne sans l'aval de ses supérieurs. Qui aurait pu donner ce feu vert ? Son commandant direct, le chef d'état-major israélien (Herzi Halevi), voire Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, hypothèse qui supposerait un désaccord avec Netanyahu ?

Certains suggèrent que l'objectif réel du haut commandement de l'armée serait peut-être de prouver qu'Israël dispose des moyens légaux pour poursuivre ses criminels potentiels, un message adressé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour qu'elle se tienne à l'écart de l'affaire. Si cette théorie est exacte, le général Tomer-Yerushalmi et ses acolytes auraient été motivés par des "sentiments patriotiques" pour préserver la réputation des soldats de l'armée. Peut-être s'agit-il d'une tentative pour désamorcer d'éventuelles poursuites judiciaires en présentant une image trompeuse de responsabilité éthique. En bref, l'image d'un "engagement éthique" occulte toute préoccupation réelle pour l'éthique, un concept inexistant pour cette nation qui se plait à glorifier d'État juif et son armée la "plus morale" du monde.

Comme on pouvait s'y attendre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a cherché à rejeter la responsabilité sur d'autres après l'aveu de Tomer-Yerushalmi. Il a qualifié cette fuite

"du pire désastre jamais connu en matière de relations publiques pour Israël", déclarant : "C'est peut-être l'attaque la plus grave qu'Israël ait subie depuis sa création - je n'ai pas souvenir d'une attaque aussi ciblée et intense. Cela nécessite une enquête indépendante et impartiale, et une telle enquête se doit d'avoir lieu".

En réalité, ce que Netanyahu espère, ce n'est pas tant une enquête impartiale qu'une dissimulation des crimes commis par Israël, à savoir la torture systématique et le meurtre de prisonniers palestiniens.

Une autre histoire, tout aussi horrible, concerne les activités des colons israéliens armés par le gouvernement israélien, qui attaquent systématiquement les Palestiniens de Cisjordanie, les battent, les tuent et détruisent leurs moyens de subsistance. Une nouvelle vidéo montre un raid sur une ferme palestinienne et comment les colons ont attaqué une grange abritant les moutons et les agneaux du fermier. La journaliste australienne Caitlin Johnstone  décrit la scène et sa signification :

"Des colons israéliens ont été  filmés en train de torturer des agneaux appartenant à des Palestiniens de Cisjordanie.  Ils leur ont crevé les yeux.  Ils les ont écrasés avec des parpaings Ils les ont battus à mort devant leurs mères. Des agneaux".

Ce n'est pas l'acte le plus diabolique que les Israéliens aient commis. Loin de là. Après tout, l'humanité entière soumet les animaux à des abus cruels chaque minute qui passe avec les abominations de l'élevage industriel. Mais cet incident révèle de manière criante ce qui se passe dans la tête des Israéliens de cette société sadique. Imaginez la haine et la cruauté extrêmes réunies pour arracher les yeux d'un agneau vivant. Pensez au genre de monstre qu'il faut être pour se livrer à une telle atrocité sur une créature innocente. Ces agneaux ne savaient pas qu'ils étaient palestiniens. Ils ne savaient rien du Hamas, du 7 octobre, de l'Holocauste nazi, ni du reste des raisons généralement invoquées par les Israéliens pour justifier leurs abus envers les êtres humains. Ils étaient simplement là, sans commettre le moindre acte répréhensible, même aux yeux du plus zélé des hasbaristes. Mais ces colons sont entrés et leur ont infligé des souffrances totalement gratuites. Cela en dit long sur le degré de haine viscérale qui anime l'État d'Israël. Et cette haine est profondément ancrée dans le fonctionnement de l'État tout entier.

Je n'ai rien d'autre à ajouter sur les dérives d'Israël, y compris sa relation criminelle avec les États-Unis. Donc, M. Trump, on sait déjà que vous détestez les animaux, tout comme vous détestez et souhaitez vous venger de tous ceux qui ne sont pas d'accord avec vous. Mais que vous suggèrent les meurtres d'enfants, les viols de prisonniers et la torture de bébés innocents ? Quel est votre argument pour légitimer l'implication des États-Unis dans ces horreurs ?

Traduit par  Spirit of Free Speech

* Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative qui cherche à promouvoir une politique étrangère américaine au Moyen-Orient davantage fondée sur les intérêts. Son site web est  councilforthenationalinterest.org et son adresse électronique est  inform@cnionline.org.

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